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ITER

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 112 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 27/10/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    Le projet Iter de réalisation dans le Sud de la France d'un projet expérimental de fusion nucléaire pourrait être la source de perspectives exceptionnelles en matière de production d'énergie électrique.

    Dernièrement, l'Inde s'est ajoutée à tous les pays développés et l'Europe participe également à ce projet.

    Monsieur le Ministre peut-il préciser si la Wallonie participe ou non au projet Iter en vue de promouvoir une nouvelle forme de production d'électricité à partir du nucléaire de fusion qu'il ne faut pas confondre avec le nucléaire de fission ?

    La Wallonie va-t-elle délibérément se mettre en marge de la recherche scientifique menée sur le plan international par les pays les plus développés ?

    Poser la question, c'est s'assurer que la Wallonie ne sera pas demain à la traîne par rapport aux grands pays de ce monde comme les pays émergents, mais aussi les autres pays européens, dont la France.
  • Réponse du 17/11/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Le Gouvernement wallon a approuvé, en sa séance du 12 février 2009 un soutien à « l’Approche élargie », soit un ensemble d’activités communes de recherche en fusion qui seront mises sur pied au Japon (contrepartie au fait qu’ITER sera construit en France). Il s’est ainsi engagé à contribuer à l’Approche élargie à hauteur de 2.850.000 euros.

    Les coûts totaux d'exécution des projets de l'Approche élargie s'élèvent à 678 millions d’euros (dans les conditions économiques de 2006). Ce coût est réparti en parts égales entre le Japon et l'Union européenne. Les pays européens ayant marqué leur volonté de participer à l'Approche élargie sont l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, l'Italie, plus la Suisse. La contribution minimum pour les pays participants était de 10.000.000 euros. La Belgique contribue à concurrence de 11.050.000 euros, répartis entre 2008 et 2015. C’est le CEN (Centre d'étude de l'énergie nucléaire de Mol) qui coordonne notre contribution.

    Deux entreprises wallonnes sont impliquées dans l’approche élargie : IBA (Ion Beam Applications) et ALM (Ateliers de la Meuse). Ces deux entreprises ont signé les contrats avec le CEN et ont entamé leurs programmes de recherche.

    Depuis son lancement en 2007, le projet ITER accumule les coûts supplémentaires. La contribution financière de l’UE -qui a accepté de couvrir la moitié des coûts de construction du projet afin d’obtenir que celui-ci soit situé sur son territoire- est actuellement estimée à 7,2 milliards d’euros, à comparer aux 2,7 milliards escomptés initialement – et ce, rien que pour les coûts de construction (hors coûts de fonctionnement et de démantèlement, donc). Bien que l’Union européenne ait réaffirmé son soutien au projet, aucun accord n’a encore pu être trouvé entre la Commission, le Parlement européen et les Etats membres quant à l’imputation de ces coûts supplémentaires importants, chacun rejetant la charge sur l’autre.

    Même les plus fervents défenseurs de la fusion concèdent que le premier réacteur commercial ne fonctionnera pas avant - au mieux – 2050. De plus, personne n’est actuellement capable de prédire les impacts environnementaux d’une telle exploitation à grande échelle.
    Au vu de l’urgence climatique et des enjeux liés à la précarité énergétique et à l’épuisement des ressources fossiles, il me semble donc illusoire de tout parier sur la fusion comme la solution à privilégier face aux possibilités immédiates et concrètes des énergies renouvelables couplées à l’efficacité énergétique.