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La Wallonie, la République démocratique du Congo et l'apport de la Wallonie à la politique énergétique de l'Afrique

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 48 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 10/03/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    L'Afrique connaît un développement démographique tout à fait incroyable.

    Théoriquement, la population de l'Afrique pourrait atteindre les 2 milliards d'êtres humains en 2050.

    Pour satisfaire les besoins de cette population, une aide extérieure, notamment économique, sera indispensable si l'on veut éviter des famines ou la non satisfaction de besoins élémentaires pour cette population colossale.

    La Secrétaire d'Etat au Commerce extérieur au sein du Gouvernement français a tenu les propos suivants lors d'un déplacement récent en Afrique notamment en RDC: « l'Afrique se transforme bien davantage et bien plus vite qu'on ne le croit en France».

    Elle ajouta d'ailleurs avec pertinence: «il n'y aura pas d'Europe prospère avec une Afrique misérable».

    La Wallonie a-t-elle décidé d'investiguer les potentialités de la République démocratique du Congo en matière de développement industriel pour le bien-être des populations africaines et pour le développement de nos entreprises à l'exportation, notamment dans le domaine énergique et du Plan Marshall consacré aux énergies vertes ?

    Est-il exact qu'il est envisagé en RDC la construction d'Inga 3 auquel s'intéresse particulièrement la France, étant un barrage géant d'un potentiel théorique de 40.000 MWh capables affirme-t-on d'alimenter en électricité 500.000 personnes en Afrique sud saharienne ?

    Compte tenu de nos liens avec la RDC, et du fait que les Wallons en général sont plus appréciés que les Néerlandophones (ce n'est pas Monsieur De Gucht, notre ancien Ministre des Relations extérieures qui me contredira) quels sont les objectifs de la Wallonie et plus particulièrement ceux de Monsieur le Ministre-Président ?
  • Réponse du 25/03/2010
    • de DEMOTTE Rudy

    La question écrite de l'honorable Membre, bien que portant sur la promotion du commerce extérieur wallon et relevant, à ce titre, essentiellement des compétences du Ministre Marcourt, permet de dresser un état de la situation de nos relations économiques et commerciales avec la République démocratique du Congo.

    Dans ses rapports avec la RDC, la Wallonie profite largement du partage d'une langue commune mais aussi de liens d'amitiés forts, propices au développement d'un maximum de partenariats économiques.

    La dernière mission organisée conjointement par les trois Régions, en novembre 2009, a été un véritable succès. Elle était composée de 25 entreprises dont 18 sociétés wallonnes. Ces entreprises appartenaient aux secteurs de la construction mécanique, de l'hydraulique rurale, de l'assainissement, des énergies alternatives, de la construction, de la maintenance, des machines et équipements, de la sécurité, des métaux, du spatial, du transport, de l'emballage, de la consultance et de la formation.

    Depuis 1998, une mission économique wallonne est organisée chaque année. Généralement, ces missions se concentrent sur Kinshasa mais offrent la possibilité à nos entreprises de prospecter d'autres villes situées à l'intérieur du pays, comme Lubumbashi, Matadi, Boma ou encore Muanda.

    Après la commémoration du 50e anniversaire de l'indépendance, une nouvelle mission économique se rendra du 19 au 30 novembre 2010 à Kinshasa et Lubumbashi.



    Evolution des relations commerciales entre la Wallonie et la République démocratique du Congo de 2004 à 2008

    Les efforts déployés commencent indiscutablement à porter leurs fruits. Entre 2004 et 2008, le niveau des exportations wallonnes vers la RDC est passé de 8,3 millions à 28,8 millions d'euros.

    Dans le même temps, les importations en provenance de la RDC sont passées de 110 000 euros à 1,4 million d'euros, ce qui démontre que nos excellentes relations commerciales bénéficient aussi bien aux entreprises congolaises qu'à nos opérateurs économiques. On notera que ·Ies statistiques de l'Organisation Mondiale du Commerce indiquent que la Belgique était, en 2008, le 2e client étranger du Congo, derrière la Chine mais devant la Finlande et les Etats-Unis. Au niveau des importations congolaises, la Belgique était aussi le 2e fournisseur étranger de la RDC, derrière l'Afrique du Sud.



    Barrage d'Inga

    Il est vrai que le Congo dispose à Inga, à proximité de la ville de Matadi, d'un potentiel de production d'énergie propre à très bon marché comptant parmi les plus importants au monde.

    Les barrages Inga I (construit en 1972) et Inga II (construit en 1982) sont en activité mais doivent être réhabilités d'urgence. Le financement des travaux, évalués à quelque 500 millions de dollars, est prévu au niveau de la Banque Africaine de Développement et de la Banque mondiale. La Banque européenne d'investissement ainsi que d'autres bailleurs de fonds pourraient également s'associer aux opérations.

    La prochaine étape sera toutefois la construction du barrage Inga III (d'une capacité de +/- 3 000 MW), un barrage sur lequel l'Afrique du Sud compte beaucoup pour pallier sa propre pénurie d'énergie.

    La phase suivante sera la construction du barrage Inga IV, appelé aussi le grand Inga, qui avec un potentiel de 39 000 MW devrait avoir une capacité deux fois plus importante que celle des barrages des« trois gorges » de Chine.

    Dans la mesure où l'industrie wallonne a été impliquée dans Inga I et II, nous suivons ces dossiers de très près, d'abord et notamment en vue de la réhabilitation des deux premières infrastructures.