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Le taux de réalisation des mesures visant à promouvoir et valoriser les métiers techniques et scientifiques et les filières qui y conduisent

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 837 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 15/07/2011
    • de MOUYARD Gilles
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Le point c du chapitre 1 de l’Axe I du Plan Marshall 2.Vert intitulé « Mobiliser collectivement les acteurs de l’enseignement, de la formation professionnelle et de l’emploi » comprend deux actions visant à promouvoir et à valoriser les métiers techniques et scientifiques et les filières qui y conduisent.

    1. Conjuguer les énergies des différents acteurs afin de définir et réaliser un plan intégré de promotion des métiers scientifiques et techniques au bénéfice de tous. Cela mobilisera, notamment, l’implication des Carrefours emploi formation, des Centres psycho-médico-sociaux de la Communauté française, des opérateurs publics et privés, de l'enseignement qualifiant, de l'enseignement de promotion sociale, de l’enseignement supérieur, des secteurs professionnels, …

    2. Poursuivre les actions menées dans le cadre du premier Plan Marshall par les Carrefours emploi formation en matière de promotion des métiers en pénuries, en les élargissant à l’ensemble des métiers en demande dont ceux liés aux politiques de développement durable.

    Monsieur le Ministre pourrait-il me faire part de l’état d’avancement de ces actions et de leur taux de réalisation au 1er juillet 2011 ainsi que de la part des budgets alloués utilisés?

    Pourrait-il également me faire part des partenaires sollicités dans le cadre de cette disposition ?
  • Réponse du 12/10/2011
    • de ANTOINE André

    Première question: Conjuguer les énergies des différents acteurs afin de définir et réaliser un plan intégré de promotion des métiers scientifiques et techniques au bénéfice de tous ...

    « Il doit y avoir meilleur entre l'enseignement technique les professionnels, les industriels, les organismes officiels qui jouent rôle dans l'étude, la détermination la réalisation notre politique économique. doit surtout obtenir qu'on apprécie mieux l'importance l'enseignement technique professionnel le développement bien-être général»

    Voilà ce qu'écrivait Gaston Eyskens in Revue de l'Enseignement Technique (Province d'Anvers, janvier-février 1939) c'est vous dire si le sujet abordé n'est pas neuf et relève d'une réelle complexité.

    La problématique des métiers techniques et scientifiques est un élément stratégique essentiel du développement économique de notre région. Conscient de cette importance, le Plan Marshall 2.vert comporte un volet relatif à cette problématique et, entre autre, un point visant à la mise en place d'un plan intégré de promotion des métiers techniques et scientifiques.

    En effet, la problématique liée aux métiers techniques et scientifiques est multiple et complexe. Tantôt les métiers ont une mauvaise image auprès des jeunes et de leurs parents (conditions de travail, rémunération, .. ) tantôt ce sont les filières techniques et professionnelles qui sont dévalorisées (par les parents, par les enseignants du général, ... ). Ces causes sont le plus souvent liées à des questions de perception des réalités en fonction de ses propres connaissances et donc, agir sur l'image des métiers et des filières portera des fruits. Par contre d'autres éléments sont liés à des causes « structurelles» tel le financement des établissements scolaires au prorata d'un nombre d'élèves, ce qui ne favorise pas le passage d'une filière à une autre que du contraire. Les élèves maintenus dans une filière générale n'aboutiront dans « le technique ou le professionnel» qu'au terme d'une succession d'échecs et c'est la relégation dont l'on parle tant.

    Il n'existe pas une solution à ce problème, mais bien un ensemble. Il importera de coordonner les différentes pistes de solutions mises en place.

    Le Plan Marshall 2.vert associe dans la démarche les métiers techniques et scientifiques ce qui, après consultation de certains acteurs et réflexions menées, n'est pas souhaitable dans un premier temps. Les cibles et contenus des actions sont très différents si l'on se place dans le cadre de métiers techniques ou scientifiques. Les métiers techniques touchent aux dimensions manuelles du travail et les métiers scientifiques à la manipulation de concepts.

