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Ennuis judiciaires pour les directions des aéroports de Charleroi et de Liège.

  • Session : se2009
  • Année : 2009
  • N° : 21 (se2009) 1

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  • Question écrite du 21/09/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Après l'inculpation révélée par la presse de Mme Edmée De Groove exerçant des responsabilités à l'aéroport de Charleroi, il a été fait état cette semaine des soupçons portant sur le Directeur général de Liège-Airport.

    Sans souhaiter restreindre ou méconnaître la présomption d'innocence, il n'en reste pas moins que cela fait tache.

    Or les aéroports de Charleroi et de Liège sont promus à un bel avenir et ont enregistré des succès commerciaux indéniables. Ils participent au redressement de l'image et de l'économie de la Wallonie.

    Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement à ce propos de façon à réduire l'impact négatif résultant de l'irruption du pouvoir judiciaire dans la gestion de nos deux aéroports wallons?
  • Réponse du 22/10/2009
    • de ANTOINE André

    En réponse à sa question, je prie l'honorable Membre de prendre connaissance des mesures adoptées par le Gouvernement suite aux affaires qu'il évoque.

    Tout d'abord, l’honorable Membre me permettra d'insister sur le fait que cette malheureuse actualité ne doit pas faire oublier le succès de nos aéroports régionaux: Liège, qui se maintient dans le top 10 des aéroports européens pour le cargo, et Charleroi, qui fêtera bientôt son trois millionième passager de l'année. Dans la communication du Gouvernement, l'accent a été mis sur le fait que ce succès mérite d'être souligné par ces temps de crise. Il a été réaffirmé, à l'égard du public et des partenaires et clients des aéroports de Liège et de Charleroi, que le potentiel de développement de ces outils reste intact et leur permet d'accroître leurs activités, et l'emploi qui y est associé de manière directe ou indirecte, malgré l'impact de la crise économique.

    Ceci étant, il convenait également que le Gouvernement prenne sans délai les initiatives nécessaires afin d'apporter la clarté sur les faits dénoncés et adopte des mesures urgentes pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. Il s'agit en effet de rassurer ces partenaires et de minimiser l'impact négatif des affaires sur l'image de nos aéroports wallons, tout en ayant soin de laisser la justice faire son travail sans aucune interférence.

    Dès lors, et même si la Région wallonne, via la SOWAER, est actionnaire minoritaire de Liège Airport, puisqu'elle ne détient que 24% des parts de la société (la SLF en détenant 50 % et les aéroports de Paris, 26), réagissant immédiatement en suite des accusations portées le 28 juin 2009 par l'ancien Directeur financier de Liège Airport, j'ai émis le souhait, dès le 1er juillet, qu'une analyse soit menée par un expert indépendant à propos des dépenses contestées, afin que la transparence soit complète et que les principes de saine gestion et de bonne gouvernance soient garantis.

    Cette démarche était conforme aux initiatives prises par le Gouvernement dès le mois de juin dernier dans le cadre du dossier relatif aux dépenses contestées de la Présidence de BSCA. Dans les deux dossiers, c'est le réviseur d'entreprises de la SOWAER qui a été désigné par les organes de gestion, en qualité d'expert indépendant.

    Je rappellerai également que, réagissant à l'inculpation de la Présidente du Conseil d'administration de BSCA, différentes propositions avaient déjà été initiées par le Gouvernement, portant notamment sur la suppression de l'usage des cartes de crédit pour les sociétés aéroportuaires, l'instauration de lignes directrices quant aux dépenses admissibles, ou encore l'uniformisation des rémunérations des administrateurs publics.

    Enfin, la troisième démarche à entreprendre sans délai, consistait à veiller à la pérennité des outils.

    Tant à Charleroi qu'à Liège, j'ai demandé, dès l'annonce des inculpations des responsables des aéroports, que les organes de gestion de ceux-ci se réunissent en urgence afin de prendre les mesures adéquates pour assurer la gestion au quotidien de ces importants outils de développement régional.

    Suite à ma demande, le Conseil d'administration de BSCA a désigné, pour assurer la gestion journalière de l'aéroport, le Directeur « non aviation » et des ressources humaines, assisté des Directeurs financier et opérationnel.

    A Liège, le Comité de Direction et le Conseil d'administration de Liège Airport se sont réunis afin de prendre les mesures ad hoc, en suite de l'inculpation de son Directeur général. Le Conseil d'administration de Liège Airport a communiqué sa décision, dans le respect de la présomption d'innocence et en vue de préserver l'intérêt de la société, de retirer à son Directeur Général, le pouvoir de représenter et d'engager juridiquement ou financièrement la société de gestion de l'aéroport, celui-ci conservant la mission de préparer et d'instruire les dossiers et décisions à soumettre aux organes de la société.

    Le Conseil d'administration s'est engagé à se réunir en vue d'un réexamen de la situation, dans un délai de 3 mois, correspondant au délai donné aux experts indépendants pour lui faire des propositions permettant d'éviter à l'avenir que de tels problèmes se reproduisent.

    Dans l'intervalle, le Président du Conseil d'administration représentera la société et celle-ci sera engagée par sa signature, accompagnée de celle d'un des représentants d'Aéroport de Paris dans le Comité de Direction.

    L'ensemble des initiatives sus décrites, outre le fait qu'elles s'imposaient en vertu des principes de bonne gouvernance et de saine gestion, avaient également pour objectif de maintenir la confiance des utilisateurs et partenaires de nos aéroports; ce à quoi le Gouvernement semble être parvenu dans la mesure où les compagnies présentes sur les sites ont annoncé tout récemment de nouvelles destinations, l'aéroport de Charleroi enregistrant même un été record avec plus d'un million de passagers en trois mois.