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La modernisation du parc informatique de l'administration régionale

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 188 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 19/07/2011
    • de MOUYARD Gilles
    • à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon

    De « grands bouleversements » vont s’opérer au niveau du parc informatique des administrations régionales.

    Une campagne de modernisation est en cours et devrait aboutir en septembre au passage de tous les ordinateurs vers Internet Explorer 8 comme navigateur web et vers Windows XP comme système d’exploitation.

    Combien de temps a nécessité cette modernisation ? Quel en est son coût ? Pourquoi le choix d’un tel système d’exploitation ? L’administration recoure-t-elle ou étudie-t-elle la possibilité de recourir à des logiciels libres ?

    Je profite de cette information pour interroger également Monsieur le Ministre sur le parc informatique du Service public de Wallonie. Globalement, quel type et quelle quantité de matériel informatique sont utilisés ? En moyenne, quelle est la durée d’utilisation et la fréquence de renouvellement ? Quels types de licences sont utilisés ? Certains services disposent-ils de logiciels particuliers ? Lesquels ? Lorsque du matériel doit être acquis, regroupe-t-on les besoins de l’ensemble des départements du SPW afin de procéder à un appel d’offre unique ?
  • du 27/07/2011
    • de DEMOTTE Rudy, DEMOTTE Rudy

    L'honorable Membre trouvera les éléments de réponse suivants.

    Derrière l'intégration de toute technologie se trouve toujours la question de l'objectif.

    Ainsi, les projets informatiques en cours d'implémentation au SPW visent à rendre le système informatique de l'administration régionale plus efficace mais également plus ouvert aux défis qui se profilent pour les mois et années à venir.

    Concernant Windows XP ...

    Le parc informatique du SPW est en pleine évolution.

    Dès 2008, dans le cadre de la modernisation du Ministère, le Département informatique a entrepris la migration du parc bureautique.

    L'analyse des tendances technologiques du marché de l'époque a mené au choix de Windows XP. A ce moment, il faut rappeler que Windows 7 n'existait pas et son prédécesseur, Windows Vista, était reconnu comme un système d'exploitation de faible qualité, sans avenir commercial et technique.

    Lorsque Windows 7 a été commercialisé, fin 2009, il a été décidé de poursuivre le projet entrepris, tout en déployant différents outils qui faciliteront et accéléreront le redéploiement de tout nouveau système d'exploitation ou logiciel. Le DTIC a immédiatement pris les mesures utiles pour anticiper la « fin de vie » du système actuel et a prévu, dès 2012, la possibilité de déployer progressivement Windows 7 sur les nouveaux postes de travail.

    Cette situation n'a rien d'exceptionnel !

    D'une part, le SPW, comme tout utilisateur de ces licences d'exploitation, est soumis aux changements et aux évolutions d'une technologie et, bien sûr, dans un secteur innovant et en constante mutation comme celui des TIC, ces évolutions sont très fréquentes.

    Elles sont, en outre, imposées de manière unilatérale et à un rythme dont nous n'avons pas la maîtrise.

    D'autre part, l'administration n'a pas vocation à essuyer les plâtres de la mise en route d'un produit nouveau informatique.

    Pour assurer un niveau de service de qualité, le secteur public a besoin d'un environnement technologiquement stable et sécurisé. Windows XP rencontre le niveau de sécurité et d'interopérabilité nécessaire.

    Enfin, pour toute entreprise comptant un grand nombre d'utilisateurs, le renouvellement d'équipements représente des investissements lourds dont la mise en œuvre nécessite un certain temps.

    C'est ce que montre, d'ailleurs, une analyse récente de l'agence indépendante Forrester qui indique qu'en juin 2011, Windows XP est toujours le système d'exploitation le plus déployé dans les entreprises et organisations, avec 60% de parts de marché.

    Tout comme le SPW, le monde de l'entreprise et le secteur public en général s'attèlent donc à une migration prudente et progressive de leur environnement informatique.

    Concernant le temps consacré à la migration ...

    Celle-ci a débuté par une phase d'étude principalement destinée à chiffrer les charges de travail sous-traitées et donc les prix des évolutions dans un cadre de dépenses maîtrisées. Cette phase a duré un an et demi.

    Ensuite, la phase de mise en place des outils nécessaires à la migration tout en assurant la continuité de services s'est déroulée de juin 2009 à mars 2010.

    Quant à la phase de déploiement, elle a débuté en avril 2010 et se terminera en mars 2012, selon les prévisions du DTIC.

    Le coût de cette migration avoisine les dix millions d'euros auxquels il faut ajouter La charge salariale de deux ETP « chef de projet ».

    A propos du type et de la quantité de matériel, il s'agit:
    - d'imprimantes: ricoh, brother, HP, … ;
    - d'équipement réseau : c1sco (principalement) via win ;
    - d'équipement serveur (fujitsu, dell, ... ) en direct du fabricant ou du distributeur désigné ;
    - du parc pc total de l'ordre de 8000 remplacés à raison de 115 par an : les PC sont renouvelés tous les 5 ans, les imprimantes, selon l'usage, tous les deux à dix ans, le réseau tout les 3 à 10 ans et les serveurs tous les 5 ans.

    Concernant. maintenant. les standards ouverts et les logiciels libres ...

    Les Gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont inscrit dans leur Déclaration de politique respective la volonté de promouvoir leur l'utilisation.

    Le concept des logiciels libres occupe donc une place importante dans la démarche du SPW.

    Les logiciels libres sont utilisés majoritairement dans les domaines où ils ont vu le jour, c'est-à-dire essentiellement les systèmes d'exploitation, les serveurs mails et les serveurs applicatifs internet.

    C'est là que porte notre intérêt en priorité car c'est clairement dans ces domaines qu'ils sont le plus aboutis et peuvent rivaliser avec des produits équivalents d'acteurs commerciaux.

    Pour le SPW, la stratégie actuelle vis-à-vis de l'« open source» peut être qualifiée de pragmatique, de globale et de prudente :

    1° Pragmatique car, lorsqu'un projet ou une activité informatique nécessite l'utilisation d'un progiciel, le DnC étudie systématiquement l'option « open source» ;

    2° Globale, parce qu'on ne peut se contenter de considérer le caractère gratuit du produit et le respect de certains standards mais qu'il faut en analyser:
    - toutes les caractéristiques (niveau de maturité et de complétude) ;
    - tous les coûts (coûts de paramétrisation, d'assistance, de formation et d'intégration avec d'autres outils) ;
    - et toutes les contraintes (notamment les conditions auxquelles une assistance pourra être fournie).

    3° Prudente, enfin, car nous sommes tenus à l'obligation de continuité du service public qui impose de n'opter pour des outils que lorsqu'ils offrent des garanties suffisantes.

    Ces principes sont d'application dans nos référentiels d'architecture et intégrés dans les nouveaux cahiers des charges informatiques.

    Ces recommandations sont ainsi formalisées dans des documents mis à disposition de nos prestataires qui sont ainsi appelés à pratiquer un examen systématique des alternatives aux solutions « propriétaires ».

    En conséquence de quoi, une proportion importante de notre infrastructure applicative est aujourd'hui équipée d'outils « open source» : serveurs en Linux, sites web hébergés sur des composants libres ou développements informatiques réalisés à partir de modules supportés par la communauté libre.