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Les conséquences pour les aéroports régionaux de la fermeture du ciel européen suite à l'éruption du volcan Eyjafjoll

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 245 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 04/05/2010
    • de PREVOT Maxime
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le ciel européen a été fortement perturbé dans le courant de la seconde quinzaine du mois dernier suite au nuage de cendres consécutif à une éruption volcanique en Islande.

    Les risques pour la sécurité des avions induits par le nuage de cendres volcaniques ont amenés les autorités nationales de plusieurs pays européens à fermer leur espace aérien. Il en a résulté d’importantes perturbations pour des milliers de voyageurs bloqués à l’étranger et sans possibilités de retour.

    Les aéroports régionaux de Liège et Charleroi ont particulièrement pâti de cette mesure qui les a contraints de cesser leurs activités durant cinq jours.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d’une estimation chiffrée des pertes pour les aéroports régionaux ?

    Cette fermeture temporaire a-t-elle eu des conséquences pour la SOWAER ? Si oui lesquelles ?

    Cet événement est-il de nature à retarder, voire à remettre en question les investissements envisagés, et pour certains annoncés, par les compagnies aériennes localisées dans nos aéroports ?
  • Réponse du 27/05/2010
    • de ANTOINE André

    Concernant l'aéroport de Charleroi-Bruxelles Sud, BSCA me confirme que sa perte peut être estimée à 150.000 euros/jour. L'aéroport ayant dû être fermé durant 7 jours (en tous cas pour les vols RYANAIR), le montant total du manque à gagner pour la société de gestion devrait se chiffrer à environ 1.000.000 euros. Il est lié :
    - à l'absence de perception de redevances « passagers » ;
    - aux prestations de handling non facturées aux compagnies;
    - et à l'absence de recettes provenant de ses concessions commerciales, qui n'ont vu défiler aucun passager pendant cette période.


    BCSA a cependant pu compenser partiellement cette perte par des mesures de récupération d'heures supplémentaires par son personnel et, dans une moindre mesure, par le recours au chômage économique.

    Si ce manque à gagner ne sera bien évidemment pas à charge des deniers publics régionaux, il impactera néanmoins le profit dégagé par BSCA qui sera amputé en fin d'année de +/- 8 % avant taxes.

    A ce stade, BSCA ne dispose d'aucune information lui laissant croire que cet évènement malheureux serait de nature à influencer le développement de ses clients, et ce, même si l'impact financier au niveau des compagnies aériennes est sans aucune mesure avec celui subi par l'aéroport.



    En ce qui concerne Liege Airport, 318 vols programmés ont dû être annulés, dont 291 vols « cargo » et 27 vols « passagers ». Ces annulations représentent un volume de 10.569 tonnes de fret et 2.140 passagers.

    L'impact pour les opérateurs de fret est méconnu de Liege Airport. Il est en effet malaisé d'agréger des réalités très différentes: TNT a partiellement proposé des alternatives par route à certains clients; des compagnies qui opèrent à partir de l'Afrique ont fait atterrir des avions dans d'autres aéroports, puis procédé par camion pour atteindre en retard leurs destinations; pendant que d'autres avions ont quant à eux été bloqués à Liege Airport pendant plusieurs jours ... La société de gestion ne dispose pas pour l'instant des estimations des différentes compagnies opérant à Liege Airport et les informations étant de nature commerciale, elles resteront probablement confidentielles.

    L'Airport Council lnternational (ACI) évoque le montant de 250 millions d'euros de perte pour l'ensemble du secteur.

    Pour Liege Airport, l'estimation peut être plus précise car elle repose sur un ensemble de redevances, taxes et revenus non perçus (redevances commerciales, fuel, taxe « parking », ... ) et sur l'ensemble de la période de fermeture de l'espace aérien belge. Le coût pour l'aéroport de Liège est estimé à environ 250.000 euros.



    Pour ce qui concerne enfin les travaux réalisés par la SOWAER sur les sites aéroportuaires, le passage du nuage n'a pas eu d'impact significatif. En effet, l'incertitude liée à la durée de la fermeture n'a pas permis d'accélérer les travaux en cours. Par ailleurs, aucun impact important, relatif à du personnel bloqué à l'étranger entraînant un ralentissement des travaux, n'est à signaler.