" le temps est-il venu pour les voitures à hydrogène ? "

• Session : 2009-2010
• Année : 2010
• N° : 696 (2009-2010) 1

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• Question écrite du 06/07/2010

  • de EERDEKENS Claude
  • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité
  
  Quelle est la volonté politique à l'avenir à ce propos dès lors que les pays voisins, l'Allemagne et les Pays-Bas envisagent des plans concrets de création d'un réseau hydrogène national?
  
  Il s'agit de permettre l'introduction de voitures appelées à utiliser ce combustible à partir de 2015. L'Allemagne semble être à la pointe du progrès en la matière.
  
  Qu'a-t-il été décidé à ce jour de concret en Wallonie à ce propos?
  
  Des entreprises wallonnes ou belges souhaitent-elles s'engager dans cette voie?
  
  Des contacts ont-ils été pris à ce propos avec le Gouvernement fédéral?

• Réponse du 15/09/2010

  • de HENRY Philippe
  
  La Déclaration de Politique régionale ne mentionne pas la promotion de l'hydrogène en tant que combustible utilisable pour les voitures parmi ses priorités.
  
  Cependant, la Wallonie soutient financièrement un projet de recherche mené en partenariat avec l'Université de Liège, Département "Aérospatiale et Mécanique", Secteur "Thermotechnique". Ce projet vise à valider un système d'injection pour moteur au gaz liquéfié pour des combustibles d'alimentation que sont le gaz naturel et l'hydrogène.
  
  Le gain environnemental de l'utilisation de l'hydrogène dépend étroitement de la source d'énergie primaire utilisée pour sa production. Les gains en termes d'émissions de CO2 seront optimums lorsque l'hydrogène pourra être produit à l'aide d'énergies renouvelables. À l'heure actuelle, la production d'hydrogène utilisée à grande échelle repose sur du gaz naturel, tant pour des raisons économiques et de disponibilité que pour des raisons technologiques.
  
  Un obstacle majeur à l'utilisation massive de l'hydrogène réside dans le coût des infrastructures nécessaires à sa distribution. En effet, l'hydrogène est un gaz très peu dense, bien plus volumineux à transporter que le gaz naturel ou le pétrole et demande d'importants moyens pour le comprimer. Pour stocker l'hydrogène en phase liquide, présentant un volume minimum, il faut le refroidir à -252,7° C, ce qui pose certains problèmes technologiques, et consomme de l'énergie. De plus, l'hydrogène est à la fois hautement inflammable et bien plus volatil que le gaz naturel.
  
  L'expertise technique en cette matière est pourtant très bien implantée en Belgique qui dispose d'un réseau de transport à haute pression d'hydrogène de plus de mille kilomètres utilisé par la pétrochimie et l'agroalimentaire. Du ressort du Fédéral (DG Énergie du SPF Économie), le transport d'hydrogène est régi par la loi du 12 avril 1965 relative au transport de produits gazeux et autres par canalisations.
  
  Au stade actuel, aucune demande de station de ravitaillement des véhicules en hydrogène n'a encore fait l'objet d'une demande de permis unique en Wallonie.
  
  Pour ce qui concerne les perspectives d'utilisation de cette technologie au niveau des transports en commun, les problèmes posés par cette technologie et les coûts qui sont liés ont été jugés trop importants au stade actuel. Une veille technologique existe afin de se tenir au courant de l'évolution de cette technologie et d'envisager sa mise en œuvre lorsque le moment sera venu.