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L'avenir de l'exploitation du bois dans nos forêts wallonnes

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 129 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 28/10/2011
    • de PECRIAUX Sophie
    • à NOLLET Jean-Marc, Ministre du Développement durable et de la Fonction publique

    D'ici 2020, impératifs européens obligent, 13 % de l'énergie consommée en Belgique devront être d'origine renouvelable. Renouvelable signifie bien sûr l'éolien, le solaire, le photovoltaïque, mais aussi la biomasse, source potentielle importante d'énergie électrique avec récupération de chaleur.

    Dans ce contexte, un débat très vif oppose les partisans du bois énergie à ceux du bois matériau, à commencer par les fabricants de panneaux, lesquels estiment que favoriser le bois énergie reviendrait à diminuer l'offre de matière première tout en tirant nettement les prix vers le haut.

    "La Libre” fait état d'une étude effectuée par le consultant Capgemini Consulting, sur la biomasse qui serait venue en supplément d'une autre, relative à la mise à jour des certificats verts wallons, surtout pour la production d'électricité.

    Le résultat de ces recherches tenterait de prouver que « l'on utilise toute la forêt wallonne pour le bois matériau ou le bois énergie, cela change peu de choses aussi bien sur le plan des emplois que sur celui des grandes tendances d'évolution des prix ».

    Cette conclusion, on peut le comprendre, serait mal prise par les industriels de la transformation du bois.

    L'auteur de l'étude explique que toute la forêt wallonne est déjà quasi totalement exploitée pour ces deux usages. A l'horizon 2020, le scénario privilégié est de ne pas toucher aux équilibres sur le bois matière. Les objectifs sur l'énergie sont atteints en important tout le bois supplémentaire nécessaire.

    Ceci étant dit, le nombre d'emplois dans la forêt wallonne ne serait pas modifié, en première approximation, que celle-ci soit exploitée pour l'énergie ou pour la matière.

    Aujourd'hui, le marché est déjà international, marqué par des flux très importants vers les pays de l'Est et la Chine, qui achètent ici la matière pour la transformer avant de la renvoyer, en produits finis, sur nos marchés.

    Ceci implique que puisqu'il y a import, il y a un bilan carbone et que dans le bois aussi il faut penser aux économies d'énergie. Le bois est précieux, il ne faut pas le gaspiller.

    Ces études ont-elles été réalisées suite à des demandes de la part de Monsieur le Ministre ?

    En a-t-il déjà analysé les résultats et quelles décisions va-t-il prendre pour l’exploitation des forêts de Wallonie dans les prochaines années ?
  • Réponse du 22/11/2011
    • de NOLLET Jean-Marc

    Lors de précédentes questions, j’ai déjà souligné que l’utilisation optimale de la biomasse est une question essentielle dans le cadre de la stratégie d’énergies renouvelables à l’horizon 2020. En effet, cette ressource est certes renouvelable, mais également limitée. Il convient donc de l’utiliser avec parcimonie dans le cadre de l’objectif de tendre à 20% d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie, avec les apports respectifs de la part wallonne de l’éolien off-shore, des renouvelables dans le transport et de la chaleur issue de sources renouvelables.

    L’étude de CapGemini évoquée par l'honorable membre a effectivement été réalisée à ma demande. Elle vise à développer des scénarii contrastés de contribution de la biomasse pour tendre à 20% d’énergie renouvelable dans la consommation en 2020, tout en respectant les valorisations matière actuelles de la biomasse. C’est pourquoi l’étude s’est faite en bonne cohérence avec les chiffres de l’étude de Valbiom sur le potentiel biomasse-énergie à l’horizon 2020. Le scénario de base repose donc sur une contribution maximale des bois et connexes de bois de la filière bois wallonne à des fins énergétiques se situant aux niveaux actuels, pas plus. Selon les scénarii, les contributions plus importantes de biomasse-énergie sont issues d’un recours accru à des importations.

    L’étude de CapGemini ainsi que l’étude de Valbiom ont fait l’objet d’une large consultation des acteurs à l’occasion d’une table-ronde organisée sous mon égide le 24 juin 2011. Cette table-ronde a réuni aussi bien les acteurs de la valorisation énergétique que les acteurs de la valorisation matière et alimentaire de la biomasse. Sur la question biomasse matière vs biomasse énergie et en particulier la bonne valorisation des connexes de la transformation du bois wallon, une volonté d’ouverture et de concertation existe entre les acteurs des filières matières et les acteurs des filières énergie, malgré les divergences de vue.

    Les acteurs sont actuellement invités à remettre leurs chiffres afin d’affiner les études pré-citées. Par ailleurs, la CWaPE a remis un avis préliminaire sur la concurrence bois énergie vs bois matière. Cet avis est soumis à consultation pour permettre aux différentes parties prenantes de se positionner, en vue d’un avis définitif d’ici quelques mois.

    Dans la foulée, avec mes partenaires du Gouvernement wallon, en particulier Philippe Henry et Benoît Lutgen, nous lancerons un processus devant aboutir à une stratégie globale sur la biomasse en Wallonie fin 2012.