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Le rapprochement de British Airways et Iberia et le développement de nos deux aéroports wallons

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 231 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 27/04/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le mariage de British Airways et d’Iberia, deux géants du transport aérien européen, va donner naissance au n° 3 européen du transport aérien.

    Il est même fait état d'un futur rapprochement avec American Airlines.

    Ce partenariat de géants de l'aéronautique peut-il avoir ou non des conséquences positives pour le développement des activités de nos aéroports de Bierset et de Gosselies?

    Grâce à l'activisme positif de Monsieur le Ministre, nos aéroports se portent bien et je sais que l'on peut lui faire confiance pour mieux encore les développer.

    Qu'est-il prévu au niveau de nos aéroports vis-à-vis des grandes compagnies européennes en vue de développer, pour nos aéroports wallons, le transport des passagers ou le fret?
  • Réponse du 27/05/2010
    • de ANTOINE André

    British Airways et Iberia font partie de l'alliance Oneworld, réunissant onze des plus grandes compagnies aériennes internationales.

    L'objectif premier de cette fusion entre British Airways et Iberia est de mieux faire face à la crise financière, qui plombe les comptes des deux entités. Les deux partenaires attendent 400 millions d'euros de synergies. Ils devraient également tirer profit de commandes communes d'avions ou encore d'achats de carburant.

    Une telle fusion pousse également les deux compagnies à se débarrasser de tous leurs métiers annexes, à mettre en commun de nombreux services au sol et à se concentrer sur leur métier de transporteur.

    Les deux compagnies sont complémentaires, ce qui est intéressant pour leur développement. Cette alliance permettra auxdites compagnies de profiter de leurs connexions respectives et de combiner les produits, notamment pour les vols « connecting ».

    Plus largement, cette fusion s'inscrit dans une tendance lourde de fusions-acquisitions essentiellement intra-continents. Certaines barrières juridiques et fiscales empêchent pour l'instant des opérations de grande ampleur entre compagnies américaines et européennes, par exemple.

    Les compagnies traditionnelles sont aussi contraintes à ces fusions par la montée en puissance des compagnies low cost. Air France, Lufthansa et Iberia se retrouvent dans la même situation que les compagnies américaines qui, dans les années 1990, ont vu arriver des compétiteurs à bas prix comme JetBlue ou SouthWest. Pour contrer ces compétiteurs, les compagnies classiques ont trois options qu'elles peuvent conjuguer : baisser leurs prix, grossir pour réaliser des économies d'échelles et mettre l'accent sur les long-courriers que les low-costs ne pratiquent pas encore.

    Connaître l'impact de ces fusions sur les aéroports régionaux est très délicat, d'autant que les compagnies précitées travaillent sur des hubs nationaux « captifs ». L'attraction des membres d'une telle alliance nécessite entre autres une infrastructure qui ne correspond pas à celle de nos aéroports de Liège et de Charleroi.

    Il s'agira néanmoins d'être attentif à l'évolution de la stratégie de ces méga-compagnies, notamment en ce qui concerne la création éventuelle de lignes à bas prix sur certains aéroports proches d'aéroports accueillant une ou plusieurs compagnies low cost. Cette stratégie d'occupation du marché pourrait concerner à moyen terme Liege Airport et BSCA. Cette dernière a malgré tout initié des contacts avec ces compagnies et les entretient régulièrement afin de les convaincre d'opérer également sur les aéroports régionaux dans le futur.