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La politique wallonne de protection des batraciens

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 428 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 24/03/2011
    • de SAUDOYER Annick
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Depuis plusieurs années maintenant, diverses associations, épaulées par des agents du DNF, mènent des actions visant à protéger les batraciens durant leur période de reproduction au début du printemps.

    Ainsi cette année, l’association « Natagora » a prévu d’organiser une centaine d’actions spécifiques un peu partout en Wallonie : construction de tunnels, mise en place de nacelles permettant la récupération des batraciens leur permettant de franchir certains obstacles...

    Nous connaissons l'état difficile dans lequel se trouve la biodiversité européenne, la répétition de ces opérations a-t-elle permis d'améliorer la situation des espèces concernées ? Peut-on dire que le nombre de batraciens sauvés est en augmentation ? Les spécialistes « nature » évoquent une diminution constante du nombre de batraciens, cette affirmation est-elle exacte ?

    Autre élément concernant la préservation de la biodiversité : la lutte contre les espèces invasives. On sait que pour les espèces indigènes, la grenouille « taureau » représente une réelle menace. Les opérations menées pour la préservation des batraciens permettent-elles la capture de cette espèce invasive ? Le cas échéant, quelle est l'évolution de ces captures ? Que fait-on des animaux capturés ?

    Enfin, il existe un autre type de prévention pour préserver la vie des batraciens : le ralentissement des véhicules à proximité des zones de migration. Comment s'assurer du respect de la vitesse imposée ? Des panneaux spécifiques sont-ils installés sur les sites en question de manière durable ou le sont-ils seulement durant la période concernée ?
  • Réponse du 15/04/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Depuis plusieurs années, je soutiens les opérations de migration de batraciens en finançant Natagora, dont l’une des tâches est d'assurer le soutien aux opérations de migration. Ce soutien a notamment consisté en la création et la mise à jour du site internet www.batraciens.be, site qui fournit des informations utiles et met en réseau les responsables des opérations de migration de batraciens.

    Les opérations de sauvetage de batraciens lors de leurs migrations printanières sont en plein essor en Wallonie. 112 opérations ont été organisées par des groupes de volontaires, alors qu’en 2006, seulement 50 opérations étaient recensées.

    En 2010, on estime qu’elles ont contribué à amener sains et saufs près de 142 000 animaux sur leur site de ponte.

    La situation des amphibiens reste préoccupante avec 6 de nos 14 espèces figurant sur la liste rouge. D’après nos chargés de missions spécialisés dans ce domaine, le déclin semble toutefois sur le point de s’inverser.

    Il est d'abord utile de souligner l’efficacité de la protection légale des espèces et des sites de reproduction des espèces sensibles.

    Ensuite, différentes actions mises en place par des acteurs de terrain permettent peu à peu d’inverser la tendance :
    - la création de mares dans les forêts gérées par le Département de la Nature et des Forêts (DNF) ;
    - la mesure agri-environnementale (MAE) soutenant le maintien des mares ;
    - les subventions pour la création de mares favorables au triton crêté, dans le cadre de Natura 2000 ;
    - la création de mares dans le cadre des projets LIFE ;
    - la création et la gestion de réserves naturelles agréées ou domaniales ;
    - certains projets menés par des Groupes d’Action locale (GAL), Plan communal de Développement de la Nature (PCDN) et les associations locales ;
    - la sensibilisation des citoyens qui créent, eux aussi, des mares naturelles dans leurs jardins.

    Pour ce qui est de la signalisation des sites de migration, le DNF met à disposition des communes et des organisateurs de sauvetages une signalisation adaptée. Dans la plupart des cas, cette signalisation est installée uniquement au moment des migrations printanières.

    En ce qui concerne la grenouille taureau, sa présence a été inventoriée et s'avère très localisée. Une lutte active a été entamée sur les trois sites où l'espèce a été détectée. Pour un des sites, fortement occupé, la lutte active a débuté il y a deux ans. Toutefois, elle s'avère difficile étant donné la difficulté de capturer tous les têtards du site. Ces mesures visent à éradiquer l'espèce et éviter sa propagation vers d'autres sites.