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La plainte déposée par des associations écologistes contre des cyclistes ayant participé à la Flèche wallonne

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 626 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 26/05/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    La presse a fait état d'un procès intenté contre des cyclistes.

    Dans son édition du 20 avril 2010, en page 22, le groupe « Sudpresse » titrait « Jeter son bidon, c'est fini» et le titre en page 1 exposait que les écolos menacent d'attaquer les coureurs professionnels qui se débarrasseront encore de leurs « crasses ».

    Le même groupe annonçait dans son édition du 24 avril une plainte contre trois cyclistes « au bidon ».

    "Vers l'Avenir" évoquait aussi ce problème dans son édition du mardi 27 avril 2010. Le titre du quotidien namurois est « Plainte déposée contre des cyclistes ».

    Une plainte pénale a été déposée au Parquet de Namur par l'avocat de ces associations écologistes.

    Les trois coureurs faisant l'objet de la plainte sont Benjamin Gourgue, Christopher Froome et Blel Kadri.

    L'avocat des Associations écologistes s'est exprimé en ces termes : « Toute personne qui détient des déchets est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer la gestion dans des conditions propres à limiter les effets négatifs sur les eaux, l'air, le sol, la flore, la faune, à éviter les incommodités d'une façon générale, sans porter atteinte ni à l'environnement, ni à la santé de l'homme ».

    Dans le même article, le manager de l'équipe Landbouwkrediet réagit: « Je comprends qu'on doit penser à l'environnement, disait-il. Et nous demandons, comme toutes les autres équipes, à nos coureurs d'être attentifs et à garder les emballages dans leurs poches. Mais il y a parfois des circonstances où ne peut décemment demander à un coureur, alors qu'il est en pleine attaque, de se laisser redescendre auprès de la voiture du directeur sportif pour se débarrasser de ses bidons ou du contenu de ses poches. ».

    Parlant des bidons jetés sur les parcours des courses, puisque c'est de ce problème qu'il s'agit aussi, Bulens reste persuadé qu'au lendemain d'une épreuve, on ne trouve plus aucun bidon sur les routes et dans les fossés. « Les spectateurs se précipitent dessus, car il existe de véritables collectionneurs, explique-t-il. Et quant à demander aux organisateurs de prévoir des motos avec des filets récupérateurs, c'est la porte ouverte aux accidents. Je peux aussi dire que lors de nos dernières courses, des coureurs de l'équipe se sont débarrassé de leurs bidons auprès de nos véhicules. Ces bidons, ils sont destinés à la poubelle car nous ne les utilisons qu'une seule fois pour des raisons d'hygiène. ».

    Sur le plan juridique, Gérard Bulens s'exprimait en ces termes: « Une course cycliste, c'est une circonstance exceptionnelle. Mais ce n'est pas pour cela, je le répète, qu'on peut faire n'importe quoi. Je suis d'accord qu'il faut rester attentif à l'environnement. Il ne faut tout de même pas non plus tomber dans le ridicule. Peut-être vaut-il mieux que l'équipe mette la clé sous le paillasson? Cela fera quarante personnes au chômage. Et puis, ces plaignants savent-ils ce que c'est de participer à une course cycliste? Vinokourov pourra peut-être se payer le luxe de s'arrêter en chemin pour donner un bidon à un gamin. Mais chez nous, Gourgue ne pourrait pas se le permettre. Il n'a pas le même moteur. Et puis les coureurs font aussi leur métier ... ».

    Et pour avoir suivi quand j'étais Ministre des Sports de la Communauté française de Belgique un certain nombre d'étapes du tour de France ou certaines classiques belges, il me semble tout à fait impossible de respecter l'article 7 du décret wallon sur les déchets lors de l'organisation des courses cyclistes et bien entendu pour les courses professionnelles.

    Il appartient bien entendu à la Justice, en toute indépendance, de se prononcer sur ce dossier pénal et le bon sens voudrait que Monsieur le Procureur du Roi de Namur classe cette plainte sans suite.

    Quelle est, sur le plan politique, la position de Monsieur le Ministre à propos du problème dénoncé?

    Monsieur le Ministre entend-il rassurer les organisateurs des courses cyclistes ou son cœur balance-t-il pour la thèse développée par l'avocat Lebrun au risque de rendre impossible les courses cyclistes en Wallonie?
  • Réponse du 30/06/2010
    • de HENRY Philippe

    Il est exact que l'association « Coalition nature » a introduit une action en justice pour « pollution » en suite du rejet de divers emballages par certains coureurs lors de la récente Flèche wallonne.

    Je peux regretter cette attitude d'abandon de récipients, dès lors que celle-ci aurait lieu en « rase campagne ». En effet, les coureurs se doivent de respecter les préceptes de base de respect de la propreté publique et peuvent, à cet égard, être sanctionnés comme n'importe quel citoyen.

    Il me semble également qu'un comportement adéquat relève de l'image positive que le sport se doit de donner, y compris en matière de respect de l'environnement.

    Dans les zones fréquentées par le public le long du passage des courses, de très nombreux supporters sont effectivement très heureux de redonner une seconde vie à un récipient ayant appartenu à un de leurs coureurs favoris, assimilant ces objets à des trophées.

    Les dispositions afin de limiter les nuisances occasionnées par les manifestations sportives, en ce y compris le respect de la propreté publique le long des voies empruntées peuvent être envisagées par les communes traversées. Les autorisations de passage de course, qui relèvent des autorités communales, peuvent prévoir des clauses relatives à ces aspects selon la volonté communale en cette matière.

    D'autre part, plusieurs sociétés cyclistes dont l'équipe Milram réfléchissent actuellement à la production de récipients biodégradables à destination des coureurs.

    Quant au dossier précis qu'évoque l'honorable Membre, et comme il le souligne lui-même, il appartient bien entendu à la Justice de se prononcer à ce sujet.