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Appuyer les relais sociaux

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2009
  • N° : 34 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 22/12/2009
    • de EERDEKENS Claude
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    La politique de déclaration régionale 2009-2014 a prévu que « les relais sociaux coordonnent l'urgence sociale des personnes en grande précarité qui sont désaffiliées des services sociaux ».

    L'addition des mots alignés peut rendre perplexe un observateur non averti.

    Quelle est la définition des relais sociaux?

    Quelle est la définition de l'urgence sociale des personnes en grande précarité?

    Qu'entend-on par services sociaux et par désaffiliation des services sociaux?

    Quel est le contenu des relais sociaux par rapport à un contenu qui semble contraire quant à la notion de services sociaux?

    Quelle est par ailleurs la définition des personnes en grande précarité?

    Tels qu'ils sont alignés, ces mots sont tout à fait incompréhensibles, sauf pour les initiés.

    Madame la Ministre pourrait-elle décrypter ces deux lignes pour qu'un observateur non averti de la vie politique locale puisse comprendre ce que cela veut dire?
  • Réponse du 18/01/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Comme le souligne l'honorable Membre dans sa question, la DPR prévoit que « les relais sociaux coordonnent l'urgence sociale des personnes en grande précarité qui sont désaffiliées des services sociaux ».

    Je le lui concède, le jargon utilisé en matière d'aide sociale n'est pas toujours facilement compréhensible pour les non-initiés.

    En réponse à sa demande, je vais tenter de clarifier les concepts utilisés qui ne sont qu'une manière de traduire en des termes sociologiques la détresse sociale vécue par nombre de nos concitoyens.

    Tout d'abord, le dispositif des relais sociaux relève du décret relatif à l'insertion sociale du 17 juillet 2003. Celui-ci définit les relais sociaux comme des structures ayant pour mission d'assurer la coordination et la mise en réseau des acteurs publics et privés impliqués dans l'aide aux personnes en situation d'exclusion.

    Le décret définit aussi la personne en situation d'exclusion comme toute personne majeure confrontée ou susceptible d'être confrontée à la difficulté de mener une vie conforme à la dignité humaine et d'exercer les droits reconnus par l'article 23 de la Constitution.

    En ce qui concerne la notion de désaffiliation, elle est, quant à elle, définie par Robert Castel dans son livre « Les métamorphoses de la question sociale » comme la conjugaison d'une absence de travail et d'un isolement social.

    Tenant compte de ces deux définitions, je dirais que la personne en grande précarité est celle qui, en situation d'exclusion, manifeste une désaffiliation accentuée vis-à-vis des services sociaux et des institutions.

    Le dispositif d'urgence sociale est un système d'intervention vingt-quatre heures sur vingt-quatre ayant pour objectif de permettre à toute personne qui se trouve en situation de détresse sociale d'obtenir une aide rapide; sur place si nécessaire, quel que soit le moment de la journée ou de la nuit.

    Des permanences sont donc assurées par des travailleurs sociaux ayant l'expérience des difficultés de terrain et connaissant bien la dynamique des problèmes sociaux. Elles peuvent être contactées sur simple appel téléphonique ou en se présentant auprès des permanences prévues à cet effet.

    Par conséquent, il le constatera, il n'est pas question ici d'opposer la notion de « relais social » à celle de « service social ». Les services sont complémentaires mais interviennent dans des situations différentes. Les relais sociaux, par le réseau qu'ils créent, permettent aux services sociaux traditionnels de trouver les aides nécessaires afin d'agir là où il leur devient difficile d'intervenir de façon isolée.

    La plus-value que représente la mise en réseau des interventions, telle qu'effectuée par les relais, permet d'améliorer la prise en charge et l'accompagnement des personnes en grande précarité.