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L'énergie solaire du futur

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 350 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 26/04/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La Wallonie fait preuve d'une relative timidité en matière d'énergie solaire.

    Certes, l'ensoleillement de la Région wallonne n'a rien à voir avec celui des pays du Nord de l'Afrique.

    L'énergie solaire ou photovoltaïque a été prisée par de nombreux particuliers qui, pour des raisons budgétaires, n'ont plus droit à partir du 1er janvier 2010 aux primes que la Région wallonne leur avait accordées sous une précédente législature.

    Pour quelles raisons la politique énergétique de la Région wallonne, tant des pouvoirs publics que du secteur privé, reste-t-elle à ce point tiède en Wallonie?

    D'autre part, "L'Echo" du samedi 3 au lundi 5 avril 2010 en page 21 fait état en matière d'énergie solaire, de l'arrivée dans ce secteur de quatre nouvelles technologies au Maroc.

    Pour les centrales thermiques à concentration (CSP) il est prévu trois techniques différentes étant :

    - les paraboles trough ;
    - les réflecteurs Fresnel ;
    - les tours solaires.

    Il y a aussi le photovoltaïque à concentration (CPV).

    Au Maroc, des entreprises wallonnes vont participer à ces gigantesques projets.

    L'une de ces trois technologies de centrales thermiques peut-elle ou non voir le jour en Wallonie et, dans la négative, pour quelles raisons serait-ce impossible?

    Enfin, le photovoltaïque CPV ou photovoltaïque à concentration laisse apparaître également de réelles perspectives pour l'avenir.

    Pour quelles raisons la Wallonie ne dispose-t-elle pas à ce jour d'un premier champ photovoltaïque?

    Monsieur le Ministre peut-il faire part de la position du Gouvernement wallon sur ces quatre nouvelles technologies que sont les paraboles trough, les réflecteurs Fresnel, les tours solaires et le photovoltaïque à concentration (CPV)?
  • Réponse du 21/05/2010 | Annexe [PDF]
    • de NOLLET Jean-Marc

    La prétendue tiédeur de la Wallonie en matière de politique énergétique, que l'honorable Membre relève dans sa question, n'est en rien vérifiée par les faits. Pour ne prendre que l'exemple des énergies renouvelables, la Wallonie enregistre ainsi un taux de croissance plus important que le reste du pays. D'après les statistiques consolidées du dernier bilan énergétique portant sur l'année 2008, la contribution de la production issue d'énergies renouvelables en Wallonie dans le total de consommation finale s'élève à 5,42% alors qu'elle n'atteignait que de 2,7% en 2000. Et cet essor s'est poursuivi en 2009 et 2010, d'après les publications plus récentes, notamment celles de la CWaPE. Afin de poursuivre ce dynamisme ces prochaines années, le Gouvernement wallon, à mon initiative, a récemment relevé les quotas des certificats verts pour les années 2010,2011 et 2012.

    Concernant la question plus précise relative aux centrales à concentration solaire (encore appelées CSP), ces dernières ne sont pas à proprement parler une nouvelle technologie. Plusieurs projets pilotes ont en effet démarré fin des années 70 aux États-Unis mais aussi en Espagne avec la crise pétrolière. L'intérêt a diminué par la suite avec le contre-choc pétrolier. Avec la prise de conscience progressive de la problématique énergétique, la fin des années 90 a été marquée par un regain d'intérêt pour les centrales à concentration avec la remise en service ou l'extension d'installations existantes ou encore annonce de projets pharaoniques dans le bassin méditerranéen.

    Contrairement aux installations solaires classiques, les centrales dites à concentration fonctionnent uniquement en présence de lumière directe et donc durant les journées sans nuage. Malheureusement en Belgique la part de lumière directe n'est que de 40% et ce malgré une énergie solaire équivalente à 100 litres de mazout par m2. La météo capricieuse de notre pays ne permet donc pas le développement de centrales solaires à concentration, de par leur nature plus adaptées à l'ensoleillement des pays méditerranéens pour lesquels la part de journées ensoleillées est bien plus importante.

    Cependant, ce n'est pas parce qu'elle n'est pas adaptée à nos latitudes que cette technologie n'a pas un brillant avenir devant elle, auquel participent. les entreprises wallonnes. A ce titre, le projet de R&D MIRAGE subsidié dans le cadre du plan Marshall ou encore les projets SOLMACS et Walidsol subsidiés dans le cadre des programmes mobilisateurs recherche énergie ont permis la mise en place des compétences et une expertise dans le domaine des concentrateurs au sein d'équipe de recherches et entreprises wallonnes. Le Centre Spatial de Liège a par exemple développé un prototype de panneau photovoltaïque à faible concentration (X2) issu des technologies spatiales et développe dans le cadre des projets cités ci-dessus, des systèmes à haute concentration (X500 et X 1.000) que l'on pourra peut être retrouver dans les années à venir dans un désert marocain.

    Quant à la possibilité de développer un champ photovoltaïque sur le territoire wallon, ce sujet a déjà fait l'objet d'une réponse aux questions parlementaires 193 et 245.