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Le fait que le secteur de l'énergie solaire ne fascine plus

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 820 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 13/09/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Ainsi titrait « l'Echo » dans son édition du mercredi 31 août 2011 en page 15.

    Monsieur le Ministre, vis-à-vis de l'énergie verte alternative, partage-t-il ce constat implacable de ce quotidien économique et financier ?

    Quelle est la position du Gouvernement wallon et de Monsieur le Ministre à propos du développement de l'énergie solaire en Wallonie face à la crise que le secteur semble traverser ?

    Doit-on déduire que le solaire est sacrifié au bénéfice de l'éolien on-shore qui fait l'objet de tellement de contestations que ces dossiers risquent d'encombrer les prétoires durant les cinq années qui viennent ?

    Qu'en est-il exactement ?
  • Réponse du 04/10/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Je tiens à rassurer d'emblée l'honorable membre: la filière solaire photovoltaïque ne s'est jamais aussi bien portée qu'aujourd'hui en Wallonie. Les citoyens ne s'y trompent pas puisque ces 2 dernières années environ 10.000 nouvelles installations par an ont été enregistrées, et que la CWaPE s'attend à 15.000 nouvelles installations pour l'année 2011. Avec de tels chiffres, on quitte donc l'investissement de quelques privilégiés pour aller vers un investissement durable de bon nombre de ménages.

    Dans le cadre de la révision du mécanisme de certificats verts appliqué à la filière photovoltaïque, toutes les mesures mises en place par le Gouvernement wallon permettront de créer un cadre propice au développement de l'activité solaire photovoltaïque en Wallonie. Ce cadre a été élaboré en collaboration avec les fédérations d'entreprises actives dans le secteur photovoltaïque de même que certains acteurs majeurs du secteur. La visibilité accrue sur les règles du mécanisme de certificats verts sur une période de plusieurs années permettra au secteur d'investir en toute confiance. Le marché a déjà réagi très positivement à l'annonce de ces mesures puisque on constate un regain d'activité sur le marché wallon. Contrairement à d'autres marchés où des politiques de 'stop &. go' ont été menées portant préjudice au développement raisonné du secteur, la cohérence de l'action publique en Wallonie qui, se verra encore renforcée dans les mois qui viennent, permet un développement soutenu et durable de la filière.

    Quant à l'analyse boursière de l'Echo, évoquée par l'honorable membre, elle concerne le marché international du secteur solaire photovoltaïque et en aucun cas le marché wallon. Il illustre en fait les soubresauts d'un marché en développement rapide. L'amont (production de silicium, de cellules et assemblage de panneaux) de la filière solaire photovoltaïque s'est très rapidement industrialisé et mondialisé. Dans ce secteur fortement concurrentiel et mondialisé, les différents acteurs du marché se sont engagés dans une dynamique novatrice visant à réduire le prix de revient des cellules solaires photovoltaïques. L'innovation est en effet un facteur clé dans l'émulation économique actuelle. Cette innovation passe notamment par la réduction des quantités de silicium utilisé dans la fabrication des cellules. Les prévisions de réduction des coûts sont conséquentes puisque dans son dernier rapport, l'« International Technology Roadmap for Photovoltarcs » prévoit d'ici à 2020 une chute du coût par Watt-Crête de plus de 60%.

    Au vu des éléments précités, il n'est certainement pas exact de conclure que le secteur de l'énergie solaire ne fascine plus. La demande ne fléchit pas et l'EPIA (la fédération européenne du photovoltaïque) projette une puissance totale installée dans le monde de 196 GW d'ici à 2015, soit près de la moitié de la puissance électrique nucléaire mondiale. Il va sans dire que la décision de l'Allemagne, pionnière et leader dans les énergies renouvelables, de sortir du nucléaire va donner un coup d'accélérateur au développement des énergies renouvelables.

    C'est dans cette perspective que se tisse la filière photovoltaïque en Wallonie. Actuellement, le tissu industriel wallon est principalement constitué d'entreprises d'installation dont le marché est très local, mais également d'entreprises qui ont développé leurs activités dans des « marchés niches .) telles l'entreprise ISSOl ou encore Desimone. Des sociétés industrielles comme AGC FlatGlass, St Gobain ou DowCorning, qui développent également certaines applications, s'inscrivent dans la chaîne d'approvisionnement de la filière.

    Afin d'atteindre les objectifs 2020 concernant les sources d'énergies renouvelables, le Gouvernement wallon s'est engagé à développer toutes les filières renouvelables et aucune filière ne sera sacrifiée au profit d'une autre. A long terme, les deux filières citées par l'honorable membre sont même complémentaires puisque les pics saisonniers de volume de production de l'éolien et du solaire photovoltaïque sont enregistrés respectivement pendant la saison froide pour l'un et la saison chaude pour l'autre.