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L'alimentation équilibrée des plus démunis

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 109 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 12/01/2011
    • de PECRIAUX Sophie
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Faisant suite au colloque de synergie wallonne que Monsieur le Ministre a par ailleurs soutenu, nous avons pu faire le constat que, dans notre société, le citoyen est soumis à un nombre important d’injonctions paradoxales. En effet, il apparaît que la population précarisée ne comprend pas ces injonctions ou ne les respecte pas. Par exemple, manger cinq fruits et légumes par jour est souvent compris comme manger 5 fruits et 5 légumes par jour, ce qui paraît déjà difficile pour le citoyen lambda mais tout à fait irréalisable pour une personne précarisée étant donné ses revenus insuffisants. Les messages de prévention, compétence de la Communauté française, ne sont pas suivis et souvent également incompris.

    C’est pourquoi en ces temps de grands froids, les relais sociaux et les services qui en dépendent ne pourraient-ils pas, même si je suis persuadée que cela a déjà été fait, profiter de leur contact avec ces citoyens pour à nouveau leur rappeler et surtout leur expliquer toutes ces injonctions. Que ce soit au niveau de l’hygiène ou de la santé, mais également de la diététique, ne faudrait-il pas approvisionner les endroits de distribution de repas en fruits de saison (pommes, poires, oranges) et veiller à ce que ces repas soient équilibrés en légumes ?

    C’est pourquoi j’aimerais savoir si Madame la Ministre a déjà pris des mesures en ce sens et lesquelles ? Compte-t-elle à l’avenir tenir compte de ces données dans ses prochaines actions ?
  • Réponse du 08/02/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    Cette année, j'ai renforcé la coordination des plans grand froid. Chaque relais social devait suivre un cahier des charges lui ouvrant le droit à une subvention.

    Dans les objectifs et actions à mettre en place, j'ai notamment prévu l'accessibilité aux commodités de base pour tous les bénéficiaires. Ceci implique donc d'organiser un accueil avec une boisson chaude et/ou un repas. Chaque relais, avec l'appui des structures sociales de leur réseau, a donc prévu une possibilité de restauration. Ces repas consistent généralement en un plat simple mais consistant qui pour certains est le seul repas chaud de la journée. Les personnes, souvent bénévoles, qui participent à la réalisation de ces repas sont sensibilisées à la question de l'équilibre alimentaire.

    Dans la mise en œuvre de ces actions, les relais sociaux peuvent compter sur l'appui de leur relais santé mais aussi sur celui des associations de santé intégrée. Elles sont tenues de développer des activités de santé communautaire centrées sur les attentes et les besoins de leurs usagers. Dans cette perspective, certaines organisent des activités, des ateliers, publient des informations à propos de l'alimentation ou de l'hygiène.

    Les associations de santé intégrée travaillent en réseau avec d'autres partenaires locaux. Lorsqu'elles collaborent avec les relais santé, elles perçoivent un financement forfaitaire complémentaire favorisant cette concertation au sein du réseau.

    Enfin, dans le colloque singulier entre le médecin ou le professionnel de soins et le patient, l'alimentation et l'hygiène sont abordées.

    D'autres professionnels interviennent auprès de publics fragilisés et ont dans leurs missions un rôle sanitaire, je pense ici en particulier aux aides familiales.

    Sur le terrain, nous constatons que la préparation des repas et la réalisation des courses, avec le bénéficiaire quand cela est possible, sont des occasions d'interagir de manière très concrète sur les habitudes alimentaires.

    Les aides familiales bénéficient de formations continues annuelles, prévues dans le cadre du subventionnement des services. Les formations organisées à leur intention sont très variées, et certaines abordent de telles questions.

    Je viens d'ailleurs d'octroyer une subvention pour 2011 au Centre d'Education du Patient afin d'approfondir la dimension « éducation sanitaire » avec le secteur de l'aide aux familles et aux personnes âgées.