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Collaboration entre la Région wallonne et le Fédéral dans le cadre de la pandémie liée au virus H1N1

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 2 (se2009) 1

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  • Question écrite du 20/08/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Dans le cadre de cette pandémie contrôlée depuis le début par l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le Gouvernement fédéral s'est impliqué de façon importante vis-à-vis de ce dossier inquiétant et plus particulièrement la Ministre en charge de la Santé publique.

    Des dispositions importantes ont été adoptées au niveau du Conseil des Ministres et diffusées dans la presse.

    Il est important de connaître les contacts qui ont été noués à ce propos avec le Gouvernement fédéral tant par le précédent Gouvernement wallon que l'actuel.

    Des concertations sont-elles prévues à bref délai de façon à assurer dans les meilleures conditions la collaboration des provinces et des pouvoirs locaux ? Est-on avisé à ce jour du début des vaccinations décidées par le Gouvernement fédéral et de quelle façon cette vaccination sera-t-elle organisée ?

    Quand pense-t-on pouvoir disposer d’une information complète pouvant être diffusée à l'ensemble de la population et des pouvoirs locaux, l'inquiétude allant croissant en Belgique avec la survenance le 29 juillet du premier décès lié à ce virus ?

    L'inquiétude des pouvoirs locaux en Province de Namur est palpable dès lors que lors d'une réunion organisée par le Gouverneur, Monsieur Denis Mathen, à l'attention des 38 bourgmestres de la Province de Namur, un médecin, le Docteur Renard, a fait état que dans la pire des simulations, le virus de cette nouvelle forme de grippe pourrait entraîner en Belgique la mort de 23.000 personnes et dans le pire pic de la pandémie pourrait entraîner jusqu’à 300 morts par jour.

    Ces informations sont-elles sérieuses ?
  • Réponse du 16/09/2009
    • de TILLIEUX Eliane

    L'honorable Membre voudra bien trouver les éléments de réponse suivants.

    Dès la fin avril de cette année, une collaboration a été développée entre la Communauté française Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne en vue d'harmoniser le suivi de la grippe en Wallonie. Dans ce cadre, le Gouvernement de l'époque a chargé le Centre régional de Crise d'assurer la coordination des actions au sein de la Région wallonne, de la représenter dans les organes de crise du niveau fédéral et de le tenir informé de l'évolution de la situation.

    A partir de la mi-mai, l'administration régionale a participé aux travaux du Commissariat Interministériel Influenza, tant aux réunions quotidiennes de staff qu'aux décisions du groupe de pilotage. Cette collaboration a notamment permis aux autorités wallonnes d'être informées immédiatement de tout nouveau cas de grippe sur son territoire et des dispositions prises au cas par cas.

    Lorsque le niveau de 100 cas a été atteint, la stratégie fédérale, jusqu'alors centrée sur le confinement, s'est orientée vers l'application du plan de crise influenza. Dès ce moment, ce sont les structures du Centre gouvernemental de coordination et de crise (CGCCR) qui ont été activées. La Région wallonne est représentée dans les différentes cellules de crise et participe de facto aux décisions du Fédéral dans les limites des compétences dévolues à la Région.

    Le Gouvernement wallon actuel poursuit en toute logique la politique précédente de collaboration avec la Communauté française et de participation dynamique aux instances et travaux du Fédéral. A ce stade, l'accent est mis sur une information des publics cibles relevant des compétences régionales.

    Par ailleurs, des mesures concrètes ont été prises au sein du Service public de Wallonie dans le cadre de plans de continuation d'activités: renforcement des mesures d'hygiène, établissement des missions prioritaires, liste des fonctionnaires en contact étroit et régulier avec la population, ...

    La concertation avec les pouvoirs locaux relève, quant à elle, des Gouverneurs et de la compétence exclusive du Fédéral. Il n'en reste pas moins que le Centre régional de crise est à l'écoute des pouvoirs locaux pour relayer leurs demandes vers le Centre gouvernemental de coordination et de crise.

    L'information de la population relève de la compétence du commissariat interministériel Influenza qui a mis à la disposition du public un numéro unique (0800/99.777) accessible 24h/24 ainsi qu'un site Internet (influenza.be). Des affiches et dépliants, reprenant les conseils d'hygiène essentiels, sont également diffusés largement, y compris dans les communes, et sont téléchargeables à partir du site Internet. Ces différentes initiatives garantissent une communication unique et cohérente à la population de l'ensemble du pays.

    Comme l'honorable Membre le précise, les chiffres communiqués par le Dr Renard, Inspectrice fédérale d'hygiène pour la province de Namur correspondent au pire scénario envisageable. Ils sont le résultat d'une projection, établie par le Professeur Dr Van Ranst du Commissariat interministériel influenza, sur base de la pandémie de la grippe espagnole de l'hiver 1918-1919. Cette pandémie était également le fait du virus A/H1N1, mais dans un contexte très différent. A cette époque, la santé globale de la population était plutôt médiocre étant donné, d'une part, les carences alimentaires de la guerre et, d'autre part, les conditions sanitaires qui étaient celles du début du XXème siècle. De plus, l'hiver 1918-1919 a été humide et froid, ce qui n'a fait qu'accentuer les conséquences dramatiques de la grippe dans nos régions. Les informations communiquées lors de la réunion des Bourgmestres à l'initiative du Gouverneur Mathen sont donc sérieuses, mais ne peuvent être dissociées du contexte et du cadre de l'étude précitée.