/

Avenir des bourses d'études à l'étranger

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 98 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/01/2010
    • de MOUYARD Gilles
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Je voudrais attirer l'attention de Monsieur le Ministre sur un domaine qui est essentiel dans le développement de notre Région, axé sur les jeunes visant à leur donner un atout fondamental pour l’avenir, je veux parler de l’apprentissage des langues au travers de cours en immersion suivis à l’étranger.

    C’est également tout un secteur qui fonctionne autour de ce concept. Appelés opérateurs et agrées par le Forem, ceux-ci, en plus d’assurer l’encadrement pédagogique approprié, peuvent également assurer les modalités liées au logement, au voyage, etc, …

    Pour de nombreux élèves, le projet est inaccessible au regard des sommes à prévoir et une intervention sous forme de bourses spécifiques est un moyen d’encourager un tel projet en le rendant plus accessible.

    Sous le premier Plan Marschall, une intervention était prévue dans ce cadre, selon différents critères essentiellement liés à l’âge de l’élève, sa motivation, les conditions de revenus de celui-ci, etc, …

    Dans la déclaration de politique régionale, son Gouvernement entendait « unir ses efforts avec ceux du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (maîtrise du français, pédagogie adaptée, initiation plus précoce aux langues étrangères, enseignement en immersion …) pour impulser un saut quantitatif et qualitatif déterminant dans cet apprentissage, afin qu’il débouche sur une réelle maîtrise linguistique par chacun. » . Il souhaitait également évaluer les effets du plan Langues en vue d’en améliorer l’efficacité et d’en élargir la palette de bénéficiaires.

    Au MR, nous soutiendrons toujours une politique visant à permettre une plus grande accessibilité de nos étudiants aux langues, à fortiori dans un contexte idéal d’immersion. C’est tout naturellement la raison pour laquelle je l'interroge sur la continuité effective de ces mesures dans le cadre du Pan Marschall 2.Vert.

    Selon mes informations, également relayées par la presse, les périodes de clôtures des inscriptions sont quasi révolues et le mode d’intervention de la Région wallonne dans ce domaine n’est pas précisé.

    Une évaluation du plan Langues a-t-elle été effectuée ? Dans l’affirmative, Monsieur le Ministre peut-il nous informer des résultats ? En informer le Parlement également ? Quelles sont les pistes d’améliorations possibles, etc, … ?

    La DPC parle d’un élargissement possible des bénéficiaires de ces mesures. Comment Monsieur le Ministre compte-t-il rendre attractifs les principes d’études à l’étranger pour un travailleur par exemple. Peut-il nous confier ces vues à ce sujet ?

    Dans le cadre de l’élargissement toujours, les demandeurs d’emploi en « plan Langues » à l’étranger bénéficieront-ils toujours des avantages liés aux formations traditionnelles, dispensées en Belgique ?

    Enfin, quelle sera dans le futur l’intervention de la Région wallonne dans les bourses d’études à l’étranger ?
  • Réponse du 30/03/2010
    • de ANTOINE André

    1. Une évaluation du plan langues a-t-elle été effectuée ?

    Une évaluation du Plan Marshall1 a été réalisée par l'IWEPS en mars 2009 et portait essentiellement sur les formations intensives à l'étranger et les chèques formation langues.

    Pour ce qui concerne les formations intensives

    L'évaluation des formations par les usagers est très positive (satisfaction 80%). Les délais d'attente sont courts (1,7 mois en moyenne) et 60% des personnes ont attendu moins d'un mois avant d'engager leur immersion.

    La plupart des candidats ont bénéficié dune formation combinée en néerlandais et anglais dont la durée moyenne s'élève à 84,5 heures. Nombreux sont ceux qui ont aussi bénéficié d'autres formations pendant la période (56%) et ces bénéficiaires de formations multiples sont majoritairement des diplômés de l'enseignement supérieur (62%).

    Les participants sont jeunes (49%), de sexe féminin (66%), récemment enregistrés comme demandeur d'emploi (63%) et qualifiés (62% ont un diplôme supérieur de type court ou long). Ils se déclarent motivés (95%) et très actifs dans la recherche d'emploi (85,4%).

