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Le bilan CO2 sur le cycle de vie des panneaux photovoltaïques

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 405 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 08/06/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    De nombreux particuliers, désireux de préserver la planète d'une production excessive de C02, ont, avec l'encouragement des pouvoirs publics notamment, décidé d'investir dans le placement de panneaux photovoltaïques sur les toitures de leurs habitations.

    Tant l'Etat fédéral sur le plan fiscal que le précédent Gouvernement wallon avaient décidé d'importants incitants financiers.

    De nombreuses entreprises se sont donc spécialisées dans le placement de panneaux photovoltaïques.

    La Wallonie, qui a une expertise dans le placement des panneaux, n'en produit malheureusement pas à ma connaissance.

    En préférant la réduction des dépenses énergétiques par une meilleure isolation, l'actuel Gouvernement wallon a mis fin, au grand dam de certains, à l'octroi de primes de la Région pour l'installation de panneaux photovoltaïques.

    Cette question a suscité de très larges débats au sein du Parlement wallon puisque l'opposition libérale reprochait à la majorité "l'Olivier" d'avoir pris cette décision, dictée par la situation financière extrêmement difficile de la Région wallonne dans le cadre de l'élaboration du budget régional wallon 2010.

    Cela étant dit, a-t-on pu établir le bilan carbone d'un panneau photovoltaïque d'un m2 ?

    En effet, la construction d'un panneau photovoltaïque produit de l'énergie, mais quel est le bilan carbone et écologique d'un tel investissement productif d'énergie?

    Toute matière première nécessite un travail conséquent de même que la réalisation des panneaux et leurs transports.

    En effet, le transport du pays producteur vers le pays consommateur, le transport des matières premières au préalable et la gestion relative aux déchets des panneaux qui sont arrivés au terme de leur vie implique un bilan C02 qui doit être apprécié dans sa globalité.

    A-t-on pu à ce jour établir un bilan C02 par panneau photovoltaïque de sa fabrication jusque sa fin de vie?




  • Réponse du 02/07/2010
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le temps de retour énergétique d'un système renouvelable est défini comme le nombre d'années nécessaires pour "rembourser" toute l'énergie dépensée pour sa fabrication, son acheminement, son démantèlement et finalement son recyclage. Dans le cas d'une installation photovoltaïque implantée en Wallonie, le temps de retour énergétique est, d'après les différentes études menées, de l'ordre de 3 ans. En se basant sur la durée de vie minimale communément admise de 25 ans, l'installation photovoltaïque d'un ménage wallon et de puissance moyenne évitera donc tout au long de son fonctionnement l'émission de 30 tonnes de CO2.

    Cette même installation est de plus techniquement en grande partie recyclable. Les processus industriels actuellement en test démontrent des taux de recyclage compris entre 80 et 96% suivant les méthodes utilisées. Le verre, le plastique, les cellules et une part importante des métaux (Cu, Al, ... ) sont récupérés, revalorisés, et réutilisés pour la fabrication de nouveaux panneaux photovoltaïques. Pour les cas connus de recyclage qui interviennent lorsque des panneaux sont abîmés soit lors du transport ou de la pose, deux des plus gros constructeurs de panneaux annoncent des taux de recyclages de 90% et une reprise gratuite des panneaux. Il ne s'agit pour l'instant que de cas relativement isolés, mais les premiers volumes de panneaux photovoltaïques n'arriveront en fin de vie en Europe que dans une dizaine d'années.

    Les administrations wallonnes de l'énergie (DGO4) et l'environnement (DGO3) suivent actuellement des initiatives européennes de recyclage de panneaux photovoltaïques, afin d'intégrer au mieux cette problématique dans la législation fédérale et régionale de recyclage de déchets.

    Je me permets à cet égard de mentionner une initiative intéressante développée par l'Association Européenne PV CYCLE. Créée en 2007 par des industriels, des instituts de recherche et des associations, PV CYCLE représente plus de 85% du marché PV européen. Pour se préparer à recycler les panneaux photovoltaïques, les sociétés membres de l'association européenne PV CYCLE ont donc signé conjointement une déclaration d'engagement pour la mise en place d'un programme volontaire de reprise et de recyclage des déchets de panneaux en fin de vie. Par cette déclaration, l'association PV CYCLE, s'engage à reprendre un minimum de 65% des panneaux installés en Europe depuis 1990 et à en recycler 85% des déchets. Ce programme de reprise et de recyclage est devenu opérationnel début janvier 2010 et devrait être pleinement en fonction dès l'arrivée des premières grosses quantités de panneaux photovoltaïques en fin de vie. Il faudra toutefois veiller à ce que cette initiative démontre sa fiabilité et son efficacité.

    Enfin, soulignons que PV CYCLE a supervisé le premier projet au monde de démantèlement et de recyclage d'une installation photovoltaïque dans le cadre du remplacement de la centrale solaire du domaine de Chevetogne datant de 1982. Ce projet a été réalisé conjointement par une entreprise wallonne et une société allemande spécialisée dans le recyclage des panneaux photovoltaïques. Les premiers résultats communiqués par PV CYCLE montrent, pour le recyclage de l'installation de Chevetogne, un taux moyen de +/- 85% pour des panneaux photovoltaïques, et ce alors que les matériaux de base n'étaient pas aussi performants qu'à l'heure actuelle.