/

Projet d'extension de l'aérodrome de Cerfontaine.

  • Session : 2008-2009
  • Année : 2009
  • N° : 368 (2008-2009) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 02/04/2009
    • de DETHIER-NEUMANN Monika
    • à ANTOINE André, Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial

    Le Gouvernement wallon a décidé de confier l'exploitation de l'aérodrome de Cerfontaine au groupement d'investisseurs promotionnant le projet « Village aéronautique des Lacs ». Il a également approuvé le projet de convention cadre d'exploitation liant la Région, la SOWAER (propriétaire des installations) et les promoteurs (gravicity) à la mi 2007.

    Le développement du site proposé par les investisseurs est basé sur quatre activités distinctes :

    - activités aéronautiques (hivernage, écolage, entretien, ballades touristiques et raids) ;
    - stadium (apprentissage de la conduite défensive) ;
    - promotion et gestion du site et de ses infrastructures (restaurant et organisation d'événements) ;
    - construction, commercialisation et exploitation d'un Village aéronautique.

    Alors que de nombreux habitants se plaignent des nuisances diverses de l'aérodrome de Cerfontaine, les gestionnaires de celui-ci envisagent d'étendre davantage leurs activités par la construction :

    - d'un circuit automobile de 1,5 km ;
    - d'un village aéronautique de 40 habitations, chacune avec un hangar pour deux avions ;
    - d'une piste en dur de 800 m de long.

    Une demande de permis unique a été introduite en ce sens.

    Les communes concernées de Cerfontaine et Froidchapelle, ont fait connaître leur inquiétude quant à ce projet, quant à ses conséquences environnementales, dans un secteur proche d'une zone Natura 2000, et sur le peu de retombées économiques durables qu'il pourrait engendrer.

    Dans une délibération du 2 février, le Conseil communal de Cerfontaine a décidé à l'unanimité « de demander au Collège communal qu'il émette un avis défavorable sur les projets d'extension de l'aérodrome par la construction d'un village aéronautique, d'une piste en dur et d'un circuit automobile lorsque le dossier sera officiellement déposé à l'Administration communale, afin de respecter l'avis majoritairement négatif de la population et afin de ne pas engendrer des nuisances sonores supplémentaires pour les habitants de Cerfontaine ».

    Monsieur le Ministre conviendra avec moi qu'il serait peu opportun de construire un aérodrome d'une taille et d'une activité démesurées, particulièrement dans une région à l'attrait touristique certain. De même, on peut s'interroger sur l'utilité et l'intérêt de la construction d'un circuit automobile et d'une piste « en dur » sur le même site.

    Monsieur le Ministre peut-il dès lors me dire :

    - dans quelle mesure la Région wallonne est partie prenante des projets d'extension de l'aérodrome de Cerfontaine;
    - si le projet « Village aéronautique des Lacs » nécessite effectivement une extension de l'aérodrome ou si il en est indépendant;
    - si la Région wallonne compte suivre l'avis unanime du Conseil communal de Cerfontaine quant au rejet de l'hypothèse d'une extension de cet aérodrome ?
  • Réponse du 28/04/2009
    • de ANTOINE André

    Le Gouvernement wallon a décidé, en 2007, de confier l'exploitation de l'aérodrome de Cerfontaine à la société EBCF SA, et ce, en parfaite connaissance des ses projets, portés par plusieurs investisseurs privés.

    Il convient de rappeler que la Sowaer avait lancé un appel à projet pour la valorisation du site de l'aérodrome de Cerfontaine et que le dossier d'EBCf était incontestablement le plus complet et le plus crédible. C'était en outre celui qui s'inscrivait le mieux en complément des ambitions d'attractivité touristique autour des lacs de l'Eau d'Heure. Aujourd'hui, certains riverains s'interrogent sur ce développement. Il faut toutefois être précis quand on évoque ces réactions. Il ne s'agit pas d'un mouvement de masse des habitants, mais de réactions d'un nombre limité de ceux-ci. Les responsables d' EBCF en tiennent compte et ont organisé une séance de présentation et d'information. En effet, comme souvent dans ce genre de circonstances, des idées circulent qui sont incorrectes ou exagérées et qui peuvent susciter une inquiétude qui n'a pas lieu d'être.

    En l'occurrence, il est utile de préciser les points suivants:

    - il est inopportun d'utiliser le terme de " circuit automobile ". Si EBCF envisage effectivement d'aménager un site pour l'automobile, c'est dans l'esprit d'y créer une école de conduite avec la possibilité de simuler toutes les circonstances de climat (pluie, brouillard, verglas, ... ). Il n'y aura pas de compétition automobile à cet endroit et le promoteur n'envisage pas d'y faire circuler des voitures de course pour des essais, et encore moins pour des courses. Il est par ailleurs à noter que le site concerné est isolé, bordé sur deux flans par les forêts. L'impact sonore sur les habitants les plus proches sera insignifiant;

    - le village aéronautique se situera en bordure directe de l'aérodrome, dans son enceinte actuelle. Ce projet amènera de nouveaux habitants dans la commune, avec les retombées économiques que l'on imagine pour le commerce local;

    - le fait d'asphalter la piste sur une longueur de 800 mètres permettra de l'exploiter durant une plus longue période de l'année. Actuellement, en effet, une pluie un peu abondante, du givre ou du gel et de la neige, amènent à la fermeture quasi automatique de l'aérodrome. Il est évident que cela limite excessivement les hypothèses de rentabilité ou même d'équilibre de l'exploitation.

    Cela dit, une vue aérienne permet de constater aisément que les premières habitations survolées par les avions sont loin de l'aérodrome et fortement en contrebas, en fonction de la pente naturelle vers les lacs voisins. Enfin, une piste en dur de 800 mètres ne permet pas d'accueillir des avions à réaction. La proximité de zones Natura 2000 sera évidemment prise en compte dans les études d'incidences qui sont en cours.

    En conclusion, je reste persuadé que ce projet peut être extrêmement positif, en s'inscrivant dans la volonté Régionale et Provinciale d'accentuer l'attractivité touristique et économique de la zone des lacs de l'Eau d'Heure, sans induire de nuisances particulières pour les habitants.

    Ses retombées économiques ne devraient pas être négligeables, notamment en termes d'emploi, puisqu'un investissement global de 14 millions d'euros est envisagé par les promoteurs du projet.

    La Société EBCF a conscience de la nécessité d'exposer et de présenter son projet de la façon la plus claire et la plus transparente. Je ne doute pas que cela apaisera les riverains qui expriment aujourd'hui leur questionnement.

    Ceci pourrait également infléchir la position des autorités locales, bien informées du projet depuis l'origine et qui, à ce jour, ne s'y étaient pas opposées.