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La stratégie de l'Union européenne 2020

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 281 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 06/04/2010
    • de DETHIER-NEUMANN Monika
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    La Commission européenne présentera prochainement une proposition formelle pour la stratégie de l'Union européenne 2020, que les chefs d'Etat et de Gouvernement européens devraient adopter au printemps 2010.

    Lors d'une réunion informelle des chefs d'Etat et de Gouvernement le 11 février dernier, le Président José Manuel Barroso a présenté ses trois priorités pour la nouvelle «stratégie pour une croissance et des emplois durables » :

    1° croissance fondée sur la connaissance et l'innovation ;
    2° une société à fort taux d'emplois et ouverte à tous ;
    3° croissance plus verte et plus compétitive.

    La troisième priorité vise à mettre sur pied une économie compétitive et durable, à combattre le changement climatique, à accélérer le déploiement des réseaux «intelligents» et de véritables réseaux à l'échelle européenne, à moderniser la base industrielle de l'UE et à faire de l'Union, une économie à haut rendement énergétique.

    Je constate avec étonnement que cette stratégie, et plus particulièrement la troisième priorité, ne mentionne pas la question de l'utilisation et du respect des ressources naturelles qui constituent pourtant le socle de toute économie. Le rapport TEEB (The Economics of Ecosystems and Biodiversity) a pourtant montré à quel point les services écosystémiques étaient nombreux, importants et difficilement remplaçables par des dispositifs artificiels. Selon le rapport, le maintien des services éco-systémiques et de biodiversité coûte moins cher que la réduction de ces services. Selon des estimations récentes, la dégradation des services écologiques à défaut d'actions politiques pourrait représenter jusqu'à 7% du PIB mondial en 2050, soit près de 14000 milliards d'euros par an.

    Monsieur le Ministre a-t-il connaissance du contenu de cette stratégie de l’UE 2020 ? Quel est son avis à ce sujet?

    Comment nos représentants comptent-ils user de leur influence pour une meilleure prise en compte du capital environnemental et en particulier des écosystèmes et de la biodiversité dans la future stratégie de l'Union européenne?
  • Réponse du 29/04/2010
    • de LUTGEN Benoît

    L'intégration de la biodiversité et des services éco-systémiques dans la stratégie Europe 2020 a été évoquée dans les discussions récentes, notamment lors du Conseil européen des Ministres de l'environnement du 15 mars dernier.

    Les Conclusions de ce dernier visent notamment à ce que les objectifs en matière de biodiversité soient davantage pris en compte dans les politiques et les stratégies transversales de l'Union européenne. Les Etats membres, dont la Belgique, ont reconnu le rôle-clé joué par la biodiversité et les services éco­systémiques pour la prospérité économique (possibilités d'emploi et croissance équilibrée et durable). Les délégations unanimes ont souligné que la gestion de la future stratégie devrait pleinement tenir compte de la contribution de la politique environnementale à la création d'une économie durable et innovante.

    Le Conseil européen des Chefs d'États et de Gouvernements des 25 et 26 mars 2010, saisi de diverses contributions dont la prise de position du Conseil Environnement du 15 mars, a débattu de la Stratégie Europe 2020 et a souscrit à la vision à long terme concernant la biodiversité à l'horizon 2050 et à l'objectif fixé pour 2020, énoncés dans les conclusions du Conseil Environnement du 15 mars 2010. Le paragraphe ci-après est repris dans les conclusions du Conseil européen :
    « 14. II est urgent d'inverser la tendance persistante de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes. Le Conseil européen souscrit à la vision à long terme concernant la biodiversité à l'horizon 2050 et à l'objectif fixé pour 2020, énoncés dans les conclusions du Conseil du 15 mars 2010. »

    En tant que Ministre wallon ayant la conservation de la nature dans mes attributions, je soutiens pleinement cette inclusion.

    En outre, le Conseil Environnement du 15 mars 2010 a adopté une vision à long terme selon laquelle, à l'horizon 2050, la biodiversité dans l'Union européenne ainsi que les services éco-systémiques qu'elle fournit seront protégés, évalués et rétablis de manière appropriée compte tenu de la valeur intrinsèque de la biodiversité et de sa contribution essentielle au bien-être de l'homme et à la prospérité économique et de façon à ce que les changements catastrophiques causés par la perte de la biodiversité soient évités. De plus, il a adopté l'objectif principal d'enrayer la perte de biodiversité et la dégradation des services éco­systémiques dans l'Union européenne d'ici à 2020 et d'assurer leur rétablissement autant que faire se peut, tout en renforçant la contribution de l'Union européenne dans la prévention de la perte de biodiversité à l'échelle de la planète. A cet effet, le Conseil Environnement demande à la Commission, en coopération avec les États Membres, de présenter cette année une stratégie de l'Union européenne pour l'après 2010 en matière de biodiversité [ ... ]. (voir http://register.consilium.europa.eu/pdf/enI10/st07/st07536.en10.pdf).
    Avec l'appui de l'administration, la Direction générale de l'Agriculture, des Ressources naturelles et de l'Environnement, je suis de très près le développement de cette stratégie pour la biodiversité.