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Le système des points-noeuds en Province de Namur

  • Session : 2010-2011
  • Année : 2011
  • N° : 1037 (2010-2011) 1

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  • Question écrite du 19/07/2011
    • de MOUYARD Gilles
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    Il semblerait que le système des points-nœuds (knoopunten) généralisé en Flandre et aux Pays-Bas soit sur le point de se développer en Wallonie.

    Quelques initiatives voient le jour sur le territoire du Sud du pays.

    Ces initiatives sont-elles ponctuelles ? Une coordination est-elle organisée ?

    Des projets sont-ils en cours en province de Namur ?
  • Réponse du 03/10/2011
    • de HENRY Philippe

    Le système Point-Nœuds consiste  à affecter un numéro à chaque intersection d’un réseau de routes et chemins au maillage relativement fin. Entre deux intersections, les tronçons ont une longueur comprise entre 3 et 7 km. Le vélo-touriste peut donc choisir une boucle comprenant trois points nœuds minimum, en tenant compte de la distance, de la déclivité,… une boucle courte a donc une longueur comprise entre 9 et 21 km maximum.

    Les préconisations techniques recommandent une pente maximum moyenne de 3 %. Le principe du balisage en points-nœuds est de nature directionnelle sans mention toponymique ni distance à parcourir vers le prochain point-nœud, mais les distances entre nœuds sont fréquemment indiquées sur les cartes.

    Des réseaux balisés par points-nœuds ont donc comme avantage de multiplier les possibilités d’itinéraires. Mais pour composer sa balade « à la carte », l’usager doit pouvoir accéder à un plan du réseau :
    - par l’acquisition de cartes dédiées – une douzaine pour la Flandre ;
    - par l’utilisation de l’outil internet ;
    - ou encore par la lecture des panneaux informatifs disposés sur les parcours en nombre conséquent.

    Voici les conditions principales qui ont favorisé le développement rapide de ces réseaux point-nœuds en Flandre:
    * l’existence préalable de nombreuses voiries dédiées à la mobilité douce. Le réseau de cette province, compte 3950 km, dont environ 800 km de sites propres. Le reste du réseau est composé de tronçons calmes (chemins agricoles, routes étroites à circulation locale,…). Pour des itinéraires de liaison, des pistes cyclables le long de routes régionales sont également utilisées,… La plupart des points noirs (par exemple les intersections avec des routes où la différence de vitesse est importante) a été sécurisée.
    * la maintenance du balisage  est assurée par 9 équivalents temps-plein épaulés par une équipe de bénévoles selon le principe du parrainage de tronçons.
    * une capacité importante de financement des infrastructures issu des programmes de reconversion pour le Limbourg ou de choix politique pour les autres régions engagées dans la mise en œuvre des réseaux points-nœuds. Selon des études réalisées en Wallonie, le balisage initial hors panneaux informatifs ou toponymiques est de +/- 500 euros du km. A ce montant, il convient d’ajouter des frais d’entretien et de remplacement estimé à +/- 20% en terme annuel.
    * en Flandre, le vélo atteint un effet de « masse critique », y compris en matière touristique.
    * on observe que de moins en moins d’utilisateurs accèdent aux réseaux en voiture, alors qu’en parallèle, les 26 « points vélo » installés dans des gares en Flandre sont autant de points de départ vers des randonnées utilisant les réseaux à points-nœuds.

    La situation en Wallonie est la suivante :
    Outre le réseau des Cantons de l’Est, quatre communes de la province de Liège proches du Limbourg ont été intégrées au balisage par points-nœuds limbourgeois à la faveur de programmes Interreg, à savoir Bassenge, Visé, Oupeye et Awans.

    De plus, Le Commissariat général au Tourisme suit avec attention plusieurs projets encours d’élaboration et études de faisabilité. Ils sont au nombre de quatre à ce jour :
    1) Le plus ancien, porté par le GRACQ, vise à créer un réseau dans le Pays de Herve pour connecter les réseaux des Limbourg belge et néerlandais et celui des  Cantons de l’est. D’une longueur de 250km. Cette région jouit de paysages attractifs, mais avec un relief vallonné ; éviter les déclivités trop fortes impose souvent aujourd’hui l’utilisation de voiries peu sécurisées et se prête peu à une pratique familiale. La Fédération du Tourisme de la Province de Liège s’était déclarée porteur de projet. Après une analyse attentive, elle a pris la décision de procéder à une étude de faisabilité en collaboration avec la SPI+ en élargissant le concept à la Hesbaye proche du Limbourg belge soit une emprise territoriale significative au nord de la ville de Liège.
    2) Une deuxième étude, portée par l’ASBL Rando Vélo en collaboration avec les groupes locaux du GRACQ, cherche à développer un réseau P-N en Brabant wallon. L’inventaire en cours vise à identifier les cheminements les plus à même de répondre aux exigences minimales de mobilité et de sécurité. Il  est constaté une grande variété de revêtements, des traversées de grands axes à aménager ainsi que l’aménagement de voies d’accès sécurisés au centre ville de Jodoigne non prévu à ce jour et pratiquement inaccessible aux familles à vélo.

    3) La Province du Brabant wallon souhaiterait réaliser le balisage sur le territoire d’une Maison du Tourisme en 2012
    4) Porté par IDETA, la Wallonie-Picarde va entamer la réalisation d’un vaste projet de vélo-tourisme fondé sur un maillage combinant les axes structurants du Schéma cyclable wallon, du RAVeL, des boucles thématiques et des réseaux P-N selon les contraintes et les possibilités des sous-régions. Sa réalisation complète est planifiée sur 10 ans en tranches successives. Le budget prévisionnel de la première tranche sera affecté à du balisage pour un montant de +/-220.000 euros et la promotion sur Internet sera assurée dès sa réalisation. Le coût total du projet est estimé à 15.000.000 euros infrastructures comprises.

    En Province de Namur, le projet le plus abouti est celui du Pays de Famenne, puisque sa réalisation est prévue en 2011-2012 dans le cadre d’un programme européen. Un réseau en P-N sera installé de part et d’autre d’un axe structurant autonome constitué par la liaison RAVeL Durbuy-Rochefort. La spécificité de ce projet est de diminuer drastiquement le nombre de balises matérielles, autrement dit de panneaux, grâce à l’offre de fiches de promenades sur support papier, Internet, GPS, Smartphone, complétée aux endroits stratégiques de panneaux d’information. Ceci permet une réduction importante du nombre de panneaux à installer et à entretenir. Le financement disponible s’élève à un peu plus de 1 million d’euros, dont 80.000 euros de subsides du CGT et est majoritairement destiné à améliorer les infrastructures cyclables.