/

Le projet Planeur pour pilotes paraplégiques

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 130 (2009-2010) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 03/06/2010
    • de SAUDOYER Annick
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Depuis plus d’un an, les membres du conseil d’administration du « Tournai Air Club » se sont lancés dans une sympathique aventure. En partenariat avec le « Belgian Handflight Fund », qui a été créé en mai 2009 au sein de la Fondation Roi Baudouin, le TAC a l’ambition de rendre le vol à voile accessible, en Belgique, à toute personne handicapée des membres inférieurs. Cet « exploit » est déjà possible en Angleterre, en Allemagne, en France ou en Suisse. Si le projet venait à se réaliser, il s’agirait d’une grande première dans notre pays !

    Le projet a été baptisé « Projet P4 », P4 parce qu’il rassemble les quatre premières lettres de « planeur pour pilotes paraplégiques ». Comment ouvrir le ciel aux personnes handicapées ? En équipant un planeur biplace capable de faire de la voltige d’un « malonnier » à l’avant et à l’arrière. La manette ainsi installée, qui doit contrôler le gouvernail de direction, remplacera le traditionnel palonnier habituellement commandé avec les pieds. Sous le contrôle d’un instructeur expérimenté, les personnes handicapées peuvent donc essayer et sentir les commandes comme tout un chacun, et ainsi ressentir pleinement les impressions du pilotage.

    Ceux qui ont déjà eu l’occasion de se retrouver aux commandes d’un planeur sont tous d’accord : le plaisir est intense. Les membres du « Tournai Air Club » estiment que cet instant de pur bonheur doit aussi être accessible à ceux qui ont encouru une perte de contrôle, partielle ou totale, de leurs jambes. Si la conquête d’une licence de pilote est déjà une belle épreuve pour tous, elle l’est encore un peu plus pour une personne handicapée, car cela représente généralement pour elle une victoire sur ses propres limites. En plus de lui redonner confiance en soi ! Faire voler un paraplégique est un rêve de plus en plus proche au TAC. Le club annonce en effet une journée d’initiation au projet P4 pour le mercredi 26 mai prochain.

    Madame la Ministre, a-t-elle déjà entendu parler du projet P4 lancé par le « Tournai Air Club » ? Le soutient-elle ? L’encourage-t-elle ?

    Par ailleurs, bien au-delà de ce seul sport, en vue de favoriser une véritable inclusion des personnes handicapées dans notre société, pourrait-elle nous dire quelles actions elle a menées ou elle entend mener pour que les personnes handicapées puissent bénéficier des mêmes possibilités d'exercer un sport que les personnes valides?
  • Réponse du 05/07/2010
    • de TILLIEUX Eliane

    Le Parlement wallon, en adoptant le décret le 6 avril 1995, a clairement mis en avant l'inclusion sociale des personnes handicapées.

    Bien que ce texte date maintenant de quinze années, il est toujours aussi novateur en ce qu'il place la personne handicapée au centre des décisions qui la concernent.

    La Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Belgique l'année dernière, réaffirme des principes pour la plupart déjà prévus par le décret du 6 avril 1995.

    Il est évident que les personnes handicapées doivent avoir la possibilité de pratiquer diverses activités sportives au même titre que tout citoyen.

    Plus précisément, l'honorable Membre me demande si j'ai connaissance du projet P4 intitulé Planeur pour pilotes paraplégiques, lancé par le « Tournai Air Club ».

    Mon Cabinet a reçu récemment une demande de soutien pour cette initiative et a fait parvenir, en date du 2 juin dernier, un dossier de subvention facultative à compléter au Tournai Air Club.

    Cela étant, le développement du sport y compris le sport pour personnes handicapées est une compétence de la Communauté française via les fédérations sportives reconnues et les clubs. Il lui revient de favoriser, à tous les échelons de la pratique sportive, la présence des personnes handicapées et leur épanouissement par cette activité. La politique des infrastructures sportives relève de la Région wallonne, de mon Collègue André ANTOINE, également Ministre des sports à la Communauté française.

    Néanmoins, une série de services qui favorisent par l'information, l'accès des personnes handicapées à l'offre sportive. C'est ainsi que l'AWIPH propose une banque de données, appelée « Loisirs et handicaps», qui répertorie l'ensemble des activités de loisir, dont les activités sportives, qui sont accessibles à tout le monde et qui tiennent compte des éventuelles difficultés des uns et des autres.

    Cette banque de données régulièrement mise à jour est accessible au départ du site de l'Agence.

    Il faut encourager également d'autres initiatives qui ont ce même objectif de faire connaître au plus grand nombre les sports accessibles ou aménagés pour permettre à chacun de trouver son épanouissement. Je citerai à titre d'exemple :

    - la confédération des sports et loisirs équestres Wallonie/Bruxelles;
    - la Fédération des Multisports adaptés;
    - Accesservice qui répertorie l'ensemble des infrastructures accessibles.

    Enfin, ponctuellement, je soutiens d'autres projets ou manifestations sportives en les sponsorisant. Un dernier exemple de notre volonté d'encourager la pratique sportive pour tous, l'AWIPH était présente au dernier Grand Prix de Wallonie. Ce fut une nouvelle occasion de promouvoir la démystification de la personne handicapée par le sport. Plusieurs des bénéficiaires de l'Agence ont parcouru le premier kilomètre avec les professionnels lors du départ de la course à Chaudfontaine.

    Enfin, à titre individuel, les personnes qui ont besoin, pour la pratique de leur sport, d'un aménagement particulier peuvent introduire une demande auprès de l'AWIPH.