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Le capitalisme d'état a-t-il un futur ?

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 72 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 03/02/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, des P.M.E., du Commerce extérieur et des Technologies nouvelles

    Sous la signature de Joan Condijts, le « Soir économie» des 23 et 24 janvier 2010 en page 31 évoque sous la signature de ce journaliste spécialisé dans l'économie des propos qui tranchent allègrement avec ceux que pouvaient encore tenir ses collègues de la presse économique et financière il y a deux ans à peine.

    A l'époque, la philosophie dominante voulait que moins il y avait d'Etat, mieux l'Etat se portait.

    La crise financière et boursière de fin septembre 2008 a révélé que sans les Etats, la faillite du système bancaire allait être générale avec à la clé une dégradation jamais connue de l'économie, de l'emploi et des protections sociales.

    La présence d'une puissance publique forte est à la base du développement exceptionnel de la Chine.

    Le parti communiste dans ce pays peu démocratique et pour tout dire totalitaire est au service du capitalisme le plus sauvage.

    Certes, la Chine n'est pas un modèle d'éthique, ni en matière de droits de l'Homme. Quoi qu'il en soit, au-delà des problèmes éthiques que pose la Chine, les résultats économiques sont là.

    La France, grâce au Général de Gaule après la deuxième guerre mondiale, a consacré un Etat fort au service de la France avec des entreprises publiques comme EDF. Malgré une vague européenne de libéralisations, la France en 2010 fait de la résistance vis-à-vis des libéralisations voulues par l'Europe.

    Quand un fabricant français d'automobiles veut délocaliser une partie de la production en Turquie, le Président Sarkozy rappelle à l'ordre l'Administrateur délégué de l'entreprise automobile concernée.


    Tout le monde a en tête le poids toujours très présent d'EDF pour l'électricité et de Gaz de France pour le gaz naturel au niveau de la République française.

    Sans l'intervention des autorités publiques wallonnes, Arcelor ne ferait plus partie du monde économique wallon à Liège et Charleroi.

    Face à cette évolution récente du monde économique et financier, la position de Monsieur le Ministre est-elle de voir la Wallonie en tant que Région prendre demain plus d'importance dans la vie économique ou s'agit-il comme le prônaient les ultra-libéraux de ne rien faire et d'observer ?

    Pour connaître le déterminisme et la compétence de Monsieur le Ministre en charge de l'Economie au niveau de la Région wallonne, je souhaitais lui adresser la présente question pour connaître ses plans de bataille pour l'avenir en espérant que ses projets seront partagés par le Gouvernement tout entier.
  • Réponse du 22/02/2010
    • de MARCOURT Jean-Claude

    L'Économie et donc, les relations financières et économiques, se complexifient à une vitesse exponentielle. Concrètement, les entreprises se retrouvent confrontées à de nouveaux défis (écologie, éthique, ... ) dans un monde où les distances diminuent grâce notamment aux nouvelles technologies (Internet, ... ).

    Cette accélération des échanges a rencontré ses limites courant 2008, année foudroyée par la crise économique et financière. Cette situation a amené les pouvoirs publics wallons, comme cela a été le cas dans la majorité des pays du monde, à prendre leurs responsabilités en intervenant rapidement afin d'éviter que l'impact provoqué par l'état de quasi faillite de certains organismes bancaires ne provoque de dommages irréversibles dans le secteur industriel.

    En parallèle, le Gouvernement wallon a pris toute une série de mesures concrètes afin de venir en aide aux entreprises :
    - mise en place d'un médiateur crédit dont le rôle est notamment d'informer les entreprises wallonnes sur les aides existantes en Région wallonne et, lorsque la situation le demande, d'étudier avec les organismes bancaires de l'entreprise les possibilités de dénouer une situation financière délicate;
    - constitution de la caisse d'investissement de Wallonie;
    - dispositions exceptionnelles en matière d'expansion économique qui se concrétisent par un assouplissement des mesures existantes;
    - soutien aux entreprises exportatrices en augmentant le plafond d'intervention de la SOFINEX et en lui octroyant la possibilité de garantir des crédits bancaires octroyés aux grandes entreprises exportatrices;
    - mise en place d'interventions court terme au sein des Invests wallons et possibilité octroyée à la SOWALFIN de garantir des crédits court terme;
    - constitution d'un organisme permettant de garantir des crédits octroyés aux grandes entreprises.

    Ces mesures prises en date du 5 décembre 2008 ont été prolongées par le Gouvernement wallon ce 4 février dernier.

    Au vu de ce qui précède, le Gouvernement wallon a un rôle central à jouer dans le développement économique de la Région et également un rôle de catalyseur et de régulateur. Il serait, l'honorable Membre l'a compris, indécent d'adopter une position d'observateur alors que les entreprises sont dans le besoin.