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Les camions en transit et la sécurité routière au centre de Couvin.

  • Session : 2007-2008
  • Année : 2007
  • N° : 97 (2007-2008) 1

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  • Question écrite du 10/12/2007
    • de DETHIER-NEUMANN Monika
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement


    La question du contournement de Couvin est souvent venue à l’ordre du jour de cette commission.

    En attendant un éventuel contournement, la vie des Couvinoises et Couvinois (et particulièrement pour celles et ceux qui vivent ou travaillent au centre de la ville ou qui sont des usagers faibles) est un enfer, vu le nombre de camions, le plus souvent en simple transit, qui traversent leur ville au quotidien : 1.100 par jour, dont 100 transportant des produits dangereux, d’après les comptages d’un Comité local mis en place pour sensibiliser à l’urgence d’agir.

    Et, à mes yeux comme à ceux des écologistes locaux, on ne peut attendre la fin du feuilleton « contournement » pour prendre les choses en main et apporter des réponses aux demandes et préoccupations légitimes des intéressés.

    Une série de mesures me semblent possibles à très court terme :

    - dévier, à tout le moins par une signalisation dissuadant, les camions en amont (notamment à partir de Nivelles) et en aval de Couvin (mais c’est alors la responsabilité de la France), de façon à ce qu’ils empruntent soit la E411, soit l’autoroute du Nord de la France, mieux adaptées à absorber ce type de convois;
    - interdire, par arrêté de police, le passage de camions transportant des produits dangereux au centre de Couvin, voire le passage des camions à certaines heures plus critiques de la journée, comme les entrées et sorties d’école;
    - réactiver dans le centre de Couvin un ou deux feux orange clignotants, de manière à faciliter la traversée par les usagers faibles, sans retomber dans les difficultés (embouteillage notamment), que la ville a déjà connu vu le nombre excessif de feux qui y étaient en fonction par leur passé et leur mauvaise synchronisation.

    Ces solutions simples à mettre en œuvre et qui ont l’avantage d’être peu coûteuses et rapides à mettre en place dépendent, pour partie, de la ville de Couvin et, pour partie, du Ministère de Monsieur le Ministre, dès lors que la voirie concernée est gérée par le MET, de même que les autoroutes.

    Je pense qu’il ne faut pas attendre un accident grave supplémentaire ou plus coûteux en termes de vies humaines pour agir et que vous devez vous saisir de ce problème d’urgence.

    Monsieur le Ministre peut-il dès lors me dire :

    - s’il est en contact avec la ville de Couvin ou avec les autorités françaises par rapport à ces différentes hypothèses de travail, ou toute autre mesure qui pourrait être prise à court terme pour améliorer la sécurité au centre de Couvin ;

    - si les trois solutions (déviation, interdiction et feu de signalisation) proposées pour améliorer la situation à court terme ont été étudiées; si elles sont réalisables; dans quel délai; s’il y est favorable;

    - quelle autre mesure il propose pour améliorer à court terme la santé et la sécurité des Couvinoises et Couvinois ?
  • Réponse du 30/01/2008
    • de DAERDEN Michel

    En réponse à sa question, je rappelle à l’honorable Membre que je suis bien conscient des désagréments et nuisances que vivent constamment les Couvinois et Couvinoises dues au trafic transitant dans Couvin. Néanmoins, d’après moi, la vraie solution réside dans la réalisation du contournement. Ce projet fait d’ailleurs l’unanimité parmi la grande majorité des personnes concernées : les autorités locales, les députés wallons, les riverains, les commerçants. Mon chef de cabinet a encore pu le constater lors de la réunion publique qui s’est tenue le 15 novembre dernier à Couvin.

    Depuis toujours, le souhait du Gouvernement wallon a été de ne pas mettre la région de Couvin à l’écart de tous les réseaux de transport de marchandises. Il importe en effet de souligner que cet itinéraire a été reconnu dans le cadre du réseau transeuropéen de transport.

    Concernant la déviation des camions par un autre itinéraire que celui passant par Couvin, j'informe l'honorable Membre que cette possibilité a déjà été étudiée.

    Un itinéraire de déviation par Valenciennes et Saint-Quentin au départ de Nivelles a été envisagé.

    Il est évidemment toujours possible d'imaginer que les camions empruntent un autre itinéraire que celui qui est le plus direct, le plus rapide et le plus économique, toutefois la réalité est toute autre. L'examen de la proposition de déviation conduit à la considérer comme très peu intéressante.

    En effet, pour rendre cet itinéraire bis au moins acceptable, il faut que les origines et destinations des véhicules se situent à Nivelles ou au nord de cette ville et de l'autre côté à Reims ou au sud de celle-ci. L'allongement de parcours serait de 40 kilomètres pour une distance de 250 kilomètres, ce qui est proportionnellement considérable.

    Sur la base des études de trafic qui ont été réalisées dans le cadre du projet du Contournement de Couvin et à un horizon où il n'y aurait plus aucun effet de frontière en matière de volume de trafic, il apparaît que le pourcentage de véhicules satisfaisant à ces conditions est de 21% pour le nord et de 19% pour le sud. Il n'y aurait donc qu'un véhicule sur 25 qui soit concerné par la déviation et il n’existe aucun moyen efficace pour contraindre ce camion sur 25 d’emprunter l’itinéraire bis.

    De plus, les camions de circulation plus locale doivent toujours être maintenus.

    En ce qui concerne votre proposition d’interdire le passage des camions transportant des produits dangereux, la voirie régionale R.N. 5 est la plus appropriée de la région et une interdiction reporterait immanquablement le problème sur les communes aux alentours et augmenterait le risque d’accident, les autres voiries étant de moindre importance.

    Concernant l’interdiction du passage de camions aux heures d’entrée et sortie d’école, cette proposition me paraît utopique et impossible à mettre en œuvre du point de vue du contrôle de cette mesure. De plus, aucune signalisation adéquate n’existe pour imposer ce genre d’interdiction.

    Quant à la remise en service de feux au centre de Couvin, j'informe l'honorable Membre que le collège communal de Couvin a confirmé en date du 23 août leur décision de demande de démontage des feux au carrefour de la rue Gouttier et à hauteur du Grand Pont. Néanmoins, en vue de proposer une mesure à court terme qui serait susceptible d’améliorer la situation, je propose qu’une concertation puisse avoir lieu entre les services spécialisés de mon département (le gestionnaire de la voirie et le service expert en matière de trafic et de sécurité routière) et les autorités communales, afin d’envisager la possibilité de remettre en service un feu au droit d’une traversée principale de piéton qui serait identifiée comme telle avec un feu fonctionnant à la demande.