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Les objectifs du Gouvernement wallon en matière d’agriculture « bio »

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 9 (se2009) 1

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  • Question écrite du 18/08/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La Déclaration de la politique régionale prévoit que le Gouvernement établira un plan stratégique du développement de l’agriculture bio à l’horizon 2020 avec une première évaluation en 2014.

    Dans ce cadre, une comparaison a-t-elle été menée par le Gouvernement wallon et le Ministre en charge de l’agriculture avec les objectifs de la France ?

    En effet, le Grenelle de l’environnement a décidé en France, en octobre 2007, de convertir 20 % des surfaces agricoles françaises en bio à l’horizon 2020.

    L’horizon 2020 visée dans le projet de déclaration de politique régionale wallonne 2009-2014 s’est-il inspiré de l’horizon 2020 du Grenelle français de l’environnement ou s’agit-il d’une simple coïncidence de date ? Dans la mesure où la volonté de la Région wallonne est de s’inspirer du modèle français, Monsieur le Ministre est-il au courant du débat actuellement en cours en France selon lequel cet objectif serait inatteignable ?

    Le Gouvernement wallon a-t-il intégré le fait que pendant les mauvaises années, il peut y avoir une incertitude sur la production pouvant entraîner des tensions considérables sur les prix des denrées alimentaires dès lors que le développement de l’agriculture biologique est techniquement exigeant et que, privées de l’agriculture phytosanitaire, les cultures bio peuvent être assaillies par le mildiou, l’oïdium, les taupins, les limaces ou les doryphores ou d’autres insectes.
  • Réponse du 16/09/2009
    • de LUTGEN Benoît

    La Déclaration de politique régionale prévoit l’établissement d’un cadre stratégique pour la filière biologique à l’horizon 2020, avec une première évaluation en 2014, ce afin de promouvoir la production et la consommation de produits wallons issus de l’agriculture biologique. Ce plan stratégique doit être réalisé en concertation avec le secteur et devra prévoir des objectifs en termes de progression annuelle au niveau de la production. Il est donc prématuré de parler d’objectifs chiffrés tant que cette concertation n’aura pas été organisée.

    De plus, il me semble peu indiqué de prendre position par rapport aux chances de succès des objectifs fixés en France dans un contexte sensiblement différent de celui de notre Région.

    En Région wallonne, la superficie agricole utile (SAU) consacrée à la production biologique était, en 2008, de 32.330 hectares, soit 4.3 % de la SAU. Ceci représente une progression de 10 % par rapport à l’année précédente, et les nouvelles inscriptions en 2009 laissent augurer d’une progression comparable. Si on regarde les évolutions de 2005 à 2008, la progression de la superficie approche les 60% en trois ans. Cela démontre la capacité de progression dont le secteur de l’agriculture biologique peut faire preuve. La croissance de l’agriculture biologique ne doit cependant pas se limiter à des objectifs chiffrés ; elle doit être appréhendée dans un contexte plus large, tenant compte de la structuration de l’offre, des réseaux de distribution et de commercialisation, de l’évolution de la demande et des prix.

    On notera que, si une progression de la production comparable à 2008 était obtenue chaque année jusqu’en 2020, l’agriculture biologique représenterait alors entre 13 et 14 % de la SAU. Cela donne une idée des efforts supplémentaires à faire en Région wallonne si on décidait d’aligner nos objectifs sur les objectifs français.

    Je vous rappelle les mesures de soutien direct déjà prises pour le secteur de l’agriculture biologique à hauteur de 7.800.000 euros (en 2009), notamment au travers des mesures agri-environnementales.

    Par ailleurs, j’ai veillé à assurer le financement des services de conseil et d’encadrement des producteurs pour un montant de 430.000 euros par an.

    Quant aux considérations relatives aux incertitudes sur la production liées aux maladies et attaques d’organismes nuisibles, le mode de production biologique concerne plus de 31 millions d’hectares dans le monde (données 2007) et l’expérience démontre que les problèmes techniques peuvent être résolus dans le respect du cahier des charges.