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La sécurisation des passages pour piétons

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 663 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 11/07/2011
    • de MOUYARD Gilles
    • à LUTGEN Benoît, Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture, de la Ruralité, de la Nature, de la Forêt et du Patrimoine

    Ces dernières semaines quelques passages pour piétons ont été le théâtre de dramatiques accidents un peu partout en Wallonie.

    Force est de constater que de nombreux passages protégés ne le sont plus réellement et que certains d’entre eux deviennent même dangereux pour leurs usagers.

    D’après l’IBSR, 1/3 des piétons renversés chaque année le sont sur des passages piétons, ce qui pose une réelle question quant à la protection apportée par ces passages « cloutés ». Le même institut met en exergue plusieurs pistes pour expliquer ces statistiques, le mauvais entretien, le manque de visibilité sur et aux abords des passages, mais également le positionnement de ceux-ci et la responsabilité des automobilistes.

    A la faveur d’un article de presse, le SPW a signalé avoir entamé un travail de rénovation des passages cloutés situés à proximité des écoles sur les voiries régionales.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de statistiques quant aux accidents en Région wallonne ? Une généralisation des travaux de rénovation des passages cloutés sur le réseau régional serait-elle envisageable ?

    A-t-il sollicité une étude sur les normes actuellement en vigueur pour la protection de ces passages cloutés ? Des améliorations en faveur de la sécurité lui ont-elles été proposées ?
  • Réponse du 02/08/2011
    • de LUTGEN Benoît

    Les dernières statistiques disponibles font état, pour 2009, de 37 piétons décédés, 176 piétons gravement blessés et 1.162 piétons légèrement blessés en Wallonie.

    Parmi les trente-sept piétons décédés, seuls deux ont été renversés sur un passage pour piétons, mais il est vrai que 34% des accidents ont lieu sur un passage pour piétons.

    On constate également que le nombre de piétons gravement blessés ou tués en Wallonie a diminué de 70% en 20 ans.

    Ces chiffres concernent l’ensemble des voiries, qu’elles soient régionales, provinciales ou communales. Le dernier accident mortel est survenu à la rue de Marchienne à Roux. Cette voirie (R.N. 584) fait partie du réseau routier provincial.

    Dès ma prise de fonction comme ministre des travaux publics, j’ai immédiatement attiré l’attention de la Direction générale des routes sur l’importance de veiller à la sécurité des piétons.

    Un inventaire de l'ensemble des 5.419 passages piétons présents sur les routes régionales a été réalisé par mon administration, avec constitution d'une fiche individuelle reprenant les différents paramètres techniques constatés. Cet inventaire a permis de définir des listes de priorités des interventions au sein de chaque direction territoriale. Ces fiches sont régulièrement remises à jour ainsi que la liste des passages pour piétons à traiter.

    Quant aux 594 passages pour piétons aux abords d’écoles sur les routes régionales, ils font l’objet d’un plan d’investissements prioritaires.

    Il faut toutefois rappeler qu’une traversée piétonne ne peut être considérée comme l’unique moyen de sécuriser les piétons. En effet, il ne faut pas confondre sécurité et priorité. Une traversée piétonne ne fait que donner la priorité aux usagers faibles l’empruntant.

    La sécurité résulte en fait de multiples critères tels que la visibilité (réciproque piétons/automobilistes), une vitesse adaptée, une luminosité suffisante, une signalisation visible, une fréquentation piétonne suffisante, un trafic automobile et des aménagements adaptés, etc. Il est d’ailleurs souvent préférable ne pas marquer un passage pour piétons plutôt que d’en matérialiser un qui ne présenterait pas les conditions minimales de sécurité.

    L’ensemble de ces conditions sont explicitées dans le "Guide des traversées piétonnes" édité par la Direction générale des routes du Service public de Wallonie, téléchargeable sur le site Internet http://routes.wallonie.be. Les recommandations du guide sont similaires à celles qui existent en Suisse, en France, en Flandre et qui sont également prônées par l'Institut belge pour la sécurité routière.