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Dayco

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 873 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 29/08/2011
    • de DISABATO Emmanuel
    • à ANTOINE André, Ministre du Budget, des Finances, de l'Emploi, de la Formation et des Sports

    Récemment, lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, l’usine Dayco Sacic de Ghlin, spécialisée dans les courroies en caoutchouc, annonçait sa fermeture. Ainsi, d’ici décembre, 121 travailleurs (dont 101 ouvriers) devraient perdre leur emploi.

    Cette annonce était surprenante sachant que l’entreprise avait réalisé un chiffre d’affaires de 53,6 millions d’euros en 2010-2011 et serait en bénéfice. Selon les syndicats, par rapport à 2009, le chiffre d’affaires avait augmenté de 12%, passant de 48 à 54 millions d’euros. Le bénéfice d’exploitation était lui aussi en augmentation: de 2 millions en 2009 à 3,5 millions d’euros en 2010. Selon les experts de la FGTB, l’entreprise était alors en bonne santé économique et financière.

    Les raisons invoquées sont que le marché des courroies de caoutchouc pour voitures se réduit en Europe, alors qu’il explose dans les pays émergents où la concurrence est rude. Dans ce cadre, les deux autres sites italiens de Dayco suffisent, selon la direction, à la production. La direction italienne pointe aussi le coût de la main d’œuvre belge, plus chère que l’italienne. Les sites italiens coûteraient moins cher en main d’œuvre (-30 % pour un ouvrier, -40 % pour un employé) et la productivité y serait meilleure, toujours d’après la direction alors que, dans le même temps elle a répété qu’elle n’avait rien à reprocher aux travailleurs !

    La reconversion risque d’être difficile pour certains d’entre eux. Les travailleurs de plus de 50 ans espèrent avoir leur prépension, tandis que pour les travailleurs qui ont un peu moins de 50 ans, cela risque d’être compliqué de se remettre dans le circuit de l’emploi, car les employeurs rechignent à engager des travailleurs qui dépassent les 45 ans ! Alors que l’on « active » les demandeurs d’emploi, il serait peut être fort utile d’activer les entreprises pour qu’elles engagent plus de travailleurs qui ont plus de 45 ans !

    Cette situation est réellement inquiétante pour tous ces travailleurs. Je souhaiterais donc savoir si Monsieur le Ministre a pris connaissance de ce dossier ?
    Qu’envisage-t-il de mettre en place ?
    Est-ce que le Forem a prévu une cellule de reconversion pour ces travailleurs ?
  • Réponse du 12/10/2011
    • de ANTOINE André

    Le dossier DAYCO Sacic en est actuellement au stade de la procédure de notification de l'intention d'un licenciement collectif, suite au projet de fermeture du site de Ghlin-Mons. Par un courrier du 08 juillet 2011, l'entreprise a notifié au Forem son intention de procéder au licenciement collectif de 101 ouvriers et 20 employés durant le 4e trimestre 2011.

    La procédure d'information et de consultation prévue par la législation est actuellement en cours. Au terme de celle-ci, si la mise en place d'une cellule pour l'emploi se concrétise via une demande des organisations syndicales de mettre en place une cellule de reconversion, le Comité de gestion du Forem statuera sur cette demande.

    C'est également sur ce dossier d'accompagnement des travailleurs licenciés qu'il me revient de donner un avis à la Ministre fédérale de l'emploi.

    Je tiens à insister sur le fait que nous avons, en Région wallonne, un dispositif d'accompagnement des licenciements collectifs très bien développé qui permet au Forem et à ses partenaires syndicaux de réagir dans des délais extrêmement courts pour accueillir les travailleurs licenciés et les aider, d'une part, dans la gestion de leur reconversion professionnelle et leur nouvelle recherche d'emploi et, d'autre part, dans les démarches administratives et sociales liées à la perte d'emploi et au licenciement collectif, voire à la pré pension.

    Je soulignerai également que ces cellules de reconversion ont développé une approche méthodologique spécifique aux travailleurs de 45 ans. Grâce à cette approche, ces travailleurs peuvent bénéficier d'un accompagnement adapté tout au long de leur parcours de réinsertion à l'emploi. Enfin, ils peuvent aussi faire valoir, auprès d'employeurs potentiels, des aides financières spécifiques aux 45 ans et plus.