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Le RAVeL Libramont-Bastogne et sa cohabitation avec le train

  • Session : 2022-2023
  • Année : 2023
  • N° : 789 (2022-2023) 1

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  • Question écrite du 20/03/2023
    • de FLORENT Jean-Philippe
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie, de la Mobilité et des Infrastructures
    Les bourgmestres de Bastogne, Bertogne et Libramont se sont récemment rendus en Allemagne pour découvrir la ligne de train Trier-Gerolstein, qui coexiste avec un RAVeL. Ils souhaitaient ainsi découvrir et faire découvrir cette possibilité, afin de militer pour reproduire ce modèle sur la ligne 163 en Belgique, qui relierait leurs communes respectives.

    Actuellement, sur ce tronçon, c'est la création d'une nouvelle ligne de RAVeL qui est envisagée. La délégation a affiché le souhait de reproduire le modèle allemand et de trouver une double solution train-vélo, craignant que le projet actuel de création d'une nouvelle ligne RAVeL entre Bastogne et Libramont ne mette à mal la possibilité d'y réinstaller une ligne ferroviaire à l'avenir.

    Ce type de solutions, qui mettent en avant la mobilité douce et active, sont intéressantes, et répondent aux objectifs de transfert modal que nous nous sommes fixés en Wallonie. Il convient, ceci étant, de ne pas bloquer un projet de mobilité active, acté et financé, pour un hypothétique projet de train qui n'a pas fait l'objet d'une décision de la part du fédéral.

    Monsieur le Ministre suit-il ce type de projets allemands ? Sont-ils transposables en Wallonie ? Des projets similaires ont-ils cours en Wallonie ?

    Une concertation avec le Ministre fédéral de la Mobilité existe-t-elle à cet égard ?

    Quel est l'état d'avancement du projet de RAVeL Libramont-Bastogne ? Quel en est le calendrier de réalisation des travaux ?

    Quels sont les opportunités et obstacles à la cohabitation train-vélo sur la L163 ?

    Les ouvrages d'art sont-ils calibrés pour accueillir ce double ouvrage ?

    Existe-t-il des obstacles physiques à contourner (endommagement de la voie, tunnels ou ponts condamnés, et cetera), et quelle difficulté réelle représentent-ils ?

    À l'avenir, dans l'hypothèse du rétablissement d'un service ferroviaire entre Libramont et Bastogne, quelles solutions seraient envisageables pour conserver un RAVeL ?
  • Réponse du 08/05/2023
    • de HENRY Philippe
    Depuis mai 1993, la Ligne 163 entre Libramont et Bastogne est fermée à la circulation de trains de voyageurs, date à laquelle la SNCB a confié au TEC l’exploitation du service par bus qui présente les avantages suivants : fréquence accrue (1 bus/heure au lieu de 1 train/2 heures), plus d’arrêts desservis par le bus au cœur des villages, correspondances assurées avec le service ferroviaire en gare de Libramont.

    La Largeur minimale d’assiette nécessaire pour faire cohabiter une ligne ferroviaire et une piste RAVeL de 2,50 m de large avec des zones tampons de 0,50 m de part et d’autre est de 12,25 m. L’estimation du montant des travaux d’aménagement du RAVeL dans une configuration de cohabitation avec une ligne ferroviaire s’établirait à minima 15 500 000 €d’euros HTVA, sans compter la réouverture de la ligne de chemin de fer estimé par les autorités compétentes en 2020 à 80 000 000 d’euros.

    Vu ces éléments et le fait que la réouverture de cette ligne ferroviaire n’est pas inscrite dans le Plan pluriannuel d’Investissements 2023-2032 d’Infrabel (ce qui reporte de facto d’éventuels travaux à cet endroit à beaucoup plus long terme), l’Administration préconise donc aujourd’hui d’aménager le RAVeL sur l’assise du pré-RAVeL existant, sachant que cette infrastructure sera amortie si les moyens budgétaires permettent de reconstruire une ligne ferroviaire d’ici 20 à 30 ans. Lors de cette reconstruction, il pourra toujours être envisagé d’aménager le RAVeL en parallèle sur toute la voie de chemin ou sur l’un ou l’autre tronçon de RAVeL offrant le plus de potentiel en termes de déplacement quotidien.

    L’estimation du montant des travaux est de 3 850 000 euros HTVA, hors réfection de la maçonnerie des ponts.

    La planification prévue actuellement pour l'aménagement du RAVeL de la Ligne 163 entre Libramont et Bastogne est la suivante (en année d'adjudication et d'engagement budgétaire) :
    - 2023 : entre Libramont et Wideumont ;
    - 2024 : entre Sibret, Villeroux et Bastogne, ainsi que le tronçon de la Ligne vicinale 618 entre Villeroux et Assenois pour finaliser le RAVeL entre Bastogne et Martelange, composante de l'EuroVelo 5 ;
    - 2025 : entre Wideumont, Sibret ;
    - 2026 : liaison à la Place communale de Libramont.

    Plus globalement, en termes de cohabitation RAVeL-Chemin de fer, il existe déjà plusieurs tronçons du RAVeL en Wallonie qui sont contigus à une ligne de chemin de fer en service. Citons par exemple la Ligne 150 en gare de Jemelle, la ligne 285 entre Hermalle-sous-Huy et Ramioul, la Ligne 38 entre Vaux-sous-Chèvrement et Chênée, la ligne 48 entre la gare de Raeren et la frontière allemande, quelques tronçons du RAVeL de l’Ourthe, ou encore la Ligne 42 à Vielsalm.

    Plusieurs projets sont également à l’étude dans le cadre de la Vesdrienne, de la Véloroutes des Sources, du prolongement du RAVeL de la Ligne 163 jusqu’en gare de Gouvy, ainsi que des projets de cyclostrades à venir.

    Le contexte de la Ligne 163 entre Bastogne et Libramont est cependant totalement différent, puisque cette Ligne de chemin de fer n’existe plus depuis de nombreuses années.

    Enfin, pour en revenir à l’exemple allemand, il est à noter qu’il n’y a pas de voie verte contigüe à la ligne de chemin de fer existante sur tout le tracé entre Gerolstein et Trèves, qui fait environ 70 km. En effet, il y a une confusion dans l’article paru dans la presse sur le sujet avec la Kyll-radweg, piste cyclable de la Kyll. Cette véloroute relie Losheimergraben (au bout de notre RAVeL de la Ligne 45A sur la Commune de Bullange), à Gerolstein et Trèves sur environ 125 km. Elle est ponctuellement contigüe à la ligne de chemin de fer, mais pas du tout contigüe sur l’ensemble du tracé entre Gerolstein et Trèves… Il n’y a donc pas de différence avec ce qu’on pratique déjà chez nous en Wallonie.