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Les maisons passives qui seraient dangereuses pour leurs occupants - les services de secours en cas d'incendie

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 734 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 20/07/2010
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Le SPF Fédéral s'est exprimé au JT de la RTBF via M. Glorie.

    Selon ce haut fonctionnaire fédéral, les maisons passives, en raison de leur extrême isolation, pourraient permettre au feu de couver et d'être, par voie de conséquence, particulièrement dangereux pour les pompiers en cas de survenance d'un incendie.

    Dans la même émission du JT de la RTBF, un architecte spécialisé dans la réalisation de maisons passives a émis un avis tout à fait contraire.

    Ensuite, la RTBF a présenté l'interview d'un représentant du corps d'incendie de Liège qui a confirmé les propos extrêmement alarmistes de M. Glorie.

    Qui faut-il croire?

    Les maisons passives sont-elles ou non dangereuses en cas d'incendie pour la sécurité de leurs occupants et les services de secours ?

    Des études ont-elles été réalisées à ce propos soit au niveau régional, soit au niveau fédéral?

    A défaut, Monsieur le Ministre a-t-il décidé ou non de réaliser sur ce sujet extrêmement préoccupant une étude approfondie de caractère universitaire ? Il est important en effet de savoir où est la vérité.

    N'y a-t-il pas en l'espèce un problème de responsabilité pour les pouvoirs publics appelés à délivrer des permis d'urbanisme pour des maisons passives si celles-ci sont à ce point dangereuses pour les services de secours et préalablement pour ceux qui y vivent ?
  • Réponse du 13/09/2010
    • de HENRY Philippe

    Les maisons passives sont-elles ou non dangereuses en cas d'incendie pour la sécurité de leurs occupants et les services de secours ?

    Tout d'abord ce n'est pas le caractère passif de la maison qui la rend dangereuse ou pas en cas d'incendie. Une maison basse énergie n'est pas très différente, il n'y a pas de raison que cette dernière soit plus ou moins dangereuse.

    Ce qui est important, en cas d'incendie, ce sont les premières minutes et il faut garder à l'esprit que le premier combustible est le contenu du bâtiment (mobilier, décoration .... ) et celui-là ne doit pas être très différent dans une maison passive que dans une autre habitation. Les isolants interviennent aussi, mais, à un stade plus avancé de l'incendie et donc moins au niveau des personnes. Une détection correcte est certainement la meilleure prévention que le bâtiment puisse avoir, qu'il soit passif ou pas.

    Une seule étude commandée par le SPF intérieur est actuellement en cours. À ce jour, elle reste confidentielle. Quelques éléments peuvent toutefois être avancés.

    Cette étude se base sur le retour d'expérience d'autres pays, tels que l'Allemagne et l'Autriche où les constructions passives ont les mêmes caractéristiques que les bâtiments passifs construits en Belgique. En Allemagne, ce type de constructions s'est développé depuis une vingtaine d'années et on dénombre quelques dizaines de milliers de constructions. Les statistiques (très peu nombreuses) de sinistralité dont on dispose n'indiquent rien de particulier au niveau des maisons passives : ni plus, ni moins dangereux que la construction traditionnelle. Les pompiers allemands ont d'ailleurs été très surpris quand la Plate-forme Maison Passive les a interrogés à ce sujet.

    L'étude en cours se base sur des simulations, c'est-à-dire sur un modèle mathématique qui simule la comparaison passif / traditionnel.

    Certaines différences apparaissent dans le développement de l'incendie. Mais au stade actuel de l'étude, il est tout à fait prématuré de se prononcer sur une plus ou moins grande dangerosité du passif ou du traditionnel. Les effets sont différents en fonction du bâtiment et du paramètre étudié : chaleur, rayonnement, fumées, toxicité, ...

    À ce jour, parmi les données disponibles, dans les travaux réalisés et les retours d'expériences analysés, il n'y a pas d'éléments tangibles qu'une maison passive soit plus dangereuse qu'une maison traditionnelle. Le risque et les dangers restent similaires.

    Dans la simulation, la sur-isolation n'a pas de rôle significatif dans le développement de l'incendie. Les différences relevées par certains effets (chaleur, rayonnement fumées, toxicité, ... ) sont liés à l'étanchéité à l'air du bâtiment. L'intégrité de l'étanchéité varie suivant le type de bâtiments (bâtiment massif, ossature bois, ... ) mais l'étude ne porte pas sur ce volet.