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Austérité budgétaire - Compatibilité avec la relance de l'emploi ou la lutte contre le chômage

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 9 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 12/10/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Invité par la Banque centrale de Turquie, le premier Directeur général adjoint du FMI, Monsieur Dominique Strauss-Kahn, s'est exprimé dans ces termes la semaine dernière: « La seule chose dont on est sûr, c'est que le chômage va empirer. ».

    Toujours selon ce responsable du FMI: « Lorsqu'on sera à peu près sûr que le chômage commence à baisser, à deux trois mois près ... on pourra commencer à inverser la mécanique budgétaire » exprimait le patron du FMI dans un entretien à France 24

    Selon un autre expert du FMI « Il y a un vrai problème d'asymétrie. Soit on resserre trop tard, et ce n'est pas dramatique. Soit on agit trop tôt et les conséquences risquent d'être catastrophiques ». Cela signifie qu'en cas de durcissement prématuré, la reprise pourrait « sécher sur pied », selon l'expression bucolique de DSK lors de sa conférence de presse.

    Quelle est, à ce propos, l'analyse de Monsieur le Ministre de la Région wallonne en charge de l'économie?
  • Réponse du 26/11/2009
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Les turbulences qui ont perturbé le système financier international à partir du milieu de 2007 suite à l'effondrement du marché des crédits hypothécaires subprime aux États-Unis n'ont cessé de croître en importance et d'englober un nombre de plus en plus important d'opérateurs sur les marchés financiers. Elles ont débouché dans la seconde moitié de 2008 sur la crise bancaire et financière la plus grave depuis la grande dépression des années 1930. L'économie mondiale n'a pu éviter un ralentissement sensible dès 2008, après avoir connu une conjoncture exceptionnellement élevée pendant plusieurs années et atteint des taux de croissance proches de 5%. En 2009, l'économie mondiale a traversé une récession d'une gravité sans précédent.

    Les pouvoirs publics et les organismes internationaux ont mené des actions tant sur le plan budgétaire (plans de relance et libre jeu des stabilisateurs automatiques), monétaire (taux d'intérêt directeurs proches de zéro et autres mesures moins conventionnelles d'appui au secteur bancaire et financier) que financier pour éviter l'écroulement du secteur financier et atténuer les effets de la récession. Ces mesures de politiques économiques devraient rétablir progressivement la confiance des consommateurs et des entreprises et permettre l'amorce d'une reprise de la croissance mondiale dans le courant de 2010.

    De nombreux indicateurs confirment aujourd'hui que la récession semble s'atténuer et que l'économie reprend progressivement vigueur. Néanmoins, des statistiques positives en termes de croissance économique ne signifient pas la fin de la crise économique et sociale.

    La récession économique a en effet détruit de nombreux emplois et mis au chômage de nombreuses personnes. Cela s'est traduit également par une perte du pouvoir d'achat. Les différentes mesures prises dans les plans de relance ont permis de relancer le modèle économique sur la base d'un soutien public, mais il faut garantir maintenant que la demande privée prenne le relais. Or, selon M. Strauss-Kahn, il faut généralement attendre entre 10 et 12 mois pour que le retour de la croissance se traduise par une amélioration sur le marché du travail.

    Par ailleurs, il existe aujourd'hui des incertitudes en termes d'inflation et de déflation qui pourraient avoir des conséquences sur la reprise. Enfin, les réformes du secteur financier sont loin d'avoir abouti et il existe encore des risques de turbulences sur le marché financier.

    Il est donc essentiel de prévoir une sortie progressive des plans de relance mais nous devons rester attentifs à l'état des finances publiques. En effet, une détérioration trop importante des finances publiques pourrait fragiliser la reprise à moyen terme.