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La géothermie en Wallonie

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 148 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 13/01/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Une précédente question a été posée sur ce thème à Monsieur le Ministre qui y a répondu de façon extrêmement intéressante.

    La Région wallonne, en matière de géothermie, a-t-elle décidé de s'inspirer positivement ou négativement des expériences menées en Suisse ?

    La presse spécialisée fait état qu'en Suisse, à Saint-Gall, les élus locaux espèrent chauffer, dans 5 ans, un tiers de la ville grâce à l'eau captée en grande profondeur à la température de 170 degrés.

    Une telle expérience est-elle ou non possible en Région wallonne et, dans l'affirmative, à quel endroit?

    La Wallonie a-t-elle envisagé de mener des études sur la géothermie à très grande profondeur?

    Dans la négative, pour quelle raison? Dans l'affirmative, la Région wallonne est-elle au courant que la géothermie à basse profondeur peut provoquer des dégâts extrêmement importants à un point tel que les risques sismiques l'emporteraient sur la géothermie?

    Dans quels délais peut-on espérer que la géothermie puisse trouver à s'appliquer en Région wallonne?
  • Réponse du 05/02/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le suivi des expériences étrangères est réalisé par l'Administration de la Région wallonne. Cette dernière est membre de l'EGEC (European Geothermal Energy Coundl), ce qui permet d'être régulièrement informé de tous les projets européens (Saint-Gall, Soultz, Landau, Munich, etc,.), voire internationaux en matière de géothermie profonde. Nous suivons ces expériences avec intérêt. Toutefois, l'entité de Saint-Gall qu'évoque l'honorable Membre dans sa question, n'en est qu'au stade de l'intention; il est donc difficile d'en tirer à l'heure actuelle des enseignements pour la Région wallonne.

    En Région wallonne, le potentiel global est très peu connu mais notre sous-sol est susceptible de contenir deux types de réservoirs géothermiques. D'une part, les réservoirs « naturels » que constituent les aquifères profonds, et d'autre part, les réservoirs « artificiels » qui peuvent être, créés dans les roches chaudes sèches en profondeur. Le premier type de réservoirs est déjà en partie exploité dans la région de Mons.

    La géothermie fait partie des axes de développement des énergies renouvelables en Région wallonne et il est bien prévu de mener une étude de potentiel sur l'ensemble du territoire wallon. La DG04 - Direction de la Promotion de l'énergie durable a récemment rencontré la DG03 - direction des risques industriels, géologiques et miniers afin de jeter les bases de cette étude du sous-sol wallon en matière de géothermie profonde. La première étape consistera à rassembler nos connaissances du sous-sol sous cet angle qui n'a encore jamais été abordé mais il est prématuré de s'avancer dans la méthodologie qui sera utilisée pour établir la cartographie.

    Après réalisation de l'inventaire évoqué ci-dessus, il est envisagé de confier une étude devant aboutir à une proposition concrète de sites à forer afin de valider les résultats de l'étude. Cette mission devrait s'étaler sur une période de 12 mois. Compte tenu du temps nécessaire à l'élaboration de l'inventaire, le délai global pour obtention des résultats devrait être de 24 mois.

    Contact pris auprès de mon administration, il ne semble pas y avoir d'expériences actuelles de géothermie basse profondeur provoquant des dégâts importants tels que des risques sismiques. Sans doute l'honorable Membre évoquait-il les risques liés aux réservoirs artificiels pour l'exploitation de géothermie de grande profondeur. Ce type de géothermie profonde (exemple à Bâle en Suisse) a effectivement connu certains problèmes d'ordre sismique, liés essentiellement au moment de l'injection d'eau dans la roche. L'envoi d'eau pressurisée à 5.000 mètres de fond permet d'élargir les fissures existantes dans le granit. Ce type de géothermie ne concerne toutefois pas des projets géothermiques tels qu'ils existent en Wallonie, qui consistent à prélever de l'eau chaude dans un aquifère naturel. Il n'est en effet pas nécessaire de fissurer la roche, puisqu'elle l'est déjà naturellement. Si l'option des réservoirs artificiels devait être envisagée suite à l'étude suscitée, je ne manquerais pas de m'assurer que toutes les précautions nécessaires soient prises, afin d'éviter les désagréments que l'on a pu observer dans certaines expériences étrangères.

    Enfin, que l'honorable Membre me permette de nuancer sa dernière question. La géothermie tant à basse profondeur qu'à grande profondeur est déjà utilisée en Région wallonne, mais il est vrai qu'elle offre un potentiel bien plus élevé que son utilisation actuelle. Outre les études déjà évoquées dans mes réponses précédentes, que l'honorable Membre croie bien que j'agis actuellement afin de permettre la concrétisation de nouveaux projets de géothermie en Région wallonne.