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Les conséquences de la bactérie E-coli pour l'agriculture wallonne

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 638 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 01/07/2011
    • de PREVOT Maxime
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Depuis la fin du moi de mai, la bactérie E-coli provoque une crise sanitaire et agricole en Europe. Déjà lourdement touchés par la sécheresse, nos agriculteurs sont confrontés à la crise de confiance des consommateurs qui se traduit par une baisse de la consommation et une chute des ventes de fruits et légumes.

    Nous savons que l'impact de cette nouvelle crise est plus prégnant en Flandre, productrice de 95 % de la production maraîchère, que dans notre Région.

    En collaboration avec son collègue flamand, Monsieur le Ministre a déjà pris une série de mesures afin de soutenir nos agriculteurs en invitant le niveau fédéral à prolonger les mesures fiscales prises en faveur du secteur agricole en 2009 et en exhortant les ministres européens de l'agriculture à prendre des mesures.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il d'une évaluation des pertes provoqués par cette baisse de la consommation?

    Quelles sont les réponses des responsables fédéraux et européens à ses appels?

    Monsieur le Ministre envisage-t-il d'autres mesures de soutien au niveau régional? Si oui lesquelles ?
  • Réponse du 19/07/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Une réunion extraordinaire du Conseil des Ministres de l’Agriculture et de la Pêche a été organisée sur le sujet à Luxembourg le 7 juin dernier.

    La Belgique fait état d’une perte d’environ 6 millions d’euros par semaine pour le secteur de la production en raison principalement de la baisse des prix mais également d’une perte nettement plus importante pour les opérateurs à l’exportation. En Wallonie, nous avons 27 producteurs de concombres et 50 producteurs de tomates. Nous avons également un producteur de graines germées qui est sérieusement impacté.

    Globalement, les répercussions sur les légumes de transformation (pois, carottes, par exemple) produits en Wallonie sont limitées.

    Quant aux productions maraîchères, la plus grande partie est de type « plein air » et le conditionnement se fait à sec. En outre, l’orientation est clairement régionale et locale, les contrôles sont très stricts et l’encadrement des producteurs est de qualité.

    L’impact sur les prix est important : ils sont passés de 0,26 euro/pièce à 0,08euro/pièce en une semaine début juin. Les productions de courgettes (autres cucurbitacées) ne devraient, elles, pas être touchées (la saison « wallonne » commençait le 5 juillet).

    Le Commissaire CIOLOS a indiqué qu’une enveloppe de 210 millions d’euros serait dégagée pour compenser les pertes encourues entre le 26 mai et le 30 juin. Trois produits seraient concernés : tomates, concombres et laitues, le tout destiné à la consommation à l’état frais.

    Globalement, la proposition n’a pas reçu un accueil enthousiaste, d’une part parce que l’enveloppe budgétaire de 210 millions est jugée insuffisante et, d’autre part, parce qu’étant centrée sur l’intervention au sein d’organisation de producteurs qui sont peu nombreuses voire inexistantes dans de nombreux pays, elle est vue comme trop complexe à mettre en œuvre dans le contexte d’urgence.

    Face à cette situation et à la sécheresse de ce printemps, dès le 6 juin dernier, avec mon collègue Kris Peeters, nous avons sollicité de la part de la Ministre Laruelle l’activation de mesures fiscales similaires à celles prises à la suite de la crise du lait. La Commission des Finances a voté ce mercredi 13 juillet la prolongation des mesures fiscales prises en faveur du secteur agricole suite à la crise de 2009. Les agriculteurs devraient donc bénéficier pour deux années supplémentaires d'une diminution drastique des taxes sur les subsides et les primes en leur faveur. Au total, si le Parlement fédéral opte pour cette proposition de loi en séance plénière, au moins 20 millions d’euros de baisse d’impôt seront octroyés pour 2011 et 2012 aux agriculteurs belges.