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Enfouissement du CO2

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 176 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 26/01/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Existe-t-il en Wallonie des projets d'enfouissement de CO2 ?

    Il est fait état actuellement qu'en Europe: en France et aux Pays-Bas, le prix de l'enfouissement d'une tonne de CO2 dans certains projets pilotes atteint les 70 euros et qu'il pourrait atteindre les 30 euros en 2020.

    Quand la Wallonie va-t-elle se lancer dans des projets expérimentaux de l'enfouissement du CO2 ?

    Pour l'hypothèse où des projets seraient dans les cartons, Monsieur le Ministre sait-il que le syndrome Nimby, bien connu des sociologues et des politologues, frappe aussi à la porte!

    C'est ainsi qu'aux Pays-Bas, l'enfouissement du CO2 inquiète grandement l'opinion publique.

    En Hollande, la municipalité de Barendrecht s'est dressée contre un projet de l'entreprise pétrolière SHELL d'enfouir dès 2012 neuf millions de tonnes de CO2 à 1800 mètres sous terre.

    Il faut en effet savoir que la technique de capture et de stockage de carbone (CCS en anglais) est considérée par le secteur industriel du pétrole, du gaz et du charbon comme un moyen adéquat susceptible de prolonger les activités de ce secteur industriel tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, ce qui après Copenhague est évidemment à la mode!

    Qu'en est-il concrètement en Région wallonne?

    L'enfouissement du CO2 est-il à l'ordre du jour ou a-t-il d'ores et déjà été rejeté dans son principe par le Gouvernement wallon?
  • Réponse du 16/02/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Comme il a déjà été répondu à l’honorable Membre suite à sa question parlementaire n° 75 relative à la recherche en matière de stockage de CO2, en l'état actuel des connaissances, il apparaît que le sous-sol de la Belgique ne présenterait pas un haut potentiel en matière de stockage de carbone.

    Nous devons cependant augmenter nos connaissances sur notre géologie afin de mieux définir ce potentiel et surtout afin de mettre en évidence les risques éventuels (relargage du CO2, contamination des nappes aquifères) et les compétitions possibles avec d'autres usages de notre sous-sol tout aussi importants : .

    - réservoir en eau potable;
    - applications géothermiques;
    - future ré-exploitation du charbon ;
    - exploitation du méthane.

    Les recherches actuelles sont donc partiellement orientées sur les techniques de stockage et partiellement orientées sur l'analyse de l'équilibre entre l'impact environnemental et l'impact économique.

    Parmi les recherches en cours, nous rappelons que la Région wallonne est entre autres associée à un projet développé au niveau fédéral dans le cadre du programme de recherche « La science pour un développement durable ». Il s'agit du projet « Policy Support System for Carbone Capture and Storage - PSS - CCS » soutenu par la Politique scientifique fédérale et pour lequel collaborent quatre centres de recherche: un fédéral (Institut royal des sciences naturelles de Belgique - IRSNB), un flamand (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek - VITO) et deux wallons (Département des centrales thermiques - Université de Liège et Service de géologie fondamentale et appliquée Université de Mons). L'Université de Liège est spécialisée dans le captage du CO2 tandis que l'Université de Mons est spécialisée dans les opportunités géologiques concernant le stockage du CO2. Cette dernière s'intéresse aussi très fort aux applications géothermiques car, pour être à la pointe, les universités doivent continuer la recherche en matière de structure géologique en profondeur et réactualiser les données disponibles.

    Démarré en 2005, le projet PSS-CCS se terminera en 2011.

    Il porte aussi bien sur l'évaluation (en ce compris les analyses de risque) des sites susceptibles d'être utilisés dans ce but que sur les méthodologies de captage, sur les possibilités de transport de CO2 avant stockage ainsi que sur les coûts-bénéfices d'un stockage à l'étranger plutôt qu'en Belgique.

    En outre, dans le cadre du 5ème programme cadre, la Faculté polytechnique de Mons a participé à la mise en place d'un projet pilote au niveau européen couplant la production de méthane à partir de charbon avec le stockage de CO2. Sur base de ce pilote et en association avec Electrabel, la Faculté polytechnique de Mons, dans le cadre du 6ème programme cadre, a poursuivi dans la voie, analysant les migrations de gaz au sein des mines et donc la possibilité d'un stockage réellement étanche.

    Aucun projet de séquestration CO2 de grande taille n'est cependant attendu en Région wallonne dans les années à venir.

    Rappelons que les sites les plus intéressants, dans un premier temps, pour le stockage sont ceux liés à une activité de production d'électricité à partir de fuel ou à une activité de production de fuel qui sont inexistants en Région wallonne.

    Si la séquestration, contrairement à l'efficacité énergétique ou aux énergies renouvelables, ne fait pas partie de nos absolues priorités, elle n'en reste pas moins une piste ouverte sur les avancées de laquelle nous resterons vigilants et présents.