    Dans un premier temps, les actions envisagées sont donc de deux ordres: la découverte des métiers par la pratique dans le cadre des métiers techniques et d'autre part un travail est entamé en collaboration avec le Cabinet de Monsieur le Ministre de l'enseignement supérieur afin de définir la stratégie la plus pertinente à développer en tenant compte de l'existant en matière de promotion des métiers scientifiques.

    Dans le cadre de la mise en place de ce plan intégré, différentes étapes ont déjà été réalisées.

    * Désignation d'un quatuor d'acteurs désigné par le Gouvernement pour la coordination de l'action. C'est ainsi qu'ont été désignés, un représentant de la Communauté Française enseignement secondaire, un représentant pour l'enseignement supérieur, un représentant de Skillsbelgium et un représentant du Forem.
    * Clarification des concepts: la promotion des métiers, objet du plan intégré, et l'orientation sont des notions différentes bien que liées, il est apparu opportun de clarifier ces différentes dimensions afin de préciser de « quoi on parle ».
    * Identification des acteurs: cette étape consiste, une fois le concept de « promotion» clarifié, à relever de manière aussi exhaustive que possible, l'ensemble des acteurs de la promotion des métiers techniques et scientifiques. C'est ainsi que pas moins d'une soixantaine d'acteurs ont été identifiés, représentant le monde associatif (SIEP), les secteurs professionnels, les fonds de formation, l'enseignement, les CPMS, les IPIEQ, le FOREM, associations professionnelles, Centres de compétences, IFAPME, .....
    * Contacts écrit avec les acteurs afin de leur présenter la démarche et leur proposer une rencontre: un courrier a été transmis à l'ensemble des acteurs leur présentant le concept de Plan Intégré et leur proposant de rencontrer un des membres du « quatuor» afin de voir ensemble quelles sont les actions et outils qu'ils ont mis en place dans le cadre de la promotion des métiers.
    * Elaboration d'un « guide d'entretien» : afin que les données collectées lors de ces rencontres aient du sens et puissent être traitées de manière globale, il importait de pouvoir « standardiser» les questions. Un questionnaire informatisé a été réalisé et à servi de fil conducteur à l'ensemble des entretiens.
    * Rencontres avec les acteurs et collecte d'informations: les acteurs étant identifiés, le concept clarifié, les questions élaborées, il restait à rencontrer les acteurs en face à face afin de pouvoir aborder le questionnaire avec eux. Il est à noter que ce sont plus de 51% des acteurs qui ont répondus positivement.
    * Traitement des informations et analyse: une fois l'ensemble des informations relatives aux actions et outils mis en place par les acteurs encore fallait-il tirer des enseignements et ouvrir des perspectives.
    * Proposition d'actions: un rapport contenant, outre les résultats des entretiens, des informations émanant de différentes études menées auprès des jeunes, des enseignants, des parents,... et portant sur les jeunes et leur choix professionnel a été réalisé.


    Quelques grands enseignements de ces études:

    Type d'information souhaitée par les jeunes :
    - Elle doit avoir du sens
    - Les jeunes doivent être en mesure de voir par leurs propres yeux et toucher par leurs propres mains
    - Ce n'est qu'en expérimentant l'information, d'une manière ou d'une autre, que celle-ci pourra être mémorisée et qu'elle sera véhiculée dans l'entourage des pairs et de la famille


    Choix professionnel des jeunes
    * 50% des jeunes sont intéressés par des rencontres avec des professionnels dans un secteur qui les intéresse
    * Ils souhaitent poser leurs questions auprès des personnes qui ont une expérience dans le domaine c'est-à-dire, pas les parents, ni les professeurs, ni les amis, ni les conseillers en orientation qui influenceront leur choix,

    Partant de ces constats et des enseignements que livrent les études existantes, il a été proposé de mettre sur pied des « Villages des métiers ».


