Les actions de la Région wallonne dans le cadre de la crise humanitaire dans la Corne de l'Afrique
- Session : 2010-2011
- Année : 2011
- N° : 191 (2010-2011) 1
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Question écrite du 29/07/2011
- de MOUYARD Gilles
- à DEMOTTE Rudy, Ministre-Président du Gouvernement wallon
La Corne de l’Afrique (Ethiopie, Somalie,…) connaît actuellement la pire sécheresse et la pire crise humanitaire en découlant de ces 50 dernières années.
Appel a été lancé à la communauté internationale par les associations humanitaires présentes sur le terrain.
La Wallonie s’est-elle impliquée dans cette crise ? Via quels moyens ?
Réponse du 18/08/2011
- de DEMOTTE Rudy
Je partage le souci humanitaire qui sous-tend les questions respectives de l'honorable membre, toutes centrées sur la volonté d'associer la Wallonie à la mobilisation internationale destinée à venir en aide aux populations de la Corne de l'Afrique victimes de la sécheresse et, selon les lieux, de la famine ou de l'insécurité alimentaire conséquentes.
Wallonie-Bruxelles a décidé de mobiliser sans tarder ses moyens disponibles pour contribuer à la prise en charge et à l'assistance aux victimes de la tragédie en cours.
Dans un premier temps, Wallonie-Bruxelles financera deux projets montés par «SOS Villages d'Enfants - Belgique », l'un en Somalie, plus précisément à Mogadiscio et dans d'autres localités, le second dans le Nord Est du Kenya.
« SOS Villages d'Enfants - Belgique» est engagée depuis plus de 40 ans en faveur des enfants et des jeunes sans prise en charge parentale ou qui en courent le risque. L'ONG est reconnue et soutenue tant par le Ministère de la Communauté française pour ses actions en Belgique que par la Gouvernement fédéral (Direction générale de la Coopération au Développement) pour ses actions dans le Sud. Elle a déjà bénéficié du soutien de Wallonie-Bruxelles International dans le cadre du programme de cofinancement de projets d'ONG, cela à 5 reprises, pour des projets en République démocratique du Congo et au Burundi. L'évaluation de son action et de sa gestion est positive.
« SOS villages d'enfants - Belgique» fait partie de la fédération internationale « SOS Kinderhof International» (SOS KDI) fondée en 1948 et qui compte 132 associations de par le monde. Elle dispose de bureaux régionaux et continentaux.
« SOS villages d'enfants - Belgique» est active au Kenya depuis 40 ans et en Somalie depuis 1983. Dans ce pays, elle est une des rares associations à s'être engagée dans le Sud où elle a créé, à Mogadishu, un hôpital pour les mères et leurs enfants ainsi que des centres d'éducation (école) et de formation (centre de formation professionnelle) pour les enfants et les jeunes en situation précaire. La situation particulièrement chaotique de la région a imposé à l'association de suspendre temporairement une partie de ses activités en 2006. Depuis 2009, ces activités ont repris.
1. Somalie: Mogadishu, Baidao et Lower Shabelle :
Ce premier projet est focalisé sur l'épicentre de la famine. Il s'articule en trois actions complémentaires qui sont, respectivement:
L'Action 1 visera à garantir des soins de santé de base, à distribuer des médicaments et à effectuer des vaccinations au bénéfice des victimes de la famine admis comme patients au sein de l'hôpital SOS à Mogadishu, et au travers d'hôpitaux mobiles à mettre en place dans 3 camps de réfugiés ». Le nombre de bénéficiaires est chiffré ici à 1 500 personnes.
L'Action 2 aura pour but d'étendre le Programme d'aide alimentaire (déjà existant) à l'hôpital SOS Villages d'Enfants à Mogadishu et dans les nouveaux postes médicaux créés dans les camps de réfugiés. Le nombre de bénéficiaires est ici, à nouveau, de 1 500 personnes.
L'Action 3 garantira des soins et une aide alimentaire de base aux cas critiques de malnutrition, au bénéfice de 500 personnes.
La Wallonie contribuera à raison de 240 000 euros au financement de ce projet dont le budget est de 280 000 euros. La durabilité de ce projet est de six mois.
2. Marsabit, Kenya:
Ce second projet est centré sur cinq districts, dans le Nord Ouest du Kenya, à la frontière (entre-autre) de la Somalie. Il s'agit d'une zone frappée par une rare sécheresse, où de nombreux réfugiés somaliens (notamment) affluent. Cette zone est en situation d'insécurité alimentaire. D'un montant de 220 000 euros, ce projet est aussi composé de trois volets complémentaires:
L'Action 1 consistera en la distribution de deux repas équilibrés par jour à des enfants auxquels des cours de rattrapage scolaire seront par ailleurs dispensés. Cette est destinée à toucher 1 500 bénéficiaires, dans six écoles réparties dans cinq villages.
L'Action 2 vise, quant à elle, à fournir une alimentation de base à des familles et à des populations vulnérables (enfants, femmes enceintes, vieillards ... ) de ces six villages. Ce sont 175 familles qui en seront bénéficiaires.
Enfin, l'Action 3 constitue en la distribution d'eau potable et de médicaments contre les endémies les plus fréquentes (paludisme, diarrhées, pneumonie ... ) via les centres de santé, cela au bénéfice de 1 733 familles bénéficiaires.
Dans le cas de ce projet, la totalité du budget (soit 220 000 euros) sera financé par la Wallonie.
L'expérience de l'association belge, de la fédération internationale dont elle est membre et des deux associations sœurs en Somalie et au Kenya nous donnent à penser que les programmes pourront se dérouler avec la meilleure fiabilité. Conformément à nos procédures administratives et financières, toutes les dépenses devront être dûment justifiées et des rapports financiers et moraux remis dans les délais requis.
Pour des raisons d'efficacité et de rapidité, aucune aide directe aux pays n'est prévue. La gestion et la supervision de l'ensemble du programme d'aide sera géré par Wallonie-Bruxelles International. Aucune coordination ne sera donc nécessaire.
L'impact budgétaire de 460 000 euros sera ici pris en charge par le budget « aide urgence» de WBI.
Par ailleurs, comme l'honorable membre le sait, le fonds « Tsunami» créé en vue de venir en aide aux victimes du Tsunami de 2004 et financé par la solidarité des communes wallonnes, reste crédité d'une somme de 130 000 euros. Nous avons reçu l'accord favorable du Ministre du Budget et du Ministre des Pouvoirs locaux, qui a la tutelle sur le compte, pour utiliser cette somme en vue de financer d'autres projets que nous sommes en train d'identifier.