/

Les conséquences de tensions entre la France et l'Allemagne pour le projet Liège-Carex

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 156 (2010-2011) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 07/12/2010
    • de TARGNION Muriel
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Nul doute que le projet Liège-Carex constitue une visée magnifique pour notre Région, en permettant une liaison entre un des plus gros aéroports européens de full cargo et le réseau ferroviaire à grande vitesse européen.

    Il me revient que des tensions ont actuellement lieu dans ce dossier suite à l'intention du Gouvernement français de financer les six premières rames de TGV Fret.

    Or deux entreprises. le français Alstom et l'allemand Siemens, se partagent le marché de la construction de rame.

    Le financement français pourrait-il favoriser la société Alstom ? Si tel est le cas, y a-t-il un risque de freiner l'Allemagne dans ce projet alors qu'une possibilité existerait pour étendre le réseau européen vers l'Europe de l'Est? Si tel devait être le cas, quelles seront les conséquences pour Liège et sa région?
  • Réponse du 30/12/2010
    • de ANTOINE André

    Les deux entreprises ferroviaires SNCF et Deutsche Bundesbahn occupent une place prépondérante en Europe. L'une et l'autre visent à se positionner sur le marché libéralisé du transport des passagers, mais également du fret ferroviaire.

    Cette concurrence légitime ne devrait pas compromettre l'ouverture du service fret CAREX vers l'Allemagne.

    Toutefois, le projet CAREX ne se réalisera, avec l'appui des Autorités publiques allemandes, que s'il rencontre une adhésion (actuellement en cours d'examen) de la part des aéroports et chargeurs allemands.

    Ce sera à la Deutsche Bundesbahn de décider si elle rejoint ou non le consortium SNCF - EUROPORTE - SNCB, actuellement en cours de constitution pour l'exploitation des futures lignes TGV Fret européennes.

    En ce qui concerne le matériel roulant, il faut noter que, au-delà d'Alstom et Siemens, d'autres constructeurs comme BOMBARDIER (Canada) ont marqué leur intérêt pour une fourniture de matériel. Dans les hypothèses actuelles, les rames seraient acquises par les entreprises ferroviaires citées ci-dessus au travers d'une procédure de marché public. Aucune aide publique n'est autorisée en l'occurrence car elle serait interprétée par l'autorité européenne comme une aide déguisée. Il est donc peu probable que cette compétition puisse retarder le projet CAREX et son inévitable développement vers l'Est. Rappelons par ailleurs que le marché de renouvellement des rames Eurostar vient d'être remporté par Siemens, alors que d'aucuns y voyaient une chasse gardée de Alstom. Rien n'est donc gravé dans le marbre!

    En synthèse, la situation actuelle présente autant d'opportunités par le jeu de concurrence qu'elle crée que de risques pour le projet CAREX. Il nous appartient de bien surveiller les évolutions et en tirer profit.