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Le charbon et son utilisation dans l'industrie ou chez les particuliers

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 32 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/11/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Le charbon qui fut dans l'histoire de notre pays à la base de la richesse de la Wallonie, de la création de sa sidérurgie, ne connaît plus pour l'heure l'aura qui fut la sienne au XIXème siècle et pendant une partie du XXème siècle. Les charbonnages wallons, pour des raisons de rentabilité, ont fermé les uns après les autres.

    Nos paysages de Wallonie conservent des traces d'archéologie industrielle de ce qui fut une industrie florissante au travers de nos terrils auxquels d'aucuns, de façon légitime, sont attachés en souhaitant les préserver comme le témoignage du labeur de nos courageux ouvriers qui ont fait au XIXème siècle de la Wallonie la dixième puissance industrielle du monde.

    Il suffit de découvrir les propos de Monsieur Victor Hugo lorsqu'il parcourt en calèche la région de Namur à Liège pour se rendre compte de l'extraordinaire expansion que la Wallonie a pu connaître au travers de toute une série d'hommes d'exception, qui ont assuré durant des générations et des générations un travail et un revenu aux Wallons. Depuis, le charbon a vu son importance décliner dans la vie économique de la Wallonie et la vie journalière de nos citoyens.

    Cependant, les réserves de charbon seraient sur le plan planétaire tout à fait considérables.

    Si l'énergie demain devait croître dans ses prix, nos ressources minières inexploitées par défaut de rentabilité pourraient peut-être retrouver un intérêt économique ?

    Monsieur le Ministre considère-t-il que la Wallonie a définitivement abandonné le charbon?

    Certains pays européens qui n'ont pas de centrales nucléaires ont fait le choix du charbon. Ils utilisent le charbon dans leurs centrales de production d'électricité, en Autriche notamment, à Gratz en particulier, où le charbon polonais permet de produire l'énergie dont une partie de l'industrie autrichienne et les foyers ont besoin.

    Doit-on considérer le charbon en Wallonie comme faisant définitivement partie de notre passé ou pourra-t-il, avec les inconvénients qu'on peut lui connaître en matière de C02, retrouver une marge d'utilisation dès lors que l'on devrait en Wallonie fermer les trois réacteurs nucléaires de Tihange ?
  • Réponse du 04/02/2010
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Il est aujourd'hui admis que l'avenir énergétique est empreint de nombreuses incertitudes. D'après les experts, le pic du pétrole, c'est-à-dire le moment à partir duquel la production journalière commencera à baisser en raison de la diminution des réserves, devrait se situer entre 2010 et 2015, celui du gaz naturel entre 2015 et 2020. Les réserves de charbon, elles, semblent importantes et cette source d'énergie est plus équitablement répartie. Les deux premières sources citées sont, elles, concentrées dans des zones sensibles au plan géopolitique.

    Il y a de cela 50 ans, nous avons décidé de substituer d'autres sources d'énergie au charbon. La raison en était principalement économique.

    Avant de penser à réutiliser une énergie considérée en Europe comme appartenant au passé, il nous semble impératif de concentrer toutes les forces vers la recherche et la construction de solutions qui nous permettront de réduire drastiquement notre consommation d'énergie.

    Rappelons que le charbon, lors de sa combustion, par unité d'énergie produite, rejette plus de C02 que les autres sources. Il émet également du dioxyde de soufre, des métaux lourds, des composés organiques volatils et autres substances toxiques dans des quantités significatives. Aussi, si nous devions y recourir, il faut être conscient que le charbon ne pourra être utilisé que lorsque des technologies comme l'IGCC (integrated gazification into combined cycle), soit la gazéification du charbon pour alimenter une turbine produisant de l'électricité, seront parfaitement maîtrisées et réduiront drastiquement les émissions polluantes, ceci afin de ne pas détériorer notre situation sur les plans de la pollution de l'air et des changements climatiques.

    Par ailleurs, faut-il rappeler à l'honorable Membre que la Chine, extrêmement dépendante du charbon jusqu'à aujourd'hui, essaie de convertir cette source d'énergie et de passer à l'utilisation du pétrole et du gaz naturel ? Des villes allemandes, ayant décidé de revenir à cette source du passé, ont finalement fait marche arrière pour cause, notamment, de risques de pollution importants. Il faut également souligner qu'en Europe, les électriciens se détournent de cette source d'énergie.

    Par ailleurs, si l'on envisageait la réouverture d'éventuelles mines de charbon dans la région, il y aurait lieu d'être extrêmement attentif aux modes d'extraction et notamment aux conditions de travail et à la santé des travailleurs qui y seraient affectés.

    En conclusion, rappelons que l'Agence Internationale de l'Energie, lors de la publication de son rapport sur les tendances de la politique énergétique post 2012, défend le scénario d'une concentration maximum de C02 dans l'air limitant le réchauffement à la surface de la terre à 2°c en 2050. Dans ce sens, elle évoque une diminution nécessaire de la consommation de charbon notamment dans les pays comme l'Inde et la Chine, le développement de nouvelles technologies et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie