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La production d'eau de distribution

  • Session : 2009-2010
  • Année : 2010
  • N° : 768 (2009-2010) 1

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  • Question écrite du 30/08/2010
    • de TARGNION Muriel
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité


    Notre Région connaiî actuellement des conditions climatiques assez particulières et le niveau de pluviométrie est assez faible.

    Cela pose la question de la production d'eau de distribution qui suscite ma préoccupation. En effet, selon les chiffres de l'Institut royal météorologique, la saison printanière 2010 s'est soldée par un taux de précipitation moyen le 11m2 inférieur à la normale. Cette tendance s'est confirmée depuis le début de la période estivale.

    Si le prélèvement d'eau moyen en Wallonie avoisine les 380 millions d'eau par m3 annuellement, en moyenne, 80% de cette quantité provient des eaux souterraines tandis que le reste est approvisionné par les eaux de surface. Toutefois, la nappe aquifère peut constituer une ressource moins importante lorsque des périodes de sécheresse sont constatées.

    Quelle est la situation actuelle des nappes phréatiques suite aux conditions météorologiques que nous avons connus concernant leurs capacité à constituer des ressources pour la production d'eau de distribution? Leur exploitation est-elle adéquate? Où en sont de manière plus générale les réserves wallonnes en eau ?

    Par ailleurs, en réponse à une question d'actualité du 14 juillet dernier, Monsieur le Ministre indiquait : « De manière prospective, la SWDE se penchera sur la question de la production de l'eau lors d'une réflexion globale à mener bientôt ».

    Pourrait-il m'en dire plus quant à ce sujet ? Qu'est-ce qui sera exactement au coeur de ces réflexions? Un agenda a-t-il été défini ?
  • Réponse du 08/11/2010
    • de HENRY Philippe

    1° La situation actuelle des nappes phréatiques

    L'année 2010 s'est caractérisée par un hiver froid mais normal: les précipitations et la température ont été dans la moyenne malgré plusieurs épisodes neigeux (31 jours au lieu de 15,7 jours en moyenne sur la période).

    Le printemps 2010 a été caractérisé par des températures normales sauf en avril (trop élevées). De même, les précipitations sont déficitaires en avril.

    L'été 2010 a été caractérisé par des contrastes importants avec une fin de mois de juin et un début du mois de juillet, chauds, ensoleillés et peu pluvieux mais un mois d'août particulièrement pluvieux (2,3 x la normale) et un début de septembre normal.

    Durant le dernier trimestre écoulé, les précipitations mensuelles sont supérieures à la moyenne mais avec une répartition dans le temps très inégale avec pour conséquence une décharge estivale conséquente mais plus courte qu'habituellement des nappes d'eau souterraine.

    L'évolution des niveaux des aquifères au cours des trois derniers mois (entre juin et septembre 2010) ainsi que la comparaison entre le niveau actuel au mois de septembre 2010 et la "normale" pour le même mois sont présentés sur la carte annexée.

    La situation actuelle des grands aquifères wallons présente une situation moyenne avant la recharge hivernale qui devrait être anticipée par les précipitations au-dessus de la moyenne de la fin de l'été et celles du début de l'automne.



    2° Les réserves globales en eau de la Wallonie

    La situation globale des aquifères wallons est bonne au point de vue quantitatif. La seule masse d'eau qui pose problème est celle située dans la région de Tournai mais la surexploitation constatée à la fin des années 2000 est maintenant solutionnée par une réduction des prélèvements d'eau souterraine possible notamment par la valorisation de l'eau d'exhaure des carrières de la région.

    Les nappes de faibles extensions exploitées par des captages superficiels comme les émergences et les drains pourraient être menacés en cas de sécheresse prolongée.

    Pour les grands aquifères qui sont les plus exploités pour la distribution publique d'eau potable, un décalage temporel allant jusqu'à plusieurs mois s'observe entre la variation du volume des précipitations et les fluctuations du niveau piézométrique. On constate des cycles de fluctuations des niveaux de fréquence annuelle (décharge estivale et recharge hivernal) mais également pluriannuelle.

    Un suivi régulier du niveau des principaux aquifères ainsi que du volume des précipitations permet d'anticiper d'éventuelles variations du volume des réserves d'eau.

    La situation quantitative des grands aquifères wallons qui contribuent principalement à l'alimentation en eau potable est bonne et leur taille garantit une sécurité d'approvisionnement même en périodes de canicule et de sécheresse prolongée. Par contre, elle peut être menacée par des exploitations concurrentes.



    3° Mission déléguée de la SWDE

    Le 6 mai 2010, la SWDE a été chargée par le Gouvernement wallon d'élaborer un schéma régional de l'exploitation des ressources en eau en Wallonie. Cette démarche a pour finalité une utilisation rationnelle et parcimonieuse des ressources en eau et doit permettre l'élaboration d'un outil d'aide à la décision dont une première version devrait être disponible pour la fin de l'année 2012.

    Le schéma régional doit être un outil de planification et de réglementation de l'exploitation des ressources en eau sur le territoire de la Région wallonne, à l'instar notamment du plan de secteur ou du règlement général d'assainissement pour le traitement des eaux usées (RGA).

    Le schéma doit déboucher sur un plan directeur des infrastructures publiques de production et une consolidation du financement du cycle de l'eau.

    Par le schéma, les objectifs environnementaux, sociaux et économiques suivants sont poursuivis:
    - la régulation des prélèvements publics et privés (agricoles, industriels et domestiques);
    - la sécurité d'approvisionnement du territoire wallon (et bruxellois);
    - un accès à l'eau solidaire (mutualisation des coûts sans intégration des structures);
    - une maîtrise du prix de l'eau;
    - l'application du principe de récupération des coûts (de la ressource et de l'environnement);
    - la cohérence avec les autres politiques régionales en matière d'environnement, de ressources naturelles et d'aménagement du territoire.

    Pour encadrer cette mission déléguée, le Gouvernement wallon a instauré une task force (cabinets, administration, SPGE, SWDE et Aquawal) pour finaliser les projets de plan de gestion, un groupe de pilotage du schéma régional des ressources (administration, SPGE, SWDE et Aquawal) et des groupes de travail (administration, SPGE, SWDE et Aquawal).