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Le développement de la qualité différenciée dans les secteurs porcin et avicole

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 408 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 17/03/2011
    • de DUPRIEZ Patrick
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Je reviens vers Monsieur le Ministre au sujet de l'avancement des cahiers des charges relatifs aux productions agricoles de qualité différenciée en Wallonie. J'aimerais en effet savoir où il en est, particulièrement en ce qui concerne les secteurs porcin et avicole.

    Pour rappel, il existe aujourd'hui neuf filières différentes de qualité différenciée pour le secteur porcin, dont certaines n'ont, à l'évidence, de différencié que le nom, ce qui déforce clairement la logique et les avantages que devraient offrir un tel label ...

    J'insiste particulièrement sur le secteur porcin qui traverse une crise sans précédent et dont l'avenir ne semble guère réjouissant :
    - le renchérissement du prix de l'énergie, qui sera continu vu le pic de production de pétrole, va pousser le prix des aliments pour le bétail à la hausse;
    - la concurrence au niveau international et l'absence de protection contre le dumping dans le contexte actuel de l'OMC, va maintenir les prix de vente assez bas ;
    - la concurrence sur les terres entre l'affectation pour la nourriture directe des hommes et pour les aliments du bétail, va augmenter ...

    A mes yeux, ceux qui, par intérêt, tels les vendeurs d'aliments, les constructeurs de hangars, les firmes agro-alimentaires, ... font l'apologie d'un mode d'élevage industriel dépendant des marchés mondiaux et ceux qui encouragent les investissements dans ce secteur en prédisant une augmentation de la consommation de viande, mènent les agriculteurs vers la faillite.

    Pourtant, rien n'est inéluctable! Des alternatives existent pour renforcer l'ancrage local de la production et son intégration dans les filières régionales, pour augmenter la valeur ajoutée intrinsèque des produits et le développement de filières de qualité durable ...

    Au vu de la crise que vit le secteur de l'élevage et en particulier le secteur porcin, et de sa fragilité économique actuelle et future, la qualité différenciée offre une perspective de « sortie de crise par le haut ». A condition, évidemment, que le pouvoir public donne une impulsion claire, que la qualité soit vraiment différenciée et qu'une promotion adéquate soit assurée pour des labels sérieux.

    Monsieur le Ministre me disait début octobre, être particulièrement attentif à ce dossier et y travailler en étant convaincu qu'il y avait moyen de faire quelque chose de très bien, à la fois sur le plan économique, sur le plan environnemental, en faisant preuve de créativité » ... J'aimerais savoir où il en est aujourd'hui?

    Nous avons également, il y a quelques semaines, discuté de la demande de la filière avicole de mise en œuvre d'un label wallon aussi fort que le label français « label rouge » permettant de distinguer clairement une différence de goût des produits. Il m'avait alors annoncé vouloir avancer rapidement en prenant les décisions qui s'imposaient.

    Concernant la filière porcine, où en est le travail de Monsieur le Ministre par rapport à la proposition d'arrêté révisant les critères de différenciation de la filière, élaborée en 2008 par la Commission consultative scientifique ? Quelles orientations et/ou renforcements envisage-t-il de lui donner et quel est son calendrier ?

    Mêmes questions concernant le secteur avicole au sujet de l'arrêté définissant les modalités de reconnaissance de cahier des charges au titre de la qualité différenciée dans le secteur de la production de volailles : où en est la réflexion de Monsieur le Ministre, notamment quant à la question déjà abordée, de l'âge minimal d'abattage à imposer? Quand cet arrêté verra-t-il le jour ?

    Plus largement, comment Monsieur le Ministre compte-t-il développer cette politique de la qualité différenciée en l'intégrant dans une filière complète ancrée dans notre territoire ? Qu'en est-il des aides spécifiques dans ce cadre, particulièrement pour les investissements ?

    Comment assure-t-il la promotion de ces labels auprès des consommateurs privés et publics? Quelle évaluation en tire-t-il ?
  • Réponse du 05/04/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Le projet d’arrêté ministériel définissant les modalités de reconnaissance de cahiers des charges au titre de la qualité différenciée dans le secteur de la production de volailles, en ce compris les couvoirs, a été soumis à l’avis du Conseil d’Etat. Un délai de 30 jours est de rigueur pour la remise de son avis.

    Complémentairement, j’ai chargé mes services d’établir une proposition relative aux modes d’élevage pour les filières qui s’inscrivent résolument dans un développement économique durable profitable aux zones rurales de Wallonie.