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L'augmentation de la dépendance à l'alcool en Province de Namur

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 21 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 17/10/2011
    • de PREVOT Maxime
    • à TILLIEUX Eliane, Ministre de la Santé, de l'Action sociale et de l'Egalité des chances

    Une étude menée par l’Institut de la santé publique concernant le nombre de personnes qui sont dépendantes à l’alcool en province de Namur relève que le pourcentage de la population considérée comme alcoolique a augmenté de manière spectaculaire en quatre ans, en passant de 7 à 12,2% entre 2004 et 2008.

    Cette étude, réalisée sur base d’un questionnaire, pointe notamment l’inquiétante croissance du nombre de jeunes dépendants à l’alcool, et le manque d’institutions d’accueil afin de prendre en charge ces personnes.

    Madame la Ministre dispose-t-elle de données plus récentes permettant de confirmer ou d’infirmer cette augmentation ?

    Envisage-t-elle de renforcer les moyens afin de permettre aux institutions d’accueil de pouvoir recevoir les personnes dépendantes ?

    Des contacts ont-ils été pris avec sa collègue en charge de la Santé publique à la Fédération Wallonie-Bruxelles afin de mener des nouvelles campagnes de sensibilisation, en particulier à destination des publics les plus fragiles ?
  • Réponse du 17/11/2011
    • de TILLIEUX Eliane

    L’alcool constitue un véritable enjeu en termes de santé publique.

    Les chiffres que l'honorable membre avance proviennent de l’enquête nationale de santé par interview. Sans en nier la gravité, la prudence doit être de mise lorsqu’il s’agit de tirer des conclusions.

    Il convient, d’une part, de tenir compte de la taille de l’échantillonnage Le nombre de personnes interrogées dans la province de Namur est restreint, les variations peuvent donc être liées en grande partie au hasard ou à la structure par âge et par sexe de la population.

    D’autre part, la façon dont on déclare sa consommation d’alcool dans une enquête est culturellement fort affectée et ce, d’autant plus qu’on utilise le questionnaire « cage » qui comporte des questions sur le ressenti par rapport à sa propre consommation.

    Néanmoins, je me joins à l'inquiétude de l'honorable membre en ce qui concerne la croissance du nombre de jeunes en difficulté avec l’alcool. Selon plusieurs enquêtes scolaires, l’alcool serait la substance la plus consommée. Plus de trois quart des adolescents ont bu de l’alcool au cours de leur vie.
    La présence d’alcool dans le milieu de vie des enfants et des adolescents est un fait et constitue un risque indéniable pour la santé.

    Dès lors, la consommation d’alcool chez les jeunes constitue une préoccupation majeure et une de nos priorités, tant les conséquences peuvent être désastreuses.

    Actuellement, nous agréons et soutenons financièrement plusieurs services spécialisés en matière d’assuétudes ou encore des services de santé mentale qui ont une mission spécifique « toxicomanie ». Le secteur d’aide et de soin reçoit de nombreuses demandes émanant des jeunes.

    Aussi, certains services prennent également en charge un autre volet de la question, c’est-à-dire le jeune confronté à l’assuétude de son/ses parent(s) dont les conséquences sur le développement émotionnel, affectif et social des enfants ne peuvent être négligées.

    Enfin, la consommation d’alcool a également été prise en compte lors du financement accordé aux projets émanant du « PST 3 2010/2011 », puisque un axe était consacré spécifiquement à la thématique de l’alcool chez les jeunes. C’est ainsi que plusieurs projets ont pu être mis en place, je pense notamment à l’ASBL « Sésame » à Namur qui mène actuellement un projet visant la réduction des risques liés à la consommation d’alcool au sein des Facultés Notre Dame de la Paix de Namur, ainsi qu’au sein de trois hautes écoles namuroises.

    Cette action a été impulsée grâce au soutien de la Wallonie et la majorité des projets ont été reconduits.

    Le phénomène de l’alcool est complexe et sans faire abstraction de la répartition des compétences, une politique globale et intégrée basée sur les trois piliers que constituent la prévention, la réduction des risques et le traitement est une nécessité.

    A ce titre, mes homologues et moi-même avons décidé, à la suite de la conférence de consensus du 10 juin 2011 relative aux assuétudes, de mettre en place une cellule politique francophone « santé-assuétudes », afin de tendre vers une harmonisation des politiques en la matière.

    Lorsque celle-ci sera mise en place de manière effective, et en fonction des thématiques traitées, elle pourra élargir sa composition aux Ministres en charge d’autres matières que la santé. L’enseignement aura, bien évidemment, une place charnière dans les actions à mener au profit du public jeune.