/

Les récents propos de Monsieur Johan Vande Lanotte

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 280 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 31/05/2010
    • de SAUDOYER Annick
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    J’aimerais revenir avec Monsieur le Ministre sur les récents propos de M. Johan Vande Lanotte, Vice-Premier Ministre de 1995 à 2005, parus dans la dernière édition du magazine « Le Vif/L’Express ».

    Dans cette longue interview, l’ancien président des socialistes flamands y évoque entre autres le travail des Wallons. « Les Wallons ne travaillent pas, cela doit changer », précise-t-il notamment. Avant d’ajouter : « Beaucoup d’étrangers travaillent dans la région de Courtrai et, vingt kilomètres plus loin, à Mouscron, il y a un nombre élevé de chômeurs. Vingt kilomètres, ce n’est quand même pas la fin du monde ! ».

    Habitant moi-même la ville de Mouscron, je ne peux pas rester insensible à ce genre de commentaire. D’autant plus que nous disposons chez nous à Mouscron, et cela depuis maintenant près de deux ans, d’une cellule qui travaille sur le flux des travailleurs entre les deux Régions.

    En effet, en mai 2008, le Forem et le VDAB, son équivalent flamand, se sont installés ensemble au sein du CART, ou Centre d’affaires du risquons-tout, un endroit plutôt stratégique puisque situé au carrefour entre la Flandre, la France et la Wallonie. Une trentaine de personnes issues des deux organismes y travaillent ensemble, à temps plein, afin de faciliter les échanges entre travailleurs flamands et wallons et ainsi développer l’emploi entre les deux régions.

    Du côté de cette cellule mixte, on reconnaît que l’une des principales tâches consiste à lever les freins, principalement ceux qui se situent au niveau des mentalités. Car non, ce n’est pas évident de convaincre un travailleur wallon de passer la frontière linguistique pour trouver un emploi chez nos voisins flamands. Certains clichés subsistent également du côté des entreprises flamandes, par rapport aux travailleurs venus de Wallonie.

    En plus de rapprocher le travailleur wallon des sociétés flamandes, et vice-versa, le pôle Forem-VDAB situé à Mouscron travaille aussi sur les divers obstacles objectifs à la recherche d’emploi, en proposant des formations et un suivi, notamment en matière linguistique.

    En 2008, on estimait à 2.500 le nombre de postes de travail disponibles dans les deux Flandres, tous secteurs confondus. La première expérience menée par l’équipe mixte établie dans la cité des Hurlus avait permis à 17 travailleurs wallons d’être engagés à Bellewaerde.

    Aussi mes questions sont les suivantes.

    Existe-t-il ailleurs en Belgique d’autres équipes mixtes telles que celle que l’on connaît à Mouscron ? Quel bilan peut-on tirer de cette cellule Forem-VDAB installée à Mouscron, deux ans après sa création ? Quelle est l’évolution du chômage en Wallonie picarde ? Dispose-t-on de données chiffrées sur le nombre de travailleurs wallons en Flandre ?

    Je vous remercie d’avance, Monsieur le Ministre, pour les éléments de réponse que vous voudrez bien m’apporter.
  • Réponse du 07/10/2010 | Annexe [PDF]
    • de ANTOINE André

    La première question concerne les équipes mixtes de conseillers du FOREM et du VDAB et le bilan de leurs activités notamment pour celle de Mouscron.

    Il y a 3 équipes mixtes :
    - celle de Mouscron qui recouvre les zones de Mouscron-Tournai / Flandre occidentale et Flandre orientale;
    - celle de Halle qui recouvre les zones du Brabant wallon-Charleroi-La Louvière­Mons-Namur / Brabant flamand;
    - et celle de Liège qui recouvre les zones de Liège-Verviers-Huy / Limbourg.

    Leurs activités sont :
    - la recherche et la validation d'offres d'emploi provenant des entreprises flamandes (essentiellement dans la base de données du VDAB) ;
    - la traduction et la gestion des offres d'emploi ;
    - la recherche et proposition de candidats ;
    - l'organisation de jobdatings ;
    - le suivi des entreprises et des candidats;
    - la participation aux bourses d'emploi et aux événements-entreprises en Flandre et en Wallonie;
    - la mise en place des collaborations avec des partenaires tels que : les MIRE, le RESOC, le VOKA.