    En quoi consiste cette action:
    Partant du principe que pour faire connaître un métier il faut pouvoir l'expérimenter, il est proposé d'organiser durant 2 ou 3 jours une présentation concrète d'une palette de métiers sur un seul et même site. Cette action se déroulerait dans 4 ou 5 lieux différents afin de pouvoir toucher l'ensemble du territoire de la Communauté française.

    La cible prioritaire proposée: les jeunes de 2e et 4e année de l'enseignement secondaire général. Sur l'ensemble de la Communauté Française cela représente 107000 jeunes.

    Les enseignants accompagnants ces groupes seraient également pris en charge par un patron d'entreprise, un représentant d'un secteur, un formateur et ce afin de permettre aux uns et aux autres de profiter de la visite pour échanger sur leurs perceptions réciproques des métiers techniques pour les uns, de l'enseignement pour les autres.

    Par qui ?

    Le principe « des jeunes parlent aux jeunes» est appliqué puisque ce sont les élèves qui terminent des études dans l'enseignement qualifiant ou en alternance qui présenteraient les métiers. Les piliers de cette mise en œuvre pourraient être les IPIEQ qui ont déjà tous les contacts inter réseaux avec cet enseignement.
    La présentation des métiers pourraient devenir un projet d'école et permettre de travailler également sur les « savoirs - être ».

    Quels métiers ?

    Les métiers présentés seraient ceux émanant des secteurs les plus importants en termes d'emploi sur le territoire concerné pour autant qu'une offre de formation existe sur le territoire. Les métiers « verts» et en demande pourraient également être abordés.

    Ces actions touchent les jeunes en âge scolaire, les demandeurs d'emploi doivent également être informés sur les possibilités qu'offrent les métiers techniques et scientifiques.

    Pour ce faire une réflexion est entamée avec les Carrefours Emploi Formation, dans un premier temps, afin de définir un parcours cohérent de découvertes des métiers en s'appuyant sur l'existant :
    - les informations collectives et individuelles dispensées dans les Carrefour Emploi Formation
    - les essais métiers développés par Forem Formation, L'IFAPME et le secteur de la pré-qualification
    - les actions/événements organisés par les secteurs



    Question 2: Poursuivre les actions menées dans le cadre du premier PM par les Carrefour emploi formation en matière de promotion des métiers en pénuries ....

    Dans le cadre du Plan Marshall 2.vert, les Carrefour Emploi Formation sont mandatés pour informer et sensibiliser 10 500 personnes aux opportunités que représentent les métiers en demande, scientifiques, techniques et ceux liés aux politiques de développement durable.

    Les actions menées sont soit collectives, soit individuelles.

    Pour rappel, le dispositif Carrefour Emploi Formation est un dispositif d'information et de conseil sur les thématiques relatives à la recherche d'emploi, de formation, l'orientation et la création d'activités.

    Les actions collectives d'information sur les métiers sont considérées comme des actions initiales d'orientation. y sont abordés la présentation du métier (les tâches effectuées, les compétences attendues, les conditions de travail, les secteurs et les lieux d'activités, les conditions salariales ... ) le marché de l'emploi en région wallonne et dans la sous-région ainsi que les possibilités de formation et les possibilités d'auto création d'emploi.

    Lorsque l'intervention est individuelle, elle a comme objectif essentiel de susciter l'intérêt du demandeur d'emploi, sur base de l'analyse de son parcours, de ses compétences et de ses affinités, aux opportunités que présentent certains métiers auxquels il pourrait accéder éventuellement après formation.

    Ces prestations doivent être considérées comme une 1e étape d'orientation et d'information sur les métiers. Celles-ci pourront être avantageusement suivies par la pratique d'un essai métier, la découverte d'une entreprise.

    En 2010, 17870 personnes ont dans 1es Carrefour Emploi Formation bénéficié de ces informations et conseils grâce au Plan Marshall. Au 31 mars 2011, 3900 bénéficiaires étaient déjà comptabilisés.
    Ces actions sont financées à concurrence d'un montant annuel de 1 275 000 euros.