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Produits wallon dans les cantines, y compris de la viande, n'en déplaise aux Ecolos.

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 21 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 12/10/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    «La Libre Belgique» des samedi 3 et dimanche 4 octobre 2009 a publié les propos de Monsieur le Ministre tenus dans le cadre d'un entretien avec le journaliste Xavier Ducarme.

    Monsieur le Ministre, en matière d'exception agricole, a tenté d'apporter un soutien à nos agriculteurs wallons dans le cadre de la crise du lait.

    Ce qui m'a frappé dans cet entretien, ce sont les propos très clairs de Monsieur le Ministre estimant que dans les cantines, il était utile de consommer des produits wallons ainsi que de la viande.

    Il est sans nul doute positif que l'on puisse «consommer wallon» dans les collectivités, dans les cuisines collectives, qu'elles soient publiques ou privées. Il n'en reste pas moins que les collectivités publiques doivent pour leur part respecter scrupuleusement la règlementation sur les marchés publics.

    Que doivent-elles faire, si l'on doit consommer des produits wallons, y compris de la viande wallonne, pour respecter la réglementation très draconienne sur les marchés publics?

    Monsieur le Ministre peut-il préciser aussi ce qu'il entend par « cantine» ? Ce mot vise-t-il les restaurants scolaires, les cuisines d'entreprise, les maisons de repos et de soins, etc.

    Monsieur le Ministre estime que manger des légumes c'était important, mais manger un peu de tout, c'est mieux.

    Monsieur le Ministre a qualifié le message écolo à cet égard d'être un peu caricatural car supprimer la viande dans les restaurants de collectivités n'est en rien une solution pour l'environnement, bien au contraire.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser en quoi la consommation de viande, et je partage son opinion, est une moins mauvaise solution pour l'environnement?

    Quand Monsieur le Ministre exprime que le message écolo à propos de la viande était caricatural, peut-il préciser sa pensée à ce propos?





  • Réponse du 13/11/2009
    • de LUTGEN Benoît

    Comme l’honorable Membre le souligne très justement dans sa question, les collectivités publiques doivent respecter scrupuleusement la réglementation sur les marchés publics. Cependant, l’attribution d’un marché ne se fait pas sur le seul critère « prix ». D’autres critères entrent également en ligne de compte et doivent être clairement stipulés dans l’appel d’offre. Vous reconnaîtrez que la qualité des produits wallons est, dans la grande majorité des cas, élevée et supérieure à la moyenne.

    Sur ce point, l’ASBL « Bioforum » a édité un Guide technique pour la rédaction de clauses « alimentation durable » dans les appels d’offre. Cet outil permettra de faciliter la tâche administrative des autorités locales afin de favoriser l’évolution vers une alimentation plus durable dans les restaurants de collectivité.

    Concernant les « cantines », l’honorable Membre verra dans cet article que, dans les termes « restauration collective », j’englobe les cantines scolaires mais également les restaurants d’entreprises. Il est évident que d’autres types de restaurations collectives (maisons de repos et de soins, …) sont également invités à emboîter le pas.

    En ce qui concerne la question relative à la viande, je voudrais tout d’abord vous apporter les éléments suivants. Diverses activités humaines pèsent fortement sur l’environnement. C’est le cas pour l’industrie et le transport. Cependant, l’alimentation représente également un impact non négligeable sur l’environnement, qu’il s’agisse d’effets directs (consommation eau, utilisation de produits phytopharmaceutique, …) ou indirects (emballages et surtout transport).

    Cependant, même s’il existe de nombreuses manières de répondre à nos besoins alimentaires, l’élaboration des menus présentés par les collectivités doit être variée et équilibrée mais également tenir compte des principes de l’alimentation durable (environnement, santé, solidarité) et traduire ces concepts dans le domaine pratique des restaurations collectives.

    Quand je parle de viande, je parle bien évidemment de viande produite localement. Le fait de choisir ce type de viande, même si la production de protéine animale à une empreinte écologique supérieure à la production de protéines végétales, permet de réduire significativement l’emprunte écologique des menus proposés dans les collectivités, que ce soit par la réduction de déchet d’emballage mais également et surtout par la réduction du transport (proximité).

    Enfin, j’estime que faire passer un message bannissant la viande est contraire à notre physiologie d’omnivore. Alors que nous nous efforçons d’informer les enfants des bienfaits d’une alimentation équilibrée, il me semble que ce message est malvenu et même contraire aux bonnes habitudes alimentaires. Pour rappel, un des principes de l’alimentation durable est la santé, qui prescrit un respect de la pyramide alimentaire et des contraintes nutritionnelles (PNNS).