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Les bornes partagées et privées pour voitures électriques d'ici à 2020

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 363 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 06/05/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    La France se prépare à l'arrivée massive des voitures électriques. Que fait pour l'heure la Wallonie ?

    Nissan va commercialiser une voiture électrique fin 2010. Audi prépare un modèle révolutionnaire pour 2013 ou 2014.

    Les Chinois consacrent des moyens de recherches considérables sur le sujet.

    La France a décidé de consacrer 4 milliards d'euros à travers des fonds publics et privés pour se doter de 4,4 millions de bornes partagées et privées pour voitures électriques d'ici à 2020.

    En effet, sans prises de recharge, les véhicules électriques ne sauraient circuler. Faut-il des prises classiques comme la France le suggère ou des prises de forte puissance comme le pensent les Allemands ?

    En réalité, que pense la Wallonie sur le sujet et qu'est-il prévu en Wallonie d'ici 2020 pour permettre aux voitures électriques de circuler en Wallonie ?
  • Réponse du 01/06/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je répondrai tout d'abord en rappelant, comme je l'ai déjà fait lors de précédentes questions portant sur le même sujet, les enjeux liés aux véhicules électriques. Plusieurs marques automobiles ont effectivement annoncé un développement important de leur offre commerciale de véhicules électriques. Si le taux de renouvellement du parc de véhicules est relativement lent, il convient d'ores et déjà d'envisager les opportunités et les problèmes potentiels liés au concept « vehicle to grid ».

    La récente étude de la CREG, le régulateur fédéral de l'électricité et du gaz, mérite d'être épinglée. Cette étude est intitulée « l'impact possible de la voiture électrique sur le système électrique belge ». Les conclusions mettent en évidence l'intérêt d'une introduction à grande échelle de la voiture électrique disposant de batteries surdimensionnées par rapport aux besoins de mobilité. La capacité non utilisée pourrait alors être destinée à l'arbitrage sur le marché de gros de l'électricité, par le biais du cycle suivant : achat à bas prix - stockage temporaire - revente à un prix plus élevé.

    Selon le régulateur, les conditions nécessaires pour passer à un tel système sont d'une part la disponibilité d'un vaste réseau de points de recharge intelligents, d'autre part une adaptation du marché principal de l'électricité Belpex. Deux problèmes potentiels sont également relevés par la CREG : tout d'abord le vieillissement de la batterie des véhicules électriques, accéléré par les cycles fréquents de décharge et de recharge; ensuite l'absence d'informations sur le comportement et les préférences des futurs propriétaires des véhicules électriques.

    La Région wallonne compte étudier de manière globale le concept de réseau intelligent adapté à notre situation. Pour ce faire, le Plan Marshall 2.vert a prévu, dans l'axe V, mesure 5.3: « Adopter un programme de recherche en matière de technologies intelligentes pour la gestion du réseau électrique et développer la maîtrise de ces technologies par les gestionnaires de réseaux ». Le budget prévu sur la durée de la législature est de 6.800.000 euros. Ceci sera fait en cohérence avec les initiatives européennes en la matière.

    Je tiens également à rappeler qu'à travers la Déclaration de Politique Régionale (DPR), le Gouvernement s'est engagé à « soutenir des opérations-pilotes pour les véhicules électriques dans les zones urbaines ( ... ) », ainsi qu'à « appliquer une fiscalité environnementale favorable aux véhicules électriques ( ... ) ». Il convient donc d'envisager l'apport de voitures électriques en tant qu'alternative intéressante dans les villes. Mon cabinet mène une réflexion commune avec le cabinet de mon collègue Philippe Henry. Le lien avec le développement de réseaux électriques intelligents, qui figure également en bonne place dans la DPR, est évident et fera l'objet d'une analyse approfondie. Il faudra veiller à ce que le bilan sociétal global du développement d'un parc de véhicules électriques en Région wallonne soit évalué et démontre une valeur ajoutée réelle, aussi bien sur les plans économique, social qu'environnemental.

    La question de l'installation de bornes de rechargement sur la voie publique devra être analysée dans ce cadre. Retenons d'ores et déjà que 3 possibilités majeures (théoriques) semblent se dégager :
    - le système « stations-services » dont les bornes seraient distribuées sur le territoire en fonction de critères économiques et financiers (comme le sont les stations services actuellement, avec le risque que la totalité de la Wallonie ne soit pas couverte);
    - un réseau de bornes distribuées géographiquement et gérées par les GRD, ce qui nécessite la mise en place de systèmes de facturation/distribution/gestion liés aux réseaux intelligents;
    - un réseau de prises de recharge à domicile, qui, s'il est implanté sans régulation et sans mise en œuvre d'un réseau intelligent, risque d'augmenter les besoins de pointe (dus au risque du branchement simultané de toutes les voitures aux mêmes heures).