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Transport aérien

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 65 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 17/12/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    La Déclaration de politique régionale 2009-2014 prévoit « de réaliser un bilan carbone des deux aéroports et de leurs activités en coordination avec la Région wallonne et les opérateurs et de les comparer avec les aéroports situés dans un rayon de 600 kilomètres ».

    Pour quelles raisons la Déclaration de politique régionale 2009-2014 prévoit-elle de réaliser ce bilan carbone?

    Pour quelles raisons souhaite-t-on comparer ce bilan carbone de nos deux aéroports wallons avec les aéroports situés dans un rayon de 600 km ?

    En effet, la comparaison n'est pas raison. Tout dépend de la taille de chaque aéroport à examiner et son volume d'activités.

    J'espère que cette volonté inscrite dans la Déclaration de politique régionale n'implique pas que soit sous-entendue une volonté de ne plus autoriser à l'avenir de nouveaux développements d'activités aéroportuaires à Charleroi-Gosselies et à Bierset.
  • Réponse du 15/01/2010
    • de ANTOINE André

    L'honorable Membre m'interpelle à propos de la disposition de la Déclaration de Politique Régionale qui stipule que le Gouvernement s'engage à « réaliser un bilan carbone des deux aéroports et de leurs activités en coordination avec la Région wallonne et les opérateurs et les comparer avec les aéroports situés dans un rayon de 600 kilomètres ».

    L'honorable Membre semble craindre que cette démarche sous-entende une volonté de ne plus autoriser à l'avenir de nouveaux développements d'activités aéroportuaires à Gosselies et à Bierset.

    Au-delà du nécessaire respect des impositions européennes régissant la matière (notamment l'intégration du secteur aérien dans le système d'échange des quotas de C02), il faut être conscient du fait que le développement des activités aéroportuaires nécessite de concilier la création d'emplois et l'enjeu environnemental, comme le rappelle la DPR 2009-2014. La prise en compte de l'impact environnemental me semble même être la condition sine qua non du développement des activités économiques.

    Le contre-exemple que constitue l'aéroport de Zaventem est d'ailleurs particulièrement éclairant à ce sujet, dans la mesure où l'on constate que l'absence de prise en compte des conséquences de l'activité aéroportuaire sur la qualité de vie des riverains, a un impact négatif sur le développement de l'activité.

    Outre la gestion des nuisances sonores liées à l'activité aéroportuaire, dans le cadre de laquelle la Région wallonne mène une politique sans égale au niveau belge voire même européen, avec des mesures d'exclusion des avions les plus bruyants et des mesures d'aides aux riverains telles que les rachats ou les insonorisations de logements, les aéroports wallons se doivent donc de contribuer à la réduction de l'empreinte écologique liée à leurs activités.

    Le bilan carbone des deux aéroports s'inscrit dans cette démarche de développement durable des aéroports de Liège et de Charleroi.

    L'aéroport de Charleroi a bien compris cet enjeu puisqu'il a d'ores et déjà réalisé un bilan carbone complet de ses activités.

    Ce bilan, qui ne se limite d'ailleurs pas aux vols effectués au départ de l'aéroport, se décompose en trois volets :

    - une première partie concerne les activités de BSCA se déroulant sur la dalle de l'aéroport ainsi que l'activité des concessionnaires, en ce compris le transport vers aéroport ;
    - la seconde partie du bilan concerne le trafic aérien;
    - la troisième partie vise, quant à elle, l'impact des passagers en tant que consommateurs.

    BSCA est ainsi probablement le seul aéroport à avoir fait un bilan aussi complet. Celui-ci sera d'ailleurs mis en valeur par la société de gestion courant 2010.

    Mais la démarche de BSCA ne s'arrête pas à un simple constat. Une seconde étape consistera à poursuivre les actions déjà initiées afin de réduire les émissions liées à l'activité propre de BSCA.

    L'aéroport de Liège n'est pas non plus en reste dans ce domaine puisque la société Liege Airport est certifiée ISO 14001 depuis 2003. Elle a en outre procédé, en mai 2008, à un audit énergétique, qui l'a amenée à réfléchir à un mode de fonctionnement plus économe en termes de consommation d'énergies. En suite de cet audit, de multiples mesures sont en cours d'implémentation sur le site aéroportuaire liégeois.

    Le benchmarking prescrit dans la DPR permettra de connaître la situation des autres aéroports et d'en retirer des pistes d'amélioration pour l'activité de nos deux aéroports. Gageons que ceux-ci n'ont pas à craindre la comparaison. En effet, et à titre d'exemple, en ce qui concerne les rejets liés au trafic aérien, les deux aéroports régionaux permettent, par rapport à des aéroports de plus grandes tailles, de limiter le temps de roulage au sol des aéronefs, ainsi que leur temps d'attente.

    Les infrastructures des deux aéroports sont étudiées systématiquement pour optimaliser ces temps de mouvement au sol, et donc minimiser les émissions de gaz à effet de serre qui y sont liées.

    Sur les deux sites aéroportuaires, l'utilisation de convertisseurs permet la mise à l'arrêt des moteurs auxiliaires des aéronefs et contribue ainsi à une réduction des émissions polluantes.

    De manière plus générale, les services du contrôle aérien étudient actuellement diverses procédures afin de minimaliser les consommations en vol. Des diminutions de consommation sont escomptées grâce à la mise en place de procédures d'approches dites de « descente continues » (minimalisation des paliers de vols horizontaux lors des approches). Des routes directes sont en outre de plus en plus utilisées, grâce à une coordination entre les différentes zones du contrôle aérien; ce qui permet de minimaliser les distances parcourues et en conséquence les émissions de C02.

    BSCA a, de plus, la chance d'accueillir des compagnies possédant une flotte d'avion très récente, disposant des dernières technologies en matière d'émission acoustique et de consommation. BSCA estime que les dernières annonces de ses partenaires aériens, visant la mise en place de destinations plus lointaines, auront un impact positif sur les rejets C02.

    Comme l'honorable Membre peut le constater, les deux aéroports régionaux ont une conscience développée de l'empreinte énergétique de leurs activités.

    Le bilan carbone prescrit par la DPR s'inscrit quant à lui pleinement dans une démarche de développement durable des activités de ces deux importants pourvoyeurs d'emplois.