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Géothermie en Wallonie

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 77 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/11/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La géothermie offre des perspectives de production d'énergie.

    Certes, il s'agit d'une technique difficile à maîtriser et probablement plus adéquate dans des pays où les phénomènes volcaniques sont plus fréquents que d'autres régions du monde.

    La Wallonie a-t-elle au cours des dix dernières années mené des études à l'effet d'appréhender les possibilités de son sous-sol en matière de géothermie?

    Des universités se sont-elles lancées à ce propos dans des programmes de recherches ? Le secteur privé s'est-il intéressé ou non à cette possibilité?

    Si l'on ne peut comparer la Wallonie à Naples ou à la Sicile, il n'en reste pas moins que si une eau minérale de qualité s'appelle « Chaudfontaine », cela n'est pas innocent.

    Pour l'hypothèse où aucune recherche, ni aucune carte de notre sous-sol en matière de géothermie n'aurait été réalisée, pour quelle raison en est-il ainsi? Et pour quelle raison une région comme la Région wallonne, disposant de tant de cerveaux universitaires, a-t-elle fait l'impasse sur cette opportunité?

    La géothermie est très largement utilisée en Islande comme en Nouvelle Zélande par ailleurs.

    Monsieur le Ministre a-t-il programmé un déplacement en Islande et en Nouvelle Zélande pour découvrir l'utilisation de la géothermie à des fins énergétiques? Dans la négative, pour quelle raison n'a-t-il pas prévu ces déplacements complémentaires dans le cadre de son tour du Monde destiné à convaincre les grands de ce monde et d'ailleurs de la nécessité de s'aligner sur la Wallonie, terre promise en matière énergétique ?
  • Réponse du 16/12/2009
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le sujet que l'honorable Membre évoque dans sa question a été traité précédemment dans le cadre de la question n°58 qu'il a également posée.
    Les recherches et les projets menés en Région wallonne ces dernières années peuvent être résumés comme suit :
    - en 2006, la Région wallonne avait financé une étude dans le cadre du programme Phasing out objectif n°1 Hainaut (étude technico-économique relative aux possibilités d'exploitation géothermique dans le bassin Montois). Le coût total de cette étude était de 159 480,59 euros ;

    - dans le cadre du programme convergence 2007-2013, un projet a été introduit relatif à la valorisation et l'exploitation de la géothermie en Hainaut - chauffage urbain géothermique de la ville de Mons. Ce projet reçut cependant un avis négatif pour raisons économiques ;

    - l'intercommunale IDEA a également élaboré un Projet « Géother-Wall » relatif à l'extension du réseau de chaleur. Ce projet global concerne 8 projets de valorisation de l'eau chaude géothermique de la vallée de l'Haine, dont 2 extensions de réseaux existants et 6 nouveaux projets; ce dossier est actuellement à l'examen au sein de l'administration;

    - un projet a également été déposé à l'administration par l'université de Mons (UMH) relatif à la détermination du potentiel à haute profondeur en Région wallonne (montant estimé à 60 000 euros). Aucune décision n'a encore été prise à ce stade.


    Le secteur privé est actuellement assez réticent à investir dans ce type de projets, car les montants d'investissement initiaux sont très élevés. A titre d'exemple, Il faut compter 1 000 000 et plus par 1 000 mètres de profondeur. Un forage classique à 3 000 mètres de profondeur coûtera donc 3.000.000 euros. Actuellement, seules les aides des pouvoirs publics et européens permettent ce genre d'investigations.

    Au travers de la déclaration de politique régionale, le Gouvernement s'est engagé à : « favoriser la production et la distribution de chaleur verte. Un décret sera adopté en vue de faciliter la mise en place et la gestion de réseaux de chaleur et de soutenir la cogénération. Une étude définira des zones prioritaires à équiper en réseaux de chaleur alimentés par des unités de cogénération ou des puits de géothermie. Les ressources géothermiques pourront ainsi être valorisées ». Comme il peut le constater, la géothermie figure en bonne place pour contribuer à la production de chaleur verte en Wallonie.

    Le potentiel géothermique wallon est encore loin d'être exploité. Il a été estimé à 208 GWh si l'on met en exploitation l'ensemble du gisement géothermique de la région montoise. Toutefois, le potentiel global de la géothermie à grande profondeur en Région wallonne reste encore mal connu. C'est pourquoi je compte mener une étude sur les cibles géothermiques potentielles sur l'ensemble du territoire wallon. A ce sujet, la DG04 - Direction de la Promotion de l'énergie durable a récemment rencontré la DG03 - direction des risques industriels, géologiques et miniers afin de jeter les bases de cette étude de potentiel du sous-sol wallon en matière de géothermie profonde. Le cas échéant, des campagnes de forages ciblées seront menées.

    En matière d'utilisation de la chaleur géothermique, je tiens à porter à sa connaissance que la Conférence Permanente pour le Développement Territorial réalise une expertise qui vient de débuter sur la définition de zones prioritaires pour les réseaux de chaleur, dont certains pourront être alimentés par la chaleur géothermique. Mes collaborateurs participent activement au comité d'accompagnement de cette étude.

    Dès que les résultats de ces différentes études et expertises seront disponibles, j'entamerai une démarche afin de lancer un plan d'action pour la valorisation de la géothermie en Région wallonne, en veillant à ce que le rapport coût/efficacité de la chaleur géothermique soit raisonnable notamment au regard d'autres formes de chaleur verte. L'opportunité d'expériences-pilotes d'alimentation en énergie de bâtiments publics, qu'il évoque à la fin de sa question, sera dûment examinée dans le cadre de ce plan d'action.

    Enfin, je m'en voudrais de ne pas lui rappeler que l'Islande et la Nouvelle Zélande, qu'il évoque à la fin de sa question, sont des pays qui disposent de sources géothermiques abondantes vu leurs positions charnières sur les plaques tectoniques.