    Ces équipes ont été mises sur pied en mai 2009. Leur bilan à la fin 2009 était le suivant :
    - 130.116 demandeurs d'emploi ont été sensibilisés à la mobilité interrégionale, (dont 21.935 DE pour la zone de Mouscron-Tournai)
    - 10.177 postes de travail ont été validés et gérés grâce au travail des équipes mixtes FOREM-VDAB (dont 3.667 postes pour la zone de Mouscron/Tournai)
    - La réserve de main-d'œuvre wallonne mobile comportait 10.437 demandeurs d'emploi fin 2009, (dont 2664 pour la zone Mouscron-Tournai)
    - 1.470 Wallons ont été placés dans une entreprise flamande par les équipes mixtes (dont 427 pour la zone Mouscron-Tournai)
    - 11.631 demandeurs d'emploi wallons à l'emploi ont reçu une offre mobilité dont 3.346 pour la zone Mouscron-Tournai)
    - 92 jobdatings ont été organisés (27 Mouscron-Tournai) ; 603 Wallons engagés (dont 75 pour la zone de Mouscron-Tournai)
    - 1.515 demandeurs d'emploi ont suivi une formation en néerlandais au FOREM (dont 305 pour la zone de Mouscron-Tournai)
    - 697 demandeurs d'emploi ont suivi une formation au VDAB (dont 156 pour la zone Mouscron-Tournai)
    - 426 demandeurs d'emploi ont suivi un IBO (PFI) (dont 88 dans la zone Mouscron-Tournai)



    La 2ème question porte sur la situation du marché de l'emploi en Wallonie Picarde.

    Top 10 des métiers demandés, voir en annexe page n°1.

    Niveau de néerlandais exigé dans les offres, voir en annexe page n°2.

    Quelques caractéristiques des candidats embauchés identifiés en 2009, voir annexe pages n°2 et 3.



    La 3ème question porte sur l'évolution du chômage en Wallonie Picarde

    Fin avril, la Wallonie Picarde dénombre 20.890 demandeurs d'emploi inoccupés (DEI), soit 13,8% de la population active (taux de demande d'emploi ou taux de chômage). En comparaison, l'ensemble de la Wallonie dénombre à cette même date 242.779 (DEI) et présente un taux de demande d'emploi de 16%.

    Le taux de demande d'emploi au sein des communes de la Wallonie picarde varie de 8% à Silly et Mont-de-l'Enclus à 18,5% à Bernissart. Au total, 8 communes présentent un taux de demande d'emploi égal ou supérieur à la moyenne de la Wallonie picarde. La commune de Tournai regroupe le plus grand nombre de DEI (4.728) alors qu'ils sont au nombre de 130 dans la commune de Mont-de­l'Encius.

    2009 et 2010 sont deux années marquées par l'impact de la crise économique sur le marché de l'emploi. Considérant l'évolution du taux de demande d'emploi entre avril 2009 et avril 2010, on note (comme sur l'ensemble de la Wallonie) un quasi statut quo : en avril 2009, le taux de demande d'emploi était de 13,9% contre 13,8% en avril 2010. A deux ans d'écart, soit avant le début de la crise, l'écart est de 0,4 point de pourcent contre. Ici également, l'évolution est identique à l'ensemble de la Région.

    Enfin, par rapport à avril 2006, le taux de demande d'emploi est orienté à la baisse (-1,6 point de pourcent) passant de 15,4% à 13,8%.



    Enfin, l'honorable Membre m'interroge sur le nombre de travailleurs wallons en Flandre

    Les déplacements quotidiens entre le domicile et le lieu de travail peuvent représenter un frein important à l'embauche, de par leur coût financier, le temps consommé et leur répercussion sur la qualité de vie des travailleurs (fatigue, loisirs, etc.). Des facteurs tels que la localisation de l'habitation et du travail, l'offre de transports en commun, l'environnement rural ou urbain peuvent avoir un impact sur l'attractivité d'un emploi pour les candidats potentiels.

    Contrairement à certaines idées reçues, nombre de Wallons sont mobiles et travaillent en dehors des « frontières régionales », vers Bruxelles, la Flandre et les pays voisins.

    La carte de la page n°4 de l'annexe montre que les salariés wallons font preuve d'une grande mobilité quand on observe les échanges entre la Wallonie et le reste de la Belgique.

    Deux fois plus de salariés wallons (42.034 personnes) vont travailler en Flandre que de salariés flamands (23.498 personnes) en Wallonie. L'écart est encore plus important avec la Région de Bruxelles-Capitale où le rapport est sept fois plus élevé : 105.777 salariés wallons travaillent à Bruxelles-Capitale contre 14.627 salariés bruxellois en Wallonie.

    Ainsi, 18% des résidents salariés wallons exercent leur activité professionnelle en dehors de leur région contre 21% des Bruxellois et 12% des Flamands.

    C'est la Direction régionale (D.R.) de Nivelles qui apporte le plus gros contingent de salariés travaillant hors Wallonie. Ainsi sur 1.000 salariés résidant à Nivelles, 375 sont occupés à Bruxelles, 99 en Flandre et 526 en Wallonie (dont 428 dans leur D.R.).

    La D.R. de Mouscron est, proportionnellement, très orientée vers la Flandre. Parmi les salariés qui vont travailler en Flandre, 5.728 résidant dans la D.R. de Tournai et 3.599 dans celle de Mouscron. Si l'on rapporte ce volume au total des salariés de chaque D.R., on obtient une migration vers la Région flamande pour plus d'un travailleur sur cinq à Mouscron (21,2%) et un peu moins d'un sur dix à Tournai (9,2%).