    A côté de ces résultats encourageants, l'IWEPS met en exergue 2 pistes d'amélioration :
    - la visibilité des impacts de l'apprentissage pourrait être mesurée plus clairement après l'immersion;
    - le coût élevé des formations en langues par comparaison à l'enseignement.


    Pour ce qui concerne les chèques langues

    Les entreprises ont répondu favorablement à cette politique en demandant des formations essentiellement en anglais et néerlandais.

    Les bénéficiaires sont le plus souvent des employés et indépendants qui totalisent plus de 80% des heures.

    Ce sont principalement les entreprises de moins de 10 personnes et les indépendants qui utilisent la mesure. Elles atteignent souvent leur quota maximal; ce qui n'est pas le cas des entreprises plus importantes.

    Par contre, l'IWEPS pose clairement la question de l'utilité et de la qualité des formations au regard du fait que 18% des entreprises affirment ne pas accorder une importante particulière à l'apprentissage des langues, que la progression des compétences des employés est notée à 6,6 et surtout que 43% des entreprises qui n'ont pas forcément besoin de connaissances spécifiques en langues commandent des chèques formation langues.

    De plus, plusieurs interlocuteurs de l'IWEPS ont regretté le manque d'indicateurs sur l'impact réel des chèques formations langues sur les compétences des travailleurs en ayant bénéficié et certains soulignent que certaines entreprises ont détourné les chèques formation langues de leur mission première, à savoir améliorer les compétences linguistiques, en les considérant comme des bonus pour les employés méritants.



    2) La DPC parle d'un élargissement possible des publics. Comment Monsieur le Ministre compte-t-il rendre attractifs les principes d'études à l'étranger pour un travailleur par exemple ?

    La DPC parle aussi d'une accessibilité plus large des publics notamment les plus éloignés. Pour ce faire, nous poursuivrons la stratégie de communications via le FOREM car, selon l'IWEPS 80 % des personnes interrogées ont connu le plan langues grâce à l'action de communication du Forem, repéré comme un interlocuteur efficace. Nous veillerons aussi à ce que le conseiller référent puisse promouvoir cette mesure.

    Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert et en période de crise économique, nous avons décidé de centrer nos efforts, en matière de bourses et de stages d'immersion en centres de langues ou en entreprises, essentiellement sur les élèves et sur les demandeurs d'emploi. Pour ces publics, en ce qui concerne les bourses, nous prévoyons un volume de 9.900 bourses alors que le Plan Marshall 1 n'en prévoyait que 8000.

    Pour ce qui concerne les travailleurs, nous poursuivons le dispositif chèque formation langue qui s'ajoute au dispositif chèque formation classique.

    L'honorable Membre propose des immersions à l'étranger pour les travailleurs, vu les contraintes budgétaires et la période économique, nous avons souhaité concentrer les moyens sur des publics proches du marché du travail mais pas encore à l'emploi.



    3) Les demandeurs d'emploi en plan langues, à l'étranger, bénéficieront-ils toujours des avantages liés aux formations traditionnelles dispensées en Belgique ?

    Les demandeurs d'emploi qui sont en formation en Wallonie et se rendent en région flamande ou germanophone pour poursuivre tout ou partie de cette formation (ou encore pour réaliser un stage) restent liés par un contrat de formation. Ils continuent donc de percevoir des indemnités de formation, des frais de déplacement et de garderie chez l'opérateur de leur région d'origine.

    Les demandeurs d'emploi qui s'adressent au Forem uniquement pour obtenir une bourse d'immersion linguistique en établissement de formation ne reçoivent, comme par le passé, aucun « avantage de formation » additionnel hormis leur bourse.

    L'accord conclu entre l'ONEM et le FOREM vise à éviter toute difficulté administrative au regard de la législation chômage.



    4) Quelle sera la future intervention de la Région wallonne dans les bourses d'études à l'étranger ?

    Les montants exacts d'intervention pour les demandeurs d'emploi et élèves du secondaire sont à l'étude. Ils varieront sans doute de 2.000 à 6.000 euros selon les cas pour éviter les effets d'aubaine et permettre au plus grand nombre de bénéficier de ces bourses.