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La cueillette des champignons

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2010
  • N° : 65 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 14/12/2010
    • de SAUDOYER Annick
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Cette année, pas moins de 330 appels concernant des soucis relatifs à l'absorption de champignons sont parvenus au Centre anti-poisons. Dans la plupart des cas, il s'agissait d'enfants qui ont mis en bouche ou même croqué un champignon lors d'une balade en forêt. Les autres cas concernaient des problèmes survenus après un repas. Il convient toutefois de souligné que ces cas sont bénins car à part l'amanite phalloïde, responsable de la plupart des accidents mortels, l'absorption de la majorité des champignons ne causera que des troubles gastro-intestinaux ou neuropsychiques

    Des actions sont-elles mises en place pour informer les cueilleurs de champignons des dangers qu'ils risquent ? Monsieur le Ministre a-t-il eu connaissance d'accidents survenus à la suite de l'absorption de champignons? Y a-t-il des zones particulièrement à risques en Région wallonne? Ces éventuelles zones à risques font-elles l'objet d'une plus grande surveillance?
  • Réponse du 06/01/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Chaque année, le Centre anti-poisons reçoit environ 350 appels impliquant des champignons.

    Les appels les plus fréquents concernent l'ingestion accidentelle d'un champignon par un jeune enfant de moins de quatre ans. Vu les faibles quantités avalées, ce genre d'accident est en général peu grave. Une identification est parfois nécessaire pour s'assurer de "absence de toxicité du champignon.

    Les appels pour des personnes malades après un repas de champignons sont moins fréquents mais potentiellement beaucoup plus graves.

    Souvent les victimes ne peuvent donner aucune indication sur les champignons consommés. Les médecins ont classé les intoxications en fonction du temps qui s'écoule entre la consommation de champignons et le début des symptômes.

    On distingue les intoxications:

    à incubation courte, habituellement peu graves, survenant moins de six heures après l'ingestion;
    les intoxications à incubation longue, survenant plus de six heures après l'ingestion.

    En principe, les intoxications à incubation longue sont les plus graves. C'est dans cette catégorie que l'on retrouve l'intoxication par les champignons mortels contenant des amatoxines (Amanite phalloïde, petites Lépiotes) : les troubles digestifs surviennent six à douze heures après le repas.

    Cette classification a bien sûr ses limites: il peut y avoir consommation d'un mélange de champignons à incubation courte et longue ! En cas de doute, il faut sans attendre consulter un médecin ou le Centre anti-poisons (070/245.245).

    Nous n'avons pu obtenir les statistiques concernant la répartition géographique des appels reçus par le Centre anti-poisons pour cette motivation précise, les appels se faisant de plus en plus à partir de GSM. Fondation d'utilité publique, le Centre anti-poisons est subsidié par le Service public fédéral de la santé publique et la Loterie nationale dans le cadre de l'aide médicale urgente.

    En ce qui concerne les risques liés à la cueillette, l'honorable Membre sait certainement qu'en Ardennes et en Fagne-Famenne, on trouve une flore fongique particulièrement riche en raison de l'étendue des forêts et de la nature plus variée du sol. On s'attend donc à un nombre plus important d'intoxications. La cueillette de champignons sauvages pour consommation familiale reste cependant peu fréquente en Belgique.

    De nombreuses actions d'information et d'éducation en matière de cueillette sans risque et respectueuse de l'environnement sont mises en place sur tout le territoire wallon à l'initiative du Ministre en charge notamment du tourisme, d'une part, et du Ministre en charge notamment de la ruralité, de la nature, de la forêt et du patrimoine, d'autre part.

    Quant à une éventuelle action préventive sous l'angle sanitaire, elle est de la compétence du Ministre de la santé de la Communauté française.