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Les éoliennes vont-elles résister à la crise économique et financière ?

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 188 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 29/01/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La situation financière et boursière des entreprises liées à l'éolien dans les pays occidentaux s'avère de plus en plus aléatoire.

    De nombreuses restructurations les affectent, en ce compris « Général Electric » aux Etats-Unis.

    Le monde financier semble pour l'heure douter de la capacité des éoliennes à assurer de façon durable et rentable une solution de remplacement des énergies fossiles.

    Le monde de la finance et de l'économie semble mettre en évidence au niveau planétaire, en dehors de la Wallonie bien entendu, le fait que l'éolien présente de faibles marges d'amélioration technologiques et que par ailleurs, le vent reste une énergie aléatoire qu'il convient de combiner avec d'autres sources de productions supplémentaires d'origine fossile.

    En France, M. Jean-Louis Borloo, Ministre de l'Ecologie, souhaite que toutes les régions françaises se dotent d'ici la fin 2011 d'une grande centrale solaire d'une puissance de 300 MW.

    Pour quelles raisons la Wallonie n'a-t-elle pas décidé à ce jour de se doter de deux ou de trois grandes centrales solaires, chacune de 300 MW ?

    Cela éviterait la multiplication des éoliennes de façon intempestive dégradant de façon irrémédiable la beauté des paysages wallons que des millénaires ont mis le temps de façonner?
  • Réponse du 22/02/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je tiens tout d'abord à nuancer les propos alarmistes de l'honorable Membre quant à l'impact de la crise financière sur le développement de l'éolien au niveau mondial. Ainsi, le GWEC (Global Wind Energy Council) et EWEA (European Wind Energy Association) viennent de publier leurs statistiques 2009 relatives au développement éolien en Europe et dans le monde. Tous les chiffres font état d'un secteur en pleine croissance qui fait face à une demande soutenue (+ 31% en 2009, soit 37,5 GW de capacité supplémentaire installée). La plupart des industries liées à l'éolien affichent dès lors des bilans sains. Le doute exprimé par l'honorable Membre quant à la crédibilité de l'industrie éolienne dans le mix énergétique mondial ne semble donc pas fondé.

    Concernant le cas spécifique de General Electric, l'annonce de la baisse du cours de bourse de l'action observée récemment est due essentiellement aux résultats de GE Capital, une filiale principalement active dans les marchés financiers; il semble donc que l'impact du secteur éolien dans le conglomérat est marginal sur les résultats globaux du groupe.

    Contrairement à ce que l'honorable Membre semble redouter, les progrès technologiques de l'industrie éolienne se poursuivent. Les perspectives qu'ouvrent les progrès technologiques en matière d'interconnexion de parcs éoliens offshore et en matière de prévision des vents permettent de penser que la fourniture d'électricité d'origine éolienne sera de plus en plus stable, régulière et prévisible. Le traité de coopération européen visant la création d'un réseau de parcs offshore en Mer du Nord, entre 9 pays différents (dont la Belgique) confirme cette évolution : par son étendue géographique, l'interconnexion des parcs off-shore permettra de réduire considérablement le caractère intermittent de la fourniture d'électricité provenant d'éoliennes. D'autre part, la récente adaptation des éoliennes du parc d'Estinnes de 6 MW à 7 MW chacune (le parc comprenant les éoliennes on-shore les plus puissantes du monde) démontre la constante évolution de la technologie éolienne et les performances sans cesse croissantes que les nouvelles turbines développent. De plus, les études montrent qu'un réseau intelligemment géré peut accepter de manière positive 20 à 30% de production d'électricité d'origine disséminée et variable.

    Enfin, les centrales solaires de grande capacité évoquées par l'honorable Membre constituent une belle technologie dont il s'agit de suivre attentivement les évolutions. Avant d'éventuellement s'engager dans cette voie en Région wallonne, il s'agit de considérer si cette solution est adaptée à notre territoire, si elle peut être portée par le tissu industriel wallon (par exemple à travers le 6ème pôle de compétitivité) et enfin si le rapport coût-efficacité de ce type de centrales est raisonnable par rapport aux autres filières renouvelables eu égard à nos objectifs en la matière. Dans le cadre du plan d'action national sur les sources d'énergie renouvelables, la Wallonie prévoira le développement d'installations solaires appropriées pour lui permettre d'atteindre les objectifs assignés dans le cadre de la Directive européenne relative aux objectifs de 2020.