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La modernisation de l’infrastructure du Plan incliné de Ronquières

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 546 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 25/01/2023
    • de DESQUESNES François
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les 2 premiers Plan Infrastructrures (2014-2024) avaient identifié la rénovation du Plan incliné de Ronquières pour 71 millions d'euros et recouvrant les investissements suivants :
    - fourniture des rails, guidages, suspensions des bacs et galets – Tranche ferme 12,5 million d'euros (2019) ;
    - remplacement des joints d'étanchéité du pont-canal amont 2 millions d'euros (2019) ;
    - remplacement des groupes d'amarrage des bacs et remplacement des tableaux électriques des bacs (1er bac) 0,9 million d'euros (2019) ;
    - renouvellement de l'éclairage des trémies et éclairage de la tour et des portiques amont 1 million d'euros (2019) ;
    - réparation des bétons (2e phase : chemins de halage sur le pont-canal, tête amont et peinture structure et porte de garde de Feluy) 1,5 million d'euros (2020) ;
    - remplacement des groupes d'amarrage des bacs et remplacement des tableaux électriques des bacs (2e bac) 1,1 million d'euros (2020) ;
    - fourniture des rails, guidages, suspensions des bacs et galets – Tranche conditionnelle 12,5 millions d'euros (2021) ;
    - remplacement des rails, guidages, suspensions des bacs et galets – Tranche ferme 7,5 millions d'euros (2021) ;
    - remplacement de la membrane d'étanchéité du pont-canal amont 5 millions d'euros (2021) ;
    - fourniture de 10 câbles de traction 1.1 million d'euros 2021
    - câbles : remplacement des 8 câbles de traction d'un bac (1er bac) 1 million d'euros (2021) ;
    - rénovation de la conduite forcée 4 millions d'euros (2021) ;
    - remplacement des rails, guidages, suspensions des bacs et galets – Tranche conditionnelle 7,5 millions d'euros (2022) ;
    - étanchéité et égouttage du plan incliné (partie aérienne) – reconditionnement des trémies et de leur revêtement 5 millions d'euros (2022) ;
    - câbles : remplacement des 8 câbles de traction d'un bac (2e bac) 1 million d'euros (2022) ;
    - désamiantage des peintures (solde trémies), réparation sur la face inférieure des trémies aériennes et peinture de l'ensemble 7 millions d'euros (2023).

    Monsieur le Ministre a repris ces investissements dans le Plan mobilité et infrastructure pour tous 2020-2026 à hauteur des 43,5 millions d'euros (partie des travaux non encore engagés).

    Quel est l'état d'avancement de ces différents investissements ? Peut-il me préciser quels sont ceux de ces travaux qui sont terminés (et quel en est le coût final), quels sont ceux qui sont en cours (pour quel montant engagé) ?

    Quels sont ceux qui sont prévus (quelles sont l'estimation budgétaire actuelle et l'année prévisible d'engagement) ?

    Les chiffres statistiques des tonnages transportés à hauteur du Plan incliné de Ronquières montrent une chute importante sur les 20 dernières années : 1 656 000 T en 2022, 1 911 000 T en 2012 et 2 789 000 T en 2002.

    Quelles sont les causes de ce déclin ?

    Outre les investissements dans la modernisation des infrastructures, quels sont les efforts entrepris par le Gouvernement wallon pour encourager les opérateurs de fret à se tourner vers la voie d'eau ?
  • Réponse du 28/02/2023
    • de HENRY Philippe
    La modernisation du Plan incliné de Ronquières est déjà en cours depuis quelques années, débutée dans le cadre du Plan infrastructures de la législature 2014-2019, il se poursuit grâce au PIMPT et au projet Seine-Escaut qui a permis de cofinancer certains travaux.

    Afin de limiter les interruptions de navigation, l’ouvrage disposant de deux bacs de transport, les travaux sont regroupés par bac, l’autre pouvant ainsi permettre la navigation.

    Actuellement, des travaux sont menés pour fiabiliser le bac droit au cours du premier semestre. Ensuite, le bac gauche sera mis à l’arrêt afin de permettre le remplacement des chemins de roulement (rails) et de la suspension des bacs et galets. Ceci qui durera environ 3 ans. Le remplacement des rails et galets pour le bac droit, devrait suivre, ainsi que d’autres travaux (notamment réparation de l’étanchéité des trémies et réparation de bétons).

    Les fournitures et remplacements des rails et galets font l’objet d’un cofinancement européen. Il en sera de même pour les travaux de rénovation du contrôle commande et le remplacement des installations d’éclairage extérieur (non encore débutés). Les autres travaux sont financés sur le seul budget régional.

    Les travaux suivants sont actuellement terminés pour un montant total de 6, 8 M€ :
    o remplacement du groupe d'amarrage amont gauche du bac gauche;
    o fourniture de rails de roulement des bacs et contrepoids ;
    o remplacement des joints d'étanchéité du pont-canal.

    Les travaux suivants sont actuellement en cours pour un montant total de 52,4 M€ :
    o fourniture de galets de roulement des bacs et contrepoids au PIR (1e bac) – Tranche ferme – rive gauche ;
    o remplacement des câbles de traction des bacs – Tranche ferme rive droite (fourniture et remplacement) ;
    o remplacement des groupes d'amarrage des bacs – tranche ferme – rive droite ;
    o remplacement des rails, guidages, suspensions des bacs et galets - tranche ferme rive gauche.

    Les marchés suivants sont programmés à partir de 2026. Il s’agit pour l’essentiel de tranches conditionnelles de marchés (travaux sur un bac) pour lesquels la tranche ferme (travaux sur l’autre bac) est en cours, les travaux ne pouvant pas être réalisés simultanément sur les deux bacs afin de garantir le franchissement de l’ouvrage par au moins un bac :
    o fourniture de galets de roulement des bacs et contrepoids au PIR (2e bac) – Tranche conditionnelle – rive droite ;
    o remplacement des groupes d'amarrage des bacs – Tranche conditionnelle – rive gauche ;
    o remplacement des rails, guidages, suspensions des bacs et galets - tranche conditionnelle ;
    o remplacement des câbles de traction des bacs – Tranche conditionnelle 1 (bac gauche : remplacement) ;
    o remplacement des câbles de traction des bacs – Tranche conditionnelle 2 (bac gauche : fourniture).

    En ce qui concerne l’évolution du transport fluvial, le déclin constaté depuis les années 2000 n’est pas spécifique au Plan incliné de Ronquières. Après des records historiques qui ont porté le tonnage par voie d’eau à près de 45 millions de tonnes par an au début des années 2000, le tonnage actuel est plutôt de l’ordre de 35 millions de tonnes en Wallonie.

    Il faut noter que ce phénomène est perceptible à l’échelle européenne quoiqu’avec une ampleur moindre, certains bassins fluviaux connaissant une activité plus soutenue.

    Les causes sont multiples et, pour la plupart, extérieures au réseau lui-même et à son fonctionnement, néanmoins, au regard des phénomènes les plus impactant, signalons : la mutation de l’économie, les chocs successifs, une infrastructure vieillissante.

    L’économie wallonne a connu en 20 ans la fermeture ou le départ des plus grandes entreprises utilisatrices de la voie d’eau. Le secteur sidérurgique à lui seul totalisait plus de 10 millions de tonnes de matériaux lors de ses années les plus fortes.

    Depuis ces fermetures, aucun acteur économique de cette ampleur n’est jamais venu compenser cette diminution nette de la demande fluviale. Mais ce secteur n’est pas le seul à être fortement perturbé. La chimie, le secteur pétrolier, les minerais, le secteur carrier… autant d’utilisateurs historiques dont les chaines de production et de distribution sont profondément impactées par l’évolution de la société. L’économie wallonne repose de plus en plus sur des secteurs de pme, de services, beaucoup moins propices au développement du fluvial. Le secteur des transports lui-même, avec l’avènement de l’e-commerce et d’une logique permanente d’immédiateté, se tourne vers des transports de plus en plus fragmentés ou la notion d’urgence prévaut. Tous ces facteurs pèsent lourdement sur le transport fluvial. Celui-ci s’adapte, ouvre de nouveaux services, offre de nouvelles solutions, mais cela s’avère plus lent que dans le secteur du transport routier par exemple.

    Les chocs récents vécus par notre société : Covid, inondations, crise énergétique perturbent également fortement à la fois le système logistique et le réseau, renforçant souvent les acteurs qui présentent le plus de souplesse et de rapidité au détriment des réflexions structurelles et organisées.

    Enfin, début des années 2000, le constat était sans appel : notre réseau fluvial présentait un vieillissement dramatique dû à un sous-investissement endémique. Il a fallu du temps pour que les gouvernements successifs relancent l’investissement dans le réseau. Sur ce plan, on ne peut que souligner le volontarisme du Gouvernement wallon qui investit massivement depuis quelques années dans son réseau. C’est d’ailleurs une des actions essentielles qu’il faut rappeler pour soutenir le transport fluvial.

    Parallèlement aux dépenses d’investissement dans son réseau, le Gouvernement soutient le transport fluvial de différentes manières :
    - un plan d’aide aux entreprises qui investissent dans le fluvial ;
    - un soutien aux ports autonomes ;
    - l’adoption d’une stratégie de mobilité dont le transfert fluvial est l’un des éléments clés.