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Erreur commise par le GIEC à propos de la fonte des glaces de l'Himalaya

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 278 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 05/02/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Il est incontestable que nous connaissons depuis 1800 un réchauffement climatique.

    Le Moyen-Age a été caractérisé par l'optimum médiéval suivi d'une petite glaciation puis d'un réchauffement au 19è siècle qui est allé en s'accélérant.

    Le recul des glaciers a été constaté en beaucoup d'endroits.

    Dans l'édition du journal «Le Soir» du 25 janvier 2010, en page 5, il est exprimé à propos de la fonte des glaciers dans l'Himalaya que le GIEC a reconnu son erreur.

    En effet, il avait été affirmé que les glaciers de l'Himalaya auraient disparu dans 25 ans.

    Dans son éditorial en page 2, Eric Deffet titrait "Climat: une gaffe fait des dégâts". Comme le signale ce journaliste, une telle erreur ne peut que marquer les esprits. Comme l'écrit opportunément M. Deffet, il s'agissait d' " une prédiction légère, au fondement scientifique douteux ". M. Deffet poursuit son éditorial en exprimant que les responsables du GIEC ont fini par reconnaître "une regrettable erreur". Il est aussi écrit que le GIEC a promis de mener l'enquête sur ce gros coup et qu'elle retenait la leçon.

    Néanmoins, cette erreur grossière est troublante.

    Il est demandé aux politiques et ce fut le cas notamment à Copenhague de se prononcer et de prendre des mesures sur les constatations et verdicts de cette structure internationale qu'est le GIEC.

    Dès lors que la Wallonie ne représente que 0,16 % de la production mondiale de C02, d'une part, et que, d'autre part, sur un point précis, le GIEC s'est à ce point trompé, est-il vraiment indispensable de prendre en Wallonie des mesures qui ne sont prises nulle part ailleurs dans le monde alors que les super puissances que seront demain l'Inde et la Chine ambitionnent pour leur population d'élever leur niveau de vie et donc inévitablement de vivre comme le Vieux Continent ou le Nord de l'Amérique?

    N'est-il pas temps de vérifier que toutes les affirmations du GIEC sont correctes avant de prendre des mesures qui vont à coup sûr et pour longtemps pénaliser le niveau de vie et la qualité de vie des Wallons sous le prétexte compréhensible et justifié de préserver la planète?

    Autant il serait imprudent et dramatique pour les générations wallonnes futures que l'on ne fasse rien, autant il peut être de la même façon dramatique pour les générations actuelles et celles qui nous suivront de prendre dans le catastrophisme ambiant des mesures qui ne seraient pas justifiées et qui feraient inutilement mal à notre population.

    Plus particulièrement, ne faut-il pas éviter que la Wallonie soit définitivement larguée sur le plan économique et social par tous les autres pays européens et pays du monde et que la Wallonie ne devienne un paradis écologique dans un désert économique et social !
  • Réponse du 27/04/2010
    • de HENRY Philippe

    Le GIEC ou groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat est un organe intergouvernemental qui a pour mission d'évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d'ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements scientifiques des risques liés au changement climatique d'origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d'éventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation.

    L'une des principales activités du GIEC consiste à procéder, à intervalles réguliers, à une évaluation de l'état des connaissances relatives au changement climatique. Ces évaluations sont principalement fondées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue. Ainsi, sont examinés les articles les plus récents relatifs aux changements climatiques, publiés et c'est important de le souligner, par des revues scientifiques soumises à une « évaluation par les pairs » (en anglais « peer review », ce qui signifie « revu et accepté par les pairs », c'est-à-dire d'autres experts scientifiques dans ce domaine. C'est une démarche de validation appliquée pour toutes les publications scientifiques reconnues, quel que soit le domaine).

    Sont impliqués dans cette tâche : plus de 130 pays, 450 auteurs, 800 auteurs contributeurs et 2.500 experts.

    Le dernier rapport d'évaluation a été publié en 2007. Je rappelle qu'il a valu au GIEC le prix Nobel de la Paix. Ce rapport comprend en réalité 4 publications distinctes : les rapports de plusieurs centaines de pages de 3 groupes de travail et un rapport de synthèse.

    La publication du·groupe de travail sur les impacts, l'adaptation et la vulnérabilité, rapport de 938 pages, contenait effectivement, dans son chapitre sur l'Asie, un (!) paragraphe sur la disparition des glaciers de l'Himalaya, qui a fait l'objet de controverses. Il apparaît cependant à l'examen, que la partie discutée ne porte pas sur la reconnaissance de la récession des glaciers, qui est communément admise par les scientifiques, mais sur la superficie des glaciers de l'Himalaya. Cette erreur serait due à une faute dactylographique. Elle ne remet en rien en cause les conclusions du GIEC, même si je m'étonne que le Figaro n'en ait pas fait mention.

    Je ne peux que regretter cette situation qui vise clairement à affaiblir la crédibilité du GIEC. Pour ma part, il garde toute ma confiance.