/

Un habitat green tech

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 45 (se2009) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 08/09/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    L’Allemagne, la ville de Freibourg ayant souvent été montrée en exemple, s’est avérée être à la pointe du progrès en Europe dans le cadre des filières vertes.

    L’actuelle coalition au pouvoir en Allemagne, composée de la CDU et du SPD, ne fait pas de mystère de sa volonté de créer de l’emploi au travers de la réduction de la note énergétique des particuliers et des industries.

    Est-il exact que sur les 17.000 maisons passives existant dans le monde, elles se situeraient en Allemagne à près de 80 % ?

    Serait-il possible à Monsieur le Ministre de me signaler ce qui a été entrepris à ce jour en vue de créer de l’emploi en Wallonie au travers de nouvelles entreprises et de travailleurs à former en vue d’assurer, tant pour les maisons existantes que pour la création de nouveaux logements, des normes énergétiques révolutionnaires susceptibles de réduire considérablement la note d’électricité et de gaz des Wallons, que ce soit pour les particuliers, les structures publiques ou les entreprises ?
  • Réponse du 25/09/2009
    • de NOLLET Jean-Marc

    La construction d'un bâtiment ne coûte qu'environ 20% des frais qu'il engendre au cours de sa "vie". Oublier de prendre en compte le long terme, c'est se priver d'essayer de faire des économies sur les 80 % restants.

    Dans ce cadre, le concept de "maison passive" que vous mentionnez à juste raison, est en grande expansion en Europe. On compte plus de 20 000 maisons passives en Allemagne (6.000), en Suisse, en Autriche (une région entière est construite selon les normes "maison passive'') et en Suède.

    Au niveau de la Région wallonne, la DPR veut s'inscrire dans cette nouvelle vision. En effet, afin d'améliorer la performance énergétique des logements privés et des logements sociaux ainsi que des bâtiments tertiaires et industriels, 3ème DPR précise que le Gouvernement mettra en oeuvre toute une série d'actions dont certaines concernent les nouveaux bâtiments. C'est ainsi, précise le DPR, que toute construction respectera la norme "très basse énergie" à partir de 2014. Elle respectera la norme "passive" ou équivalente à partir de 2017. A partir de 2019, toutes les nouvelles constructions - en plus de la norme passive - devront respecter au minimum la norme « zéro-net » et tendre vers des bâtiments à énergie positive (production d'énergies renouvelables supérieure ou égale à la consommation d'énergie primaire non-renouvelable, sur base annuelle).

    Les rénovations d'ampleur, en particulier d'habitations, respecteront la norme très basse énergie à partir de 2015. Toutes les autres rénovations devront tendre vers la norme "très basse énergie".
    Le Gouvernement tiendra compte de ces exigences dans les critères d'urbanisme et d'aménagement du territoire.

    Afin de montrer l'exemple, le OPR prévoit que la Région wallonne appliquera dès 2012 ces normes pour tous les bâtiments publics.

    Afin de mettre en œuvre ces objectifs, le Gouvernement lancera en outre un plan pluriannuel d'économies d'énergie et de construction durable, mis en oeuvre par un contrat multisectorlel. Il s'agit de la première "alliance emploi-environnement" prévue dans le Plan Marshall 2.Vert En effet, un énorme gisement d'opportunités d'emplois verts concerne la valorisation du potentiel d'amélioration énergétique et environnementale du bâti.

    Nous nous appuierons sur les acquis de la première table-ronde du 1er juillet 2009 et poursuivrons assez rapidement l'initiative de concertations avec les secteurs. ce qui aboutira à l'adoption d'un contrat muIti-sectoriel. Celui-ci détaillera comment atteindre les objectifs fixés par le plan, au travers d'une part de la stimulation l'offre de biens et de services et d'autre part de la stimulation de la demande.

    En matière d'offre, il s'agit d'aider les personnes physiques et morales à réduire considérablement leur consommation d'énergie grâce aux outils ou dispositifs suivants:

    - soutien significatif à la recherche et à l'Innovation via un plan de financement spécifique ;
    - garantie des résultats escomptés en matière d'économies d'énergie après audit et devis ;
    - formation professionnelle, en ce compris l'alternance et à formation de formateurs et des auditeurs énergétiques ;
    - volumes de formation continuée suffisants pour les travailleurs des secteurs concernés ;
    - accompagnement spécifique des demandeurs d'emploi et la lutte contre les pénuries ;
    - accompagnement des entreprises, des entrepreneurs établis et des candidats entrepreneurs ;
    - uniformisation de la labellisation (label construction durable, ... ) et agrément des entreprises effectuant les travaux donnant droit è prime régionale ;
    - etc.

    En matière de demande. nous travaillerons sur les axes suivants:

    - dispositifs relatifs aux tiers Investisseurs et aux partenariats public/privé et public/ménage ;
    - mesures d'accompagnement des ménages et de soutien à des projets collectifs de rénovation ;
    - renforcement des normes pour la performance énergétique des bâtiments (en rénovation et en construction) ;
    - exemplarité des pouvoirs publics (en rénovation et en construction) ;
    - clauses sociales et environnementales ;
    - etc.

    Concrètement, pour arriver à tout cela, nous constituerons des groupes de travail public-privé qui produiront des propositions pour chaque axe de travail "offre" et "demande". Sur base de l'ensemble de ces propositions. nous établirons une proposition de contrat multi-sectoriel pour la construction durable. Chaque partie prenante (dont les Ministres concernés) recevra alors sa feuille de route établissant l'échéancier général, mais aussi les actions, les responsabilités, les moyens mis en oeuvre, les partenaires. les objectifs spécifiques et chiffres et indicateurs d'évaluation.

    Durant la phase d'exécution, la gestion des engagements pris sera assurée de façon partagée publique/privée, par le biais:

    - d'une cellule de coordination stratégique publique ;
    - d'une plate-forme régionale de la construction durable, rassemblant les acteurs sectoriels.

    Sous l’autorité du Gouvernement, un coordinateur régional désigné articulera les travaux de la cellule de coordination et de la plate-forme, en les réunissant régulièrement. Il sera mon pilote de l’alliance.
    Ce vaste chantier ne se fera pas en quelques mois mais sur plusieurs années car il touche aussi bien les secteurs de la construction. de la formation, de l'emploi, de l'enseignement, de la recherche ainsi que le secteur financier. Enfin, des moyens budgétaires importants seront mobilisés afin d'impulser dans le cadre de cette alliance un nouveau modèle de développement pour la Wallonie, générateur de triple dividendes: création d'entreprises innovantes, création d'emplois verts peu ou pas délocalisables et lutte contre le réchauffement climatique.