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Le coût du tram à Liège

  • Session : 2011-2012
  • Année : 2011
  • N° : 207 (2011-2012) 1

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  • Question écrite du 21/11/2011
    • de EERDEKENS Claude
    • à HENRY Philippe, Ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du Territoire et de la Mobilité

    En page 7 de son édition du 26 octobre 2011, « L'Echo » signalait que le tracé définitif du tram allait réduire la facture de 16 millions d'euros !

    Une bonne nouvelle évidemment par les temps difficiles actuels sur le plan financier.

    Après un premier moment de bonheur provoquant une montée d'adrénaline, on doit en revenir à la raison car le coût des infrastructures passe de 500 millions d'euros à 483,5 millions d'euros.

    Pire, il est permis de suffoquer lorsqu'il est découvert ensuite dans cet article que le budget total, y compris l'exploitation sur 30 ans, dépasse le milliard d'euros. On a le vertige sans nul doute ! Monsieur le Ministre peut-il confirmer l'énormité de ces chiffres et me dire quel en sera l'impact sur le budget wallon ?

    Est-il permis d'envisager que des demandes similaires surviennent pour Charleroi, Mons, La Louvière, Tournai, Namur, Wavre, Perwez et j'en passe ! Où va-t-on trouver l'argent ?

    Certes la Banque européenne d'investissement interviendra, mais comme chacun le sait, cette structure ne constitue pas une association de donateurs bénévoles.

    La Wallonie a-t-elle les moyens, dans l'état actuel de son budget et avec les perspectives qui s'annoncent en matière de réforme de l'Etat, de faire face à des investissements à ce point somptuaires et dont l'utilité reste à démontrer ?

    Le centre sportif de haut niveau prévu par la Communauté française de Belgique étant reporté à de meilleurs temps financiers, faut-il vraiment, à ce rythme, un tram à Liège pour un tel coût, précisément, quand la sidérurgie liégeoise est à ce point menacée et nécessite des investissements et des reconversions de sites plutôt que de réaliser un tram pour le plaisir de faire un tram ?
  • Réponse du 06/12/2011
    • de HENRY Philippe

    Le projet de tram de Liège trouve son origine dans un constat : 1/3 des clients des TEC de la Wallonie entière se déplacent dans l’agglomération liégeoise et, dans ce réseau urbain, l’axe de fond de vallée en rive gauche est aujourd’hui arrivé à la limite de capacité pour une exploitation par un système d’autobus. Il suffit pour s’en convaincre de prendre le bus à l’heure de pointe boulevard d’Avroy, par exemple.

    C’est ce que montre bien une étude réalisée, à la demande du gouvernement en 2007-2008, sur les agglomérations de Liège et de Mons. Cette étude montre aussi, à titre de comparaison, que le TEC transporte en une heure à Liège autant de passagers qu’à Mons en 24 heures. Voilà donc qui vous rassurera ; qu’il s’agisse de Mons, de Namur, d’Andenne ou de Perwez, le passage au mode tram n’a donc aucune justification économique.

    Quant à Charleroi, l'honorable membre n'est pas sans savoir que la finalisation du métro est en cours via l’aménagement de lignes de trams en surface.

    S’il s’agit d’un investissement majeur, le tram de Liège n’est donc en rien une dépense somptuaire, mais la seule manière de permettre au réseau des TEC d’offrir à l’avenir une offre de transport d’une capacité adaptée à la demande. Le coût estimé sur 27 années de cet investissement est de 776 millions d’euros valeur 2011, ce qui inclut l’entretien des installations et des véhicules durant cette période.

    Je rappelle que, ces 10 dernières années, le volume de la clientèle du TEC a doublé. Le caractère somptuaire de cet investissement est pour le moins à relativiser. Ainsi l’enveloppe globale du projet, sur trente années, est schématiquement la suivante : 500 mios d'euros d’investissements, 250 mios d'euros de maintenance et de frais financiers, 250 euros de coût d’exploitation. Au fil de la montée en puissance de la demande, on table sur un volume de clientèle qui fera que le coût de transport d’un voyageur sera proche de 1 